SOCIETE : Les contraintes liées à l’application de la loi contre les pratiques esclavagistes au Niger
(Niamey – Lundi 09 Mai 2022) : Sur 103 plaintes sur des faits d’esclavage, seules 54 ont été instruites et font objet de poursuite pour seulement 6 décisions de Justice. Le constat ressort d’une étude récente conduite par l’Association TIMIDRIA qui révèle qu’après 19 ans d’entrée en vigueur, la loi No 2003-25 de Juin 2003 définissant l’esclavage comme un crime bute à plusieurs contraintes. Le sujet a été largement développé à Niamey, ce matin, lors de l’atelier de validation des travaux de cette étude.
M. Ousseini Mamane Sani, Président du comité national chargé de la relecture et de l’adaptation du code pénal et du code de procédure pénal a souligné que « l’esclavage qui était une question tabou ici au Niger depuis, mais que maintenant ce n’est plus une question tabou, nous sommes là pour en parler ». Il a ensuite assuré que cette étude de l’Association Timidria, fera l’objet d’un examen par la session plénière de son comité prévue fin Mai 2022. Pour rappel, le comité national chargé de la relecture et de l’adaptation du code pénal et du code de procédure pénal a été créé le 24 Janvier 2022 dernier par le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux. Il est principalement chargé de plancher sur la réforme du code pénal et du code de procédure pénale.
Selon les explications du Secrétaire General de l’Association Timidria M. Ali Bouzou, la persistance des pratiques esclavagistes au Niger doit interpeller les plus hautes autorités du pays et nécessite que des rectificatifs soient apportés à loi y afférent en vue de rendre son application plus effective et plus efficace. « C’est l’objectif visé par l’atelier de validation du rapport d’étude des contraintes liées à l’application des dispositions du code pénal sur les pratiques esclavagistes au Niger » a-t-il précisé. L’atelier fait suite à un rapport d’étude sur les contraintes liées à l’application effective de la loi criminalisant l’esclavage au Niger.
L’atelier a regroupé des cadres du Ministère de la Justice, des magistrats, des représentants des organisations de défense des Droits de l’Homme ainsi que des Consultants, Experts / Enseignants Chercheurs. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Projet « Just Future ».
Salamathou Alaké/ NIAMEY-SOIR