Rapport : La capacité organisationnelle des OSC est restée stable en 2018 avec une note de 5,1 .
Extrait du Rapport de l’Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile du Niger en 2018
(Publié en Décembre 2019)
La capacité organisationnelle des OSC est restée stable en 2018. Les ONG et les AD qui reçoivent un soutien financier de l’extérieur continuent d’avoir des capacités organisationnelles supérieures aux autres.
En partenariat avec Counterpart International, quatre OSC—le Réseau d’appui aux initiatives locales (RAIL) dans la région d’Agadez, Alternative espaces citoyens (AEC) dans la région de Diffa, DIKO dans la région de Zinder et la Coalition nigérienne pour une éducation de qualité pour tous (ASO-EPT Niger) dans la région de Niamey—ont encouragé les pouvoirs publics locaux à prendre en compte les priorités des citoyens dans leur planification.
La plupart des OSC n’ont pas défini par écrit leur mission et leurs objectifs. Grâce au soutien technique et financier de donateurs, de nombreuses OSC ont amélioré leur capacité à rédiger des plans stratégiques et autres documents de planification. Cependant, rares sont les OSC, même parmi celles qui sont bien établies, à s’être doté d’un plan stratégique actualisé, car elles n’ont pas la capacité de réactualiser ces documents à leur expiration et ont besoin d’un soutien financier externe pour cela.
Certaines OSC tentent d’améliorer leur gouvernance interne en adoptant les critères des bailleurs de fonds et des autorités en matière de conformité légale, de systèmes de gestion financière et de gestion interne. D’autres cherchent à améliorer leur gouvernance en organisant des réunions régulières : assemblées générales annuelles, réunions du conseil, séances d’orientation. Dans certaines OSC de petite envergure, ce sont les membres du conseil d’administration qui mettent en œuvre les activités. Les OSC plus structurées ont des secrétariats ou des comités exécutifs distincts du conseil d’administration qui rendent compte périodiquement de leurs activités au conseil. Le conseil d’administration conduit également des missions de suivi des activités sur le terrain pour comparer les rapports des secrétariats à la situation réelle et évaluer l’impact de leurs travaux. Certaines OSC utilisent leurs propres manuels de procédures et de gestion, tandis que d’autres suivent les politiques et procédures des bailleurs de fonds.
La plupart des OSC dépendent de projets financés par des bailleurs de fonds pour recruter le personnel nécessaire à leurs opérations. Lorsque ces projets prennent fin, peu d’OSC sont en mesure de maintenir un effectif minimal. La plupart des bailleurs de fonds et des auditeurs externes engagés par les donateurs exigent que les OSC utilisent les outils de gestion des ressources humaines : contrats de travail, politiques salariales et bulletins de paie. En l’absence de financement externe, peu d’OSC ont les moyens d’embaucher du personnel, et des membres du conseil d’administration ou du comité exécutif peuvent contribuer aux activités. Bien que le bénévolat ne soit pas très courant au Niger, les organisations à assise communautaire (OCB), ont de plus en plus recours aux bénévoles.
En outre, les communautés s’organisent parfois pour contribuer en nature ou en espèces à certaines activités : construction de salles de classe, forage de puits, prestation de services de santé publique. Et des organismes assurant des services indispensables (comités de gestion scolaire par exemple), peuvent mobiliser leurs membres pour qu’ils se portent volontaires. Le World Giving Index de 2018 de la Charities Aid Foundation inclut le Niger comme l’un des vingt pays affichant l’amélioration la plus importante en termes de don de temps, d’argent et d’aide à un inconnu.
Les donateurs rejettent de plus en plus souvent le coût des nouveaux ordinateurs dans les projets qu’ils financent. Ils préfèrent que les OSC louent le matériel la période du projet, et les OSC sont donc démunies d’ordinateur sur le long terme. Bien que les technologies de l’information et des communications continuent de s’améliorer au Niger, les OSC doivent encore confronter des problèmes d’internet à faible débit et le prix élevé des logiciels. Cependant, l’utilisation des médias sociaux comme WhatsApp, Facebook et Twitter a explosé en 2018, en partie parce qu’ils n’exigent pas de connexion internet haute vitesse, et les OSC les utilisent de plus en plus pour communiquer, obtenir des informations et transmettre des documents, photos et vidéos en temps réel. Cela leur est facilité par l’ONG Géoanalytics (GeoA) qui accompagne les OSC pour une utilisation productive de la technologie, notamment par la création de site web, l’utilisation d’outils de gestion des activités et de collecte de données et la publication de blog.