SOCIETE : Libération de 5 nigériens en détention illégale au Benin, Paris et Washington ne lâcheront pas le Niger
Dans la soirée du jeudi 20 Juin 2024, le Premier Ministre, ministre de l’Economie et des finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine a accueilli nos 5 compatriotes libérés après une détention illégale à Cotonou au Benin depuis le 6 Juin. Il s’agit de : Mme Aminou Hadiza Ibra, Directrice Générale Adjointe de West African Oil Pipeline Company (Wapco-Niger), filiale China National Petroleum Corporation (CNPC) ; M. Ismael Cissé Ibrahim, Inspecteur Pétrolier ; M. Mousbahou Dan Kané, Inspecteur Pétrolier ; M. Saidou Harouna Oumarou, Ingénieur pétrolier, cadre de Wapco Niger et M. Abdoul Razak Djibo, Ingénieur pétrolier, cadre de Wapco Niger. Cette libération s’impose à la Justice béninoise parce que ses prétentions étaient sans fondement, et cela même s’il aurait fallu faire plaisir au Président Patrice Talon et à son mentor Emmanuel Macron, pour que trois (3) de nos officiels dont la Directrice Générale Adjointe de Wapco-Niger soient condamnés à dix-huit (18) mois d’emprisonnement avec sursis par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) du Bénin. L’infraction inventée et retenue contre eux est : « usurpation de titre et usage de données informatiques falsifiées ». Qu’à cela ne tienne, ils sont bien entrés sains et saufs au Niger, et le Niger continue à rester serein, à ne céder à aucune forme de chantage par rapport à la gestion de son Pétrole ainsi que toutes ses ressources naturelles, en toute liberté dans le choix de ses partenaires stratégiques.
Les actes de sabotage de Patrice Talon, les attaques terroristes récurrentes, les menaces des pseudo-terroristes et des mouvements de voyous armés n’entament en rien la sérénité et la constance du Premier ministre Mahamane Lamine Zeine dans ses prises de position fidèles processus en cours de reconquête de la souveraineté nationale et de l’indépendance intégrale du Niger.
Actuellement, le Gouvernement Zeine se concentre sur les prochaines activités amont pétrolières des blocs de Bilma et d’Agadem. Deux (2) blocs attribués par l’État nigérien à la Société Nigérienne de Pétrole (Sonidep). Cette étape cruciale dans le développement du secteur pétrolier du Niger pourrait perturber le sommeil du Président Tallon qui doit se rendre à l’évidence que le pipeline Niger-Benin n’est pas le canal exclusif d’exportation du brut nigérien. Les options sont nombreuses, le Niger Nouveau (libéré de la tutelle française) est bien à l’aise pour les étudier et envisager d’exploiter celle qui sied avec ses intérêts. Le vrai perdant c’est encore Patrice Talon qui continue désespérément à lier ses violations répétées du contrat (CNPC-Niger-Benin) à la fermeture des frontières par le Niger pour des raisons évidentes de sécurité, pendant ce temps le pétrole ne jaillit plus du pipeline et le port de Cotonou tourne au ralenti, le ras-le-bol des béninois se fait sentir de plus en plus dans la rue et sur les réseaux sociaux. Autant dire chaque jour, la facture est trop salée pour Tallon qui attend surement le prochain mot d’ordre de Paris.
Nonobstant cela, qu’on se leurre pas, cet épisode de la crise entre le Bénin et le Niger a révélé la détermination du Président Patrice Tallon à faire usage de tous les moyens à sa disposition pour défendre ses intérêts personnels c’est à dire les intérêts de l’homme d’affaire qu’il a toujours été. Ses prétentions fallacieuses d’agir ou de défendre l’intérêt du peuple frère du Bénin déjà meurtri par les conséquences de ce bras de fer et qu’il ne semble plus écouter, ne sont que des arguties de politicien dérangé qui cachent en réalité l’agenda à lui édicté par la France puis récemment par les Etats Unis d’Amérique.
Deux puissances occidentales, rappelle-t-on, dont le départ forcé des soldats du territoire nigérien est perçu par leurs gouvernements respectifs comme une humiliation aux yeux du monde. Paris et Washington sont en train de perdre le Niger alors même que la géopolitique internationale place l’hégémonie russe à la Une de l’actualité africaine précisément la Région géostratégique du Sahel. En fait, français et américains ne lâcheront pas le Niger à la Russie. L’adage populaire « Après moi, le déluge » explique bien la recrudescence des attaques terroristes dans la Région de Tillaberi et la Zone des trois frontières, curieusement les jours et semaines après que le Niger ait remercié les soldats français et américains.
Il est clair que le Gouvernement nigérien agira sans concession le moment opportun pour préserver ses intérêts et continuer à défendre légitimement sa souveraineté.
Ibrahima Adamou / Niamey Soir
