SÉCURITÉ : Série de saisies de drogues au Niger


IMG-20180616-WA0004Depuis la saisie, en juin dernier, de deux tonnes et demi de drogues d’une valeur de plus de 3 milliards à Niamey, une série saisies de drogues et autres substances toxiques tant à Niamey qu’à l’intérieur du pays se poursuit. En juillet dernier, outre le démantèlement de quatre (4) réseaux des grands délinquants armés qui opèrent à Niamey, au total cinq (5) importantes saisies de drogues ont été officiellement annoncées par les services de la police nationale et de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants. Chose curieuse dans cette affaire, le rapprochement des dates de saisie en dépit des lieux différents où elles ont été opérées.

Dans tous les cas, les investigations se poursuivent apprend-on des sources policières. Mais l’un dans l’autre, le trafic de drogues et autres substances toxiques prend des proportions qui inquiètent et préoccupent l’opinion. La jeunesse, principalement,  actrice et victime, de cette situation a besoin de plus de formation et de sensibilisation sur le véritable danger que constitue la drogue. Et cela aussi bien pour la santé publique que pour la survie de nos États. Notre pays ne doit plus servir de plaque tournante de trafic de drogue. C’est pourquoi, la situation doit interpeller à la fois les autorités, les populations et les partenaires au développement sensibles aux questions sécuritaires.

Un concept novateur : la police de proximité

11-juillet-au-quartier-maradaouaAutant le regard social doit cesser d’attribuer à la police l’image d’une institution purement répressive au sens vulgaire du terme, autant la police nationale doit poursuivre ses efforts de ‘’civilisation’’ de ses rapports avec la population. Du reste, toute la philosophie développée autour du concept de ‘’police de proximité’’ doit être connue et comprise, le concept assimilé par tous. Autrement expliqué, la police n’est pas un corps fermé, elle fait partie intégrante de la société globale nigérienne mais avec une mission délicate : la mission de veiller à l’exécution des lois et des règlements, d’assurer la protection des personnes et des biens, de prévenir les troubles à l’ordre et à la tranquillité publics, et de lutter contre toutes les formes de délinquance.  En outre,  la police nationale assure également la recherche et l’exploitation des renseignements et informations de nature à permettre aux autorités gouvernementales de déceler et de prévenir toute menace susceptible de porter atteinte aux institutions nationales, aux intérêts fondamentaux et à la souveraineté nationale du Niger.

Aider la police à dénoncer les malfrats et trafiquants de tout acabit ou leurs complices, c’est l’aider à sauver des vies d’une part, et de l’autre, à préserver la survie de l’État. C’est un acte de citoyenneté responsable.

La chronologie des saisies officiellement annoncées par les services de police :

saisie-du-26-au-27-julletDans la nuit du 10 juillet 2018, les agents de la Direction Départementale de la Police Nationale de Madarounfa en service au poste de Police frontalier de  » Contra » ont opéré une saisie de 20 briques de cannabis de 16,090kg au total. Le dealer est un agent relais communautaire du CSI de N’gnalwa. Il transportait sa marchandise sur une moto en l’emballant dans un sac sous forme de bidon de 25 litres. Interrogé sur le contenu, il déclara qu’il s’agit d’un bidon d’essence. Mais sur insistance et après vérification, les agents n’ont trouvé que du cannabis.

Dans la journée du 11 juillet 2018, les agents de l’antenne régionale de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants de Maradi a procédé à une saisie de 15,436 kg de cannabis. La saisie a été effectuée à la suite d’une descente chez un dealer domicilié au quartier Maradawa dans la ville de Maradi aux environs de 13h 30. Pris en flagrant délit, le mis en cause (âgé de 55 ans) trouvé en possession du cannabis a reconnu être le propriétaire.

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2018, c’est la Direction Départementale de la Police Nationale de Balleyara qui a procédé à une saisie de 163.696 comprimés de Diazepam. Une personne a été interpellée et gardée à vue pour Infraction à la Législation sur les Stupéfiants (ILS) et les investigations sont en cours.

Le samedi 28 juillet 2018 à 06 heures, la Police Nationale d’Abalak en service à la barrière route Agadez, a saisi 2500 comprimés de Diazepam D 5 et 350 fils relais d’explosifs dans un bus d’une compagnie de transport de la place. Ces produits ont été découverts au fond d’une Thermos sous une couche de riz bien préparé sur laquelle est placée une assiette de sauce contenant beaucoup de morceaux de viande.

Le jour suivant c’est-à-dire le dimanche 29 juillet 2018, cette fois-ci à Dosso sur la barrière route Doutchi, l’antenne régionale OCRTIS de Dosso a fait une saisie de 18 briques de chancre indien soit 19 kg. La saisie a été également opérée dans un bus de compagnie de transport de la place.

37878028_504265980011058_6827238786330525696_nDevant l’ampleur du trafic de drogues au Niger, une collaboration franche et sincère est nécessaire entre la police nationale et la population. Aussi, les agences de transport doivent songer à trouver des mécanismes concertés et appropriés visant à mieux contrôler les bagages de leurs passagers. Enfin, un diagnostic sans complaisance de la situation s’impose afin de mettre chacun en face de ses responsabilités. La sécurité de tous en dépend.

Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou  Écrivain du Sahel

Réseau des Journalistes pour la Sécurité et la Prévention des Conflits (RJ/SPC)

Sources : D.G.P.N