VISITE CONJOINTE : António Vitorino de l’OIM et Filippo Grandi de l’UNCHR attirent l’attention de la communauté internationale sur le Niger confronté aux défis de la pression migratoire et de l’urgence humanitaire.


 

M. António Vitorino (à gauche) et M. Filippo Grandi (à droite) respectivement Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNCHR)

 

(Niamey – Jeudi 10 Février 2022) : Messieurs António Vitorino et Filippo Grandi respectivement Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNCHR) ont coanimé une conférence de presse à Niamey, hier en début de soirée. Cette rencontre avec la presse s’inscrit dans le cadre de la visite conjointe des deux émissaires  onusiens au Niger pour avoir une compréhension commune de la situation sécuritaire actuelle du pays.

Dans le même temps, António Vitorino et Filippo Grandi ont mis leur séjour à profit pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les principaux défis liés aux mouvements mixtes et aux déplacements au Niger et de souligner les actions prioritaires nécessaires pour répondre aux besoins des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux besoins socio-économiques des communautés hôtes. A l’issue de la rencontre avec le Chef de l’Etat SEM. Bazoum Mohamed, ils ont souligné la disponibilité des autorités nigériennes à relever les défis liés aux mouvements mixtes et aux déplacements des populations civiles dans un contexte sécuritaire préoccupant.

M. António Vitorino, Directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM)

Dans le même sens, le patron onusien de l’OIM, M. António Vitorino a témoigné en ces termes : « Nous sommes allés à Agadez et j’ai été touché par la situation des migrants en mouvement notamment ceux accueillis dans nos centres de transits avant le retour volontaire dans leurs pays d’origine ». Depuis des années, poursuit-il, l’OIM assiste des milliers de migrants, malheureusement même s’il faut reconnaitre que les conditions de leur séjour ne sont pas toujours reluisantes. « Nous avons entendu des récits effrayants de la voix des migrants sur leur état psychologique à Agadez (…). A Agadez, j’ai aussi trouvé la lumière de l’espoir, la générosité de la communauté locale dans l’accueil des personnes déplacées, des migrants en transit et des refugiés » a-t-il ajouté.

« J’ai trouvé une communauté locale bien consciente qu’il y a des valeurs essentielles de solidarité humaine, l’aide aux personnes vulnérables et là j’ai cru voir une lumière d’espoir pour l’amélioration des conditions de vie aussi bien des personnes en déplacement que des communautés locales » a rassuré M. António Vitorino

M. Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNCHR)

« Nous ne sommes pas venus avec des valises de solutions aux problèmes car les solutions doivent venir en premier lieu et de préférence des communautés elles-mêmes. Nous ne pourrions que les accompagner comme nous le faisons toujours sous la coordination du Système des Nations Unies en collaboration avec d’autres partenaires notamment des ONgs nationales et internationales » a renchéri M. Fillipo Grandi. La situation d’insécurité qui prévaut dans la région du Sahel et l’instabilité politique et institutionnelle dans certains pays d’Afrique de l’Ouest accentue les crises humanitaires. Malgré cela, le Niger, pays à forte une pression migratoire est aujourd’hui ‘’une ile de Paix’’ dans cette ‘’région-trouble’’. En clair, M Fillipo Grandi estime que le Niger mérite plus l’attention de la communauté internationale qui doit se traduire par une aide financière d’urgence pour faire face à tous ces problèmes.

Une vue de la salle lors de la conférence de presse

En somme, la visite conjointe aura permis à M. António Vitorino et M. Filippo Grandi de décliner les actions prioritaires nécessaires pour répondre aux besoins des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’asile et des personnes déplacées à l’intérieur du pays et aux besoins socio-économiques des communautés hôtes.

Une photo de famille peu après la conférence de presse.

Pour rappel, depuis 2015, les mouvements mixtes (asile et migration) au Niger représentent des flux importants. Entre 2016 et 2021, l’OIM a enregistré plus de 81,000 migrants vulnérables dans ses centres de transit au Niger, la majorité étant des ressortissants de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le Niger est aussi un pays d’accueil et d’asile pour les réfugiés et demandeurs d’asile. Ces flux ont généré de nombreux défis de protection et de nature opérationnelle, en raison des conditions dans lesquelles se trouvent les migrants et les demandeurs d’asile et des besoins d’accompagnement à mettre en place par le Gouvernement du Niger. En outre, l’insécurité dans le Liptako Gourma et le bassin du Lac Tchad a généré d’importants déplacements internes et transfrontaliers. Les déplacements et les migrations forcés sont également aggravés par les effets du changement climatique sur l’environnement.

Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou / niameysoir.com