SOCIETE : Vers un réveil imminent du front social à Niamey malgré le rejet …
Le réaménagement opéré à la tête du Commandement de l’Etat-major Général des Armées, tôt la matinée du 13 janvier 2019 (ndlr : alors que le Chef de l’Etat s’apprêtait à se rendre à Pau en France) n’a pas réussi à ramener la sérénité sur le front social. Demain, Vendredi 17 Janvier 2020, après la grande prière, les populations de Niamey, la ville capitale du pays sont invitées à une marche suivie de meeting à la place de la Concertation (Devanture du Parlement). Une manifestation pacifique portée par les généraux de la société civile nigérienne pour apporter leur soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui affrontent « une situation particulièrement difficile et qui paient un prix lourd » selon les propos d’un des organisateurs. « Une situation qui fait des morts, des refugiés, des déplacés en plongeant tout le monde dans l’angoisse » a-t-il ajouté.
La déclaration de « cette manifestation pacifique » a été faite aux autorités de la Ville de Niamey, mais pour les gladiateurs de la société civile visiblement déterminés, rien ni personne ne pourra leur empêcher de battre le pavé après les nombreuses interdictions à manifester au motif de crainte de trouble à l’ordre public. Comme il fallait s’y attendre, la ville de Niamey l’a encore rejeté pendant que nous mettions cet article en ligne mais sans le notifier aux organisateurs. Motifs de ce rejet : « non-respect du délai de procédure et risque de trouble à l’ordre public ».
« Nous savons que nous avons ce droit de manifester….Il est temps que chacun assume ses responsabilités…Pour faire plaisir à Macron, le Président français, on veut faire taire les voix dissidentes, empêcher aux citoyens de sortir pour exprimer des points de vue autres que ceux du Gouvernement » a expliqué Moussa Tchangari lors d’un point de presse qu’il a animé, mercredi dernier, avec M. Nouhou Mahamadou Arzika du MPCR, M. Mounkaila Halidou du ROTAB en présence de M. Maikoul Zodi de TLP-Niger.
Ce point de presse, rappelle-t-on, est consécutif à la rencontre citoyenne tenue au même lieu, dimanche 12 janvier, et qui avait proposé une série d’actions citoyennes à mener dans le sens de soutenir l’armée puis de dénoncer la présence des bases militaires étrangères sur le sol nigérien. Salou Gobi, un journaliste, agent de l’Etat qui a pris la parole à cette tribune citoyenne a été relevé de son poste par sa hiérarchie, précise-t-on.
Selon Moussa Tchangari, Secrétaire Général de l’Association Alternative Espace Citoyen (AEC), « Notre manifestation vise à remonter davantage le moral de nos troupes, à les galvaniser et à poser les problèmes auxquels sont confrontés nos éléments de FDS et qu’eux-mêmes ne peuvent poser car n’ayant pas de cadre pour s’exprimer».
D’autres préoccupations amplifient la tension sociale à Niamey. Outre le départ des bases militaires étrangères, la politique françafrique, l’opinion publique nigérienne est très remontée par rapport à la redevabilité en matière de gouvernance sécuritaire avec en toile de fond la gestion des ressources (19% du budget national) affectées à la défense et à la sécurité d’une part, et de l’autre, l’exigence que la lumière soit faite sur les tragédies d’Inatès du 10 décembre 2019 (71 soldates tués) et de Chinagodrar le 9 Janvier 2020 (89 soldats tués).
Ibrahima Adamou / niameysoir.com
RAPPEL :
Ci dessous, l’intégralité du message publié sur la page facebook de M. Moussa Tchangari, un des principaux organisateurs de la manifestaion prévue se tenir demain vendredi :
Appel à la mobilisation générale
La décision est prise : le vendredi 17 janvier, après la prière de Juma’a, nous allons converger, inchallah, vers la place de la concertation, pour :
1-Soutenir nos forces de défense et de sécurité qui consentent des sacrifices énormes sur le terrain, et exprimer notre solidarité à l’endroit des populations civiles victimes du conflit armé;
2-Demander le départ des forces extérieures notamment la force Barkhane dont la présence constitue une menace sérieuse pour la souveraineté de tous les pays du Sahel;
3-Exiger l’ouverture d’une enquête indépendante sur les événements tragiques qui ont endeuillé le pays tout entier, notamment la tragédie de Sinagodar, ainsi que sur l’utilisation d’énormes fonds alloués au ministère de la défense ;
4-Reclamer le respect des droits et libertés, et un changement de cap en matière de politique économique et sociale, seuls gages d’une sortie de la crise sécuritaire dans laquelle est plongé notre pays.
Partagez le message, mobilisez autour de vous, préparez vos pancartes, et sortez en masse, sans crainte, le vendredi 17 janvier après la prière de Juma’a, pour montrer à Macron et à ses valets locaux qu’un peuple conscient et déterminé ne peut être recolonisé.
La patrie ou la mort, nous vaincrons!!!!!
Affaire à suivre….