SOCIÉTÉ CIVILE : La note du Niger est de 4,7 en Indice de Pérennisation des OSC en 2019 (Rapport)


Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile au Niger en 2019         

La mauvaise situation sécuritaire a continué d’endeuiller le Niger en 2019. Comme en 2018, l’année a été marquée par la lutte contre le terrorisme, principalement à l’est et à l’ouest du pays. Des attaques terroristes ont tué de nombreux militaires et civils, dont la plus meurtrière s’est produite au mois de décembre à Inates, dans la région de Tillabéri, qui a fait 71 morts côté forces de défense et de sécurité. La position du pays à la croisée migratoire en Afrique de l’Ouest a continué à encourager le trafic de migrants ainsi que le banditisme et les gangs armés. Près d’un cinquième du budget national a été consacré à la sécurité en 2019 au détriment des autres domaines du développement.

La violence accrue dans la région du Sahel a provoqué de grands déplacements de populations vers le Niger en 2019. Selon les estimations de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le Niger a hébergé plus de 220 000 réfugiés et 196 000 déplacés internes pendant l’année. L’Organisation internationale pour les migrations estime que 2,3 millions de personnes, soit 10,4 pour cent de la population du pays, ont eu besoin d’aide humanitaire en 2019.

Les premières élections professionnelles se sont tenues au Niger en 2019. Elles ont été importantes parce qu’elles ont confirmé la légitimité des syndicats et permettront au gouvernement de négocier directement avec les travailleurs. L’année a été aussi marquée par un long bras de fer entre le gouvernement et le Syndicat des enseignants-chercheurs du supérieur (SNECS) sur une loi permettant aux chanceliers des universités publiques d’être nommés par le gouvernement au lieu d’être élus par les professeurs et le personnel. La loi a été approuvée par l’Assemblée nationale, mais rejetée par le syndicat des enseignants, qui pense qu’elle constitue un recul de la démocratie et qui a organisé une grève nationale. La grève a été suspendue lorsque le gouvernement a accepté d’entamer des discussions, mais le problème n’était pas résolu en fin d’année.

Le taux de croissance du Niger a dépassé 6 pour cent en 2019, le produit intérieur brut a doublé en dix ans. Les réformes en cours pour favoriser l’environnement des entreprises ont permis au Niger de progresser de la 143e place en 2018 à la 132e place en 2019 sur les 190 pays du classement Doing Business de 2018 de la Banque mondiale. Bien que le Niger soit encore classé dernier sur le plan de l’Indice de développement humain, le pays a réduit son taux de pauvreté extrême de 65 pour cent en 2001 à 41,5 pour cent en 2019, selon les estimations de la Banque mondiale.

L’indice général du secteur des OSC s’est légèrement amélioré au Niger en 2019. La capacité organisationnelle des OSC s’est légèrement améliorée parce qu’elles ont réalisé avec succès des projets de plus grande envergure. L’infrastructure sectorielle a légèrement progressé, car les OSC et le gouvernement ont reconnu de la nécessité de créer une Maison des OSC pour les soutenir. Le contexte juridique, la viabilité financière, le plaidoyer, la prestation de services et l’image publique n’ont pas changé.

D’après le rapport annuel de 2018 du ministère du Développement communautaire et de l’Aménagement du Territoire (MDC/AT), le nombre d’organisations non gouvernementales (ONG) et d’associations de développement était de 2 895, selon la définition de la loi no 84-49 de 1984. Par ailleurs, douze centrales syndicales et 26 000 organisations d’agriculteurs paysannes relevaient d’autres lois.

Sources : Rapport sur l’Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile au Niger en 2019