UNICEF : Les bénéficiaires des réalisations du Programme BMZ témoignent des changements constatés dans les villages de Taba, Dan Amaria et Kiebda (Maradi)
Une mission des Journalistes des médias publics et privés a quitté Niamey a séjourné à Maradi du 11 au 15 Novembre 2020. Elle est conduite par Mme Falmata Mamadou de la Cellule d’appui à la Communication (CAC) auprès du Ministère en charge de la Communication et de M. Ousmane Yacouba, Assistant technique aux affaires communautaires pour la protection de la femme basé à Maradi. La visite a été effectuée successivement dans les villages de Taba, Dan Amaria et Kiebda (Département de Mayahi, Région de Maradi).
L’objectif de ce déplacement dans la capitale du Gobir est de documenter le paquet intégré d’interventions de l’UNICEF pour la résilience, les réalisations de cette agence des Nations Unies (UNICEF) et de ses partenaires notamment le gouvernement allemand dans le cadre du programme BMZ. Les interventions multisectorielles de l’UNICEF pour le renforcement de la résilience des communautés, précise-t-on, sont axées sur la santé, la nutrition, l’eau, l’hygiène et assainissement, l’éducation et la protection.
Première étape – Village de Taba
La Commune de Mayahi est située à une centaine de kilomètres du chef-lieu de la région de Maradi. Les membres de la mission y ont été reçus par M. Abdou Maiguero, Maire de Mayahi qui a profité de cette entrevue pour faire le point des réalisations de l’UNICEF avant d’exprimer sa gratitude au nom des populations bénéficiaires. Ensuite, l’équipe de la mission s’est transportée au village de Taba qui a constitué la première étape de la visite de presse. Taba a bénéficié d’une mini-adduction d’eau potable (MEAP) ou borne fontaine. Selon les explications de M. Malan Chaibou Mahamane, responsable de l’association des Usagers du service public de l’eau (AUSPE), « ces réalisations ont été d’un grand soulagement pour les habitants de Taba surtout les femmes en majorité femmes au foyer ». Il a témoigné que « Le bidon de 25 litres d’eau du puits se vendait à 25 FCFA, aujourd’hui avec la mini-adduction d’eau potable, 2 bidons de 25 litres sont vendus à 25 FCFA ». A noter que sous la supervision de la municipalité, les fonds générés sont destinés à assurer le bon fonctionnement de la borne fontaine du village de Taba et à appuyer d’autres initiatives locales de développement. L’AUSPE est responsable de la gestion de ces revenus collectés par la Mairie tous les mois.
A comprendre le Directeur départemental de l’hydraulique et de l’assainissement M. Harouna Oumarou, les interventions de l’UNICEF ont positivement impacté la vie des populations. A titre indicatif, le taux de couverture en eau qui était de 41 % est de 49% actuellement.
Deuxième étape : Le village de Dan Amariya
Au village de Dan Amarya, Commune de Mayayi, le Major Salissou Yahaya du Centre de Santé Intégré (CSI) a entretenu notre envoyé spécial sur l’appui de l’UNICEF à son secteur. Il a mentionné, entre autres, la dotation du CSI en matériels, en kits de lavage des mains, les formations du personnel pour renforcer ses capacités ainsi que les séances de sensibilisation des femmes sur l’hygiène et l’assainissement, le paludisme, la pneumonie, les maladies diarrhéiques etc. S’agissant des difficultés qui persistent, le Major Salissou Yahaya a enfin affirmé qu’elles sont principalement liées au problème d’ambulance pour prendre en charge les urgences.
Pour sa part, le chef du village de Amarya M. Maliki Kainé a axé sa réaction sur les interventions de l’UNICEF en matière d’hygiène et de l’assainissement. Outre le nettoyage périodique du village, il a renseigné que les chefs de ménages construisent des latrines dans leurs concessions respectives. « Nous avons déjà construit une quarantaine de latrines. Nous poursuivons les efforts pour que d’ici la fin de ce mois de novembre toutes les maisons du village soient équipées de latrines» a assuré M. Maliki Kainé qui a remercié l’UNICEF pour les formations initiées dans ce sens.
Cette dernière a eu un effet positif comme l’a expliqué Mme Habsou Illo « Grace aux formations de l’UNICEF et de ses partenaires, nous avons pris conscience de l’importance de suivre les conseils et les consignes des agents de santé. Nous refusons le mariage précoce et veillons à ce que nos filles aillent à l’école….nous avons moins de maladies et de décès dans le village ».
Descente presse au Village de Kiebda (Dernière étape de la mission)
Abondant dans le même sens, le représentant du chef du village également président du comité villageois de protection de la femme, M. Illo Abdou a apprécié les réalisations de l ‘UNICEF dans sa localité. Outre les mini-adductions d’eau potable (MEAP) approvisionnées par « le Château multi-village » au niveau des écoles et des cases de santé, M. Illo Abdou a particulièrement salué les efforts qui sont faits par l’UNICEF dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement. Il a évoqué les formations et les sensibilisations sur la protection de l’enfant, l’éducation de la jeune fille, le respect des droits de l’enfant, l’hygiène et l’assainissement. « Ces sensibilisation ont porté leur fruit car de plus en plus nous constatons que les parents inscrivent leurs enfants à l’école et s’opposent au mariage précoce. Plus de 30 mariages ont été annulés » a-t-il signalé.
Même son de cloche à écouter Mme Zara Abdou, responsable du comité Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC). De par son rôle de sensibiliser les femmes sur la propreté et l’éducation des enfants, Mme Zara Abdou a dit observer un changement de comportement visible chez les populations principalement les femmes. « Les maladies courantes comme le paludisme et le cholera ont diminué, les enfants ne sont plus sales, ils sont tous inscrits à l’école et les maisons sont propres » a-t-elle observé. Ces témoignages ont été corroborés par Mme Mariama Sadou, responsable du comité de gestion eau de la borne fontaine du village de Kebda : « La borne fontaine a permis d’alléger le poids des taches domestiques pour les femmes, de limiter les retards des élèves et l’absentéisme à l’école ».
Interrogé sur le même sujet, M. Seydou Salissou, Directeur de l’école primaire du village de Kiebda a souligné que la borne fontaine a permis de réduire l’absentéisme dans son école où auparavant les élèves retournaient au village pour boire et souvent ils ne reviennent plus. Mariama Salissou, élève en classe de CM2 rencontrée par notre reporter à Kiebda confirme : « Avant la pompe (MEAP), je partais en retard à l’école et souvent je m’absentais en classe à cause du temps que je consacrais à chercher de l’eau au puits. Mais depuis que nous avons cette pompe, je suis toujours à l’école et à l’heure ».
Mme Souleymane Hawaou, agent de santé a confié à notre reporter que« L’UINCEF a mis à notre disposition des produits alimentaires enrichis pour les enfants malnutris, des médicaments et contraceptifs que nous donnons aux femmes pour espacer les naissances. Aujourd’hui les femmes n’accouchent plus à la maison, elles préfèrent se rendre au centre de santé le plus proche ».
Avant de clore cette visite de presse à Kiebda, NIAMEY-SOIR a enfin recueilli le témoignage de Mme Nana Aichatou Harouna, Directrice départementale de la promotion de la femme et la protection de l’enfant de la commune de Mayahi. Elle a laissé entendre : « Notre direction met en œuvre des activités de protection de l’enfant. Les groupes cibles sont les enfants victimes de négligence, de maltraitance, de traites, d’abus, d’exploitation ou ceux victimes de mariage d’enfants ou encore des enfants qui manifestent des comportements à risque. Grace à l’appui de l’UNICEF, nous les prenons en charge à 100% ».
Au retour de la mission à Mayahi, M. Ousmane Yacouba, Assistant technique pour la promotion de la femme et la protection de l’enfant de Maradi a entretenu, les médias sur les appuis multiples et multiformes que l’UNICEF apporte dans le cadre du Programme BMZ. Il n’a pas tari d’éloges sur le changement sociale et comportemental que ces appuis ont permis dans son entité. En clair, a-t-il expliqué, les réalisations de l’UNICEF ont considérablement contribué à changer les mentalités et à améliorer les conditions de vie des populations.
A retenir de l’accès équitable à l’eau potable à travers une approche WASH pilotée par les municipalités
Pour mémoire, au Niger, les responsabilités liées au secteur WASH ont été transférées aux municipalités dans le cadre de la réforme de décentralisation en cours. Cela a conduit l’UNICEF à signer un protocole d’accord avec les 9 municipalités d’intervention du programme de résilience sous financement BMZ. Les derniers en date sont les 6 protocoles signés en Aout 2020 avec les municipalités de Kantché, Gafati, Koleram, Yaouri, Tabalak, Mayahi.
En outre les financements BMZ ont permis d’accompagner les municipalités pour la construction de 11 mini-adductions d’eau potable (MEAP) alimentés par l’énergie solaire et hybride (solaire et thermique). Ainsi, les 7 premières MAEP achevées ont permis à 32 568 personnes (vivant dans 49 villages) d’avoir accès à l’eau potable et de connecter 4 centres de santé et 22 écoles bénéficiant également des cantines scolaires du PAM. Quatre (4) MAEP en cours de finalisation permettront à 17 822 personnes supplémentaires (vivant dans 21 villages) d’avoir accès à l’eau potable puis de relier trois centres de santé et 15 écoles couvertes par le programme de cantine PAM. Enfin, les financements allemands dans le cadre du programme de résilience prévoient la construction de 17 autres systèmes d’adduction d’eau multi-villageois, dont le processus de passation de marché est en cours, selon l’UNICEF.
Yahaya Agali Oulame / Envoyé spécial, niameysoir.com