SOCIÉTÉ : En 2019, la viabilité financière des OSC du Niger était stable (Rapport)
VIABILITÉ FINANCIÈRE: 5,0
La viabilité financière des OSC était stable en 2019. Comme en 2018, les secteurs les plus financés sont la sécurité et l’aide humanitaire, principalement dans les régions de Diffa, Tillabéri, Agadez, et Tahoua.
La plus grande partie du financement des OSC provient de sources étrangères. En 2019, les principaux partenaires financiers étrangers étaient l’UE, l’USAID, l’Agence française de développement (AFD) et l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ), et d’autres fonds de coopération bilatérale. Les financements se font généralement à travers des appels à projets, mais les procédures sont longues et complexes. Les OSC nationales manquent souvent des compétences nécessaires pour préparer des projets finançables et ont donc des difficultés à obtenir des fonds étrangers. Les OSC nigériennes estiment que la concurrence avec les organisations étrangères pour les financements est injuste. En 2019, quelques organisations ont participé à des consortiums nationaux ou internationaux pour obtenir les financements de bailleurs.
Les tentatives d’octroi de subvention de l’État rencontrent toujours des problèmes par manque de coordination efficace et transparente. En 2019, contrairement à plusieurs années précédentes, le MDC/AT n’a pas accordé de subventions aux OSC. Mais d’autres entités publiques ont octroyé des subventions en fonction des fonds disponibles et à la demande des OSC. Par exemple, le MOJEDEC a reçu une subvention de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour sensibiliser les jeunes sur le processus électoral. Les administrations locales financent parfois des projets comme la construction d’ouvrages hydrauliques, sanitaires et religieux. En 2019, dans le département de Dogondoutchi, le RAIL a mis en œuvre un programme d’adduction d’eau potable avec le financement partiel de deux communes à hauteur de 10 millions XOF (environ 17 000 USD).
Les entreprises locales passent parfois des contrats de prestation de services avec les OSC. Quelques rares autres initiatives sont financées par le secteur privé.
Presque toutes les organisations génèrent des ressources à partir des cotisations et cartes de membres. Certaines OSC génèrent des revenus de la tarification de services ou de la location de locaux ou véhicule. Ces apports sont rarement suffisants pour financer les activités ou couvrir les frais de fonctionnement, et les OSC disparaissent souvent si elles comptent sur ces activités comme seule source de financement. Les campagnes de collecte de fonds sont rares et doivent être autorisées par le gouvernement. Seules quelques organisations sont en mesure de mobiliser des fonds ou des contributions en nature. Par exemple, Cercle DEV collecte des vivres et des vêtements au profit des victimes du terrorisme. Les communautés fournissent souvent gratuitement des sites aux OSC pour leurs activités.
Une grande partie des OSC ne disposent pas de systèmes de gestion financière solide ni de logiciel comptable. La plupart des OSC utilisent le tableur Excel comme principal outil de gestion de leurs fonds. Certaines OSC même sans financements de donateurs, optent pour un système de double signature pour le déboursement des fonds et ont des comptes distincts pour chaque projet. De nombreuses organisations ne font pas de programmations budgétaires annuelles. Les grandes OSC nationales sont conscientes de l’exigence des partenaires d’une bonne gestion financière. Autant que possible, elles se dotent donc d’un service financier et d’un minimum d’outils de gestion comptable pour établissent des états financiers dont le format répond aux exigences des partenaires. Les OSC nigériennes qui ont des conventions régulières avec des OSC étrangères fonctionnent avec des normes standards et mènent des audits internes, externes et de fin de projet, qui sont souvent financés par les donateurs. En 2019, le MDC/AT a exigé que toutes les OSC publient leurs états financiers au journal officiel du Niger.