SECURITE : Réaction de SEM Mustafa Türker ARI, Ambassadeur de Turquie au Niger sur « L’Opération Source de Paix »
SEM Mustafa Türker ARI, Ambassadeur de Turquie
« L’Opération Source de Paix » lancée par la Turquie contre les éléments terroristes en Syrie
La Turquie combat actuellement plusieurs organisations terroristes qui présentent un risque et une menace pour notre sécurité nationale. Comme le Niger, qui fait face à des menaces terroristes aussi, pour qui la Turquie accorde son soutien, notre détermination à lutter contre ces organisations terroristes est ferme. C’est avec cette compréhension que nous accordons notre plein appui à tous les efforts internationaux déployés dans ce sens depuis le premier jour.
Après avoir conclu avec succès l’opération « Bouclier de l’Euphrate » en 2017 et « l’Opération Branche de l’Olivier » en 2018, la Turquie a dégagé une zone de terreur de plus de 4 000 km2 dans les zones occupées par les terroristes de DAESH et de PYD / YPG, permettant à plus de 360 000 Syriens de rentrer chez eux dans cette région.
La menace du terrorisme en provenance de Syrie et visant nos frontières n’est pas encore terminée. Au cours des deux dernières années, en particulier à l’est de l’Euphrate, nous avons été exposés à plus d’une centaine d’actes hostiles commis par le PYD / YPG, la branche syrienne de l’organisation terroriste PKK.
Dans les tunnels creusés par le PYD / YPG le long des zones limitrophes de cette région, des explosifs et des munitions ont été passés en contrebande en Turquie pour y être remis à l’organisation terroriste du PKK.
Le PYD / YPG a également perpétré des attaques terroristes en Syrie et contre des Syriens. Le nord-ouest de la Syrie en est un exemple particulier. Jusqu’à présent, plus de 220 attaques PYD / YPG ont été enregistrées selon des sources ouvertes affiliées au PYD / YPG.
Il existe des preuves crédibles que des terroristes DAESH arrêtés par le PYD / YPG ont été libérés en échange d’infiltrations en Turquie ou dans le nord-ouest de la Syrie afin de mener des actes terroristes.
Il existe de plus en plus des preuves sur les violations des droits de l’homme du PYD / YPG, telles que le recrutement d’enfants soldats, les dissidents intimidants, l’ingénierie démographique et la conscription forcée dans les zones sous son contrôle. Les griefs de la population locale contre le régime tyrannique du PYD / YPG sont en augmentation constante.
Il ne fallait pas s’attendre à ce que la Turquie tolère la présence des terroristes à ses frontières. La présence de groupes terroristes poursuivant des objectifs séparatistes menace également l’intégrité territoriale et l’unité de la Syrie.
Dans ce contexte, les forces armées turques ont lancé le 9 octobre 2019, « l’Opération Source de Paix ». L’objectif de cette opération sera d’assurer la sécurité de nos frontières, de neutraliser les terroristes de la région et de préserver ainsi les Syriens de l’oppression et de la cruauté de ces terroristes.
L’opération sera menée sur la base du droit international, conformément à notre droit de légitime défense, tel qu’énoncé à l’article 51 de la Charte des Nations Unies et dans les résolutions 1373 (2001), 1624 (2005), 2170 du Conseil de sécurité (2014) et 2178 (2014), 2249 (2015) et 2254 (2015) et dans le plein respect de l’intégrité et de l’unité territoriales de la Syrie.
Comme ce fut le cas pour les opérations Bouclier de l’Euphrate en 2017 et l’Opération Branche de l’Olivier, seuls les éléments terroristes et leurs cachettes, abris, emplacements, armes, véhicules et équipements seront pris pour cibles pendant les phases de planification et d’exécution de l’opération. Nous avons l’intention de poursuivre l’opération jusqu’à ce que tous les terroristes aient été éliminés de la région, la sécurité de nos frontières soit assurée et les Syriens locaux libérés de la tyrannie du PYD / YPG et de la menace DAESH. L’opération vise également à soutenir les efforts internationaux visant à faciliter le retour sûr et volontaire des Syriens déplacés dans leur pays d’origine ou dans d’autres lieux de leur choix en Syrie, conformément au droit international et en coordination avec les agences des Nations Unies concernées.
La Turquie n’a aucunement l’intention de modifier la structure démographique de la zone d’opération. Au contraire, cette opération antiterroriste vise également à faciliter le retour des Syriens déplacés du fait d’actes du PYD / YPG équivalant à des crimes contre l’humanité, y compris le nettoyage ethnique. Les efforts de la Turquie en matière de lutte contre le terrorisme en Syrie contribueront également à l’intégrité et à l’unité de son territoire en contrecarrant les programmes séparatistes.
En tant que seul pays engagé dans un combat sans merci contre DAESH en Syrie, l’avenir des terroristes DAESH détenus est d’une importance capitale pour la Turquie. La seule solution durable est le rapatriement de tous les combattants terroristes étrangers par leurs pays d’origine. La question des combattants terroristes étrangers ne peut être efficacement traitée que par une action collective de la communauté internationale.
La Turquie est déterminée à combattre la menace terroriste. Je suis sûr et certain que le peuple frère du Niger, qui fait aussi face aux mêmes menaces, comprendrait ces efforts de paix déployés par la Turquie pour éradiquer le terrorisme.
Niamey, le 10 octobre 2019