UEMOA : Allocution du Président de la Commission à l’Ouverture de la 11ème Réunion du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
11ème REUNION DU COMITE DE HAUT NIVEAU SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE
REUNION DES MINISTRES DE L’AGRICULTURE ET DE L’ELEVAGE DE L’ESPACE UEMOA
ALLOCUTION DE MONSIEUR ABDOULAYE DIOP, PRESIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA
(Niamey, le 10 juin 2022)
- Monsieur le Ministre de l’Agriculture du Niger ;
- Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural de la République Togolaise ;
- Monsieur le Ministre de l’Elevage du Niger, porte-parole du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres en charge de l’Agriculture et de l’Elevage des Etats membres de l’UEMOA ;
- Monsieur le Ministre Haut-Commissaire à l’Initiative 3N, Représentant Spécial du Président du Comité de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle de l’UEMOA ;
- Monsieur le Commissaire chargé du Département de l’Agriculture, des Ressources en Eau et de l’Environnement de la Commission de l’UEMOA ;
- Monsieur le Représentant du Secrétaire Exécutif du CILSS ;
- Monsieur le Représentant du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest ;
- Messieurs les Représentants de la BCEAO et de la BOAD ;
- Mesdames, Messieurs, les Représentants des Partenaires Techniques et Financiers ;
- Mesdames, Messieurs, les Représentants des Organisations Professionnelles Agricoles régionales, de la Société Civile et du Secteur privé ;
- Mesdames, Messieurs.
A l’entame de mon propos, je voudrais saluer, très respectueusement, Son Excellence Monsieur Mohamed BAZOUM, Président de la République du Niger pour son engagement constant dans la marche de l’intégration régionale.
La tenue de cette importante rencontre, ici à Niamey, témoigne de l’intérêt capital qu’il accorde aux questions essentielles pour le bien-être des populations de notre espace communautaire.
Cela nous réconforte et nous rassure, une fois de plus, du soutien de la plus Haute Autorité Nigérienne pour la prise en charge des problématiques régionales dans le cadre de la transformation de l’Agriculture de la région et la promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
J’adresse mes vifs remerciements au Gouvernement et à l’ensemble du peuple frère du Niger pour l’accueil réservé à ma délégation et à moi-même depuis notre arrivée dans cette belle cité de Niamey reconnue pour son hospitalité légendaire.
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Je voudrais, au nom de la Commission de l’UEMOA, remercier chacun de vous pour avoir fait le déplacement de Niamey pour examiner les questions de sécurité alimentaire et de résilience dans la région, malgré vos calendriers chargés en cette période de l’année.
Mesdames, Messieurs,
Notre réunion se tient dans un contexte marqué par plusieurs faits majeurs, en lien avec notre sujet, qui mérite toute notre attention. Il s’agit notamment de la baisse des productions vivrières chiffrée à plus de 13% par rapport à la campagne écoulée ; de la crise sécuritaire avec la persistance des foyers de tensions dans la sous-région ainsi que de la crise sanitaire avec la persistance du Covid-19.
A cela est venue s’ajouter la crise ukrainienne, source de lourdes menaces sur les disponibilités des céréales et des intrants agricoles importés, précisément les engrais.
Une crise qui engendre une inflation galopante avec, au mois de mars 2022, un indice des produits alimentaires et boissons non alcoolisées en hausse de 12,2% par rapport à mars 2021 et qui contribue à rendre difficile l’accès aux denrées alimentaires au point de placer 12,5 millions de nos concitoyens en situation de besoins d’assistance alimentaire d’urgence.
Au regard de l’acuité du problème de sécurité alimentaire et nutritionnelle, la Commission, faut-il le souligner, suite à la réunion des ministres en charge de l’agriculture et de l’élevage tenue le 21 octobre 2021 à Niamey, a accordé un appui financier de quatre milliards quatre cents millions (4 400 0000) de francs CFA aux Etats membres de l’Union pour les accompagner dans la mise en œuvre de leurs Plans Nationaux de Réponse.
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers participants,
Face à ces constats, il importe d’inverser les tendances lourdes à l’origine, notamment, de la faible performance de nos systèmes agricoles et alimentaires.
Pour cela, nous devons bâtir nos nouvelles orientations sur les enseignements tirés de nos interventions passées et tenant compte de nos enjeux et défis de l’heure.
C’est dans cette dynamique que la Commission de l’UEMOA, prenant en compte les orientations des Chefs d’Etat, a adopté le Cadre d’Actions Prioritaires à l’horizon 2025 (CAP 2025) comme document d’orientations dont le contenu a été partagé avec l’ensemble des acteurs.
Au volet « Agriculture » du CAP 2025, notre objectif est de créer les conditions d’une transformation durable de ce secteur, lui permettant d’assurer souverainement la sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que des revenus équitables à nos populations.
Pour cela, nous allons activer trois leviers. D’abord la promotion d’une agriculture durable pour soutenir la réalisation des Objectifs de Développement Durable relatifs à la pauvreté, à la faim zéro, à la croissance durable et à la création d’emplois.
Il y a ensuite le renforcement de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et la construction de chaines de valeur agricoles compétitives. Et enfin, il y a le renforcement de la résilience des populations face aux aléas et au Changement Climatique.
Je voudrais rassurer les Autorités ici présentes et nos Partenaires que la Commission de l’UEMOA jouera pleinement son rôle pour relever les défis du secteur rural et ce, de manière synergique et complémentaire, aux côtés des partenaires que sont la CEDEAO et le CILSS.
Il convient d’ores et déjà de relever des motifs de satisfaction concernant la gestion concertée au niveau de la prévention et la gestion des crises alimentaires, la gestion des intrants agricoles et la promotion du pastoralisme.
Je suis persuadé que nous pouvons faire davantage surtout en ces moments critiques marqués par les crises sanitaires et sécuritaires et leurs corollaires sur le cadre macroéconomique et les moyens de vie de nos populations.
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Nous avons la certitude que la nature des crises alimentaires récurrentes que vit notre région tient plus des causes structurelles que conjoncturelles.
C’est pourquoi, il importe de changer de paradigme, en considérant l’Agriculture comme un secteur prioritaire, pourvoyeur d’emplois et de revenus décents, pour lequel, des reformes adaptées sont indispensables.
Ces reformes peuvent concerner entre autres, l’amélioration du cadre d’investissements publics et privés agricoles, y compris le cadre juridique spécifique des affaires agricoles et de sécurisation foncière ; la promotion de politiques d’aménagement intégré des espaces agricoles et ruraux en pôles de croissance ainsi que l’amélioration des dispositifs de promotion des services agricoles, notamment l’approvisionnement en intrants agricoles et le conseil technique.
Avant de clore mes propos, je voudrais encore une fois vous remercier du soutien apporté à la Commission dans l’accomplissement de ses missions et vous rassurer de la disponibilité de notre Institution commune à jouer pleinement son rôle dans le cadre des orientations des Instances de l’Union en matière de développement agricole et de gestion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Vive l’UEMOA !
Vive l’intégration régionale !
Je vous remercie de votre aimable attention.