POINT DE PRESSE : « Nous allons écraser l’ennemi qu’il soit de l’intérieur ou de l’extérieur » a déclaré Nouhou Mahamadou Arzika
(Niamey – Mardi 24 Décembre 2019) : En prélude à la manifestation de soutien aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) prévue sur toute l’étendue du territoire national, Dimanche 29 Décembre prochain, des organisations de la société civile nigérienne ont animé un point de presse cet après-midi à Niamey au Siège de l’Association Alternative Espace Citoyen (AEC). De prime abord, les responsables du ROTAB, de TLP, de l’AEC, du MPCR et de l’Association Urgences Panafricanistes (UP) ont tenu à recadrer clairement le but de leur manifestation au regard du contexte sécuritaire national fragile. Selon eux, il s’agit d’une action citoyenne dédiée aux FDS dans la lutte contre le terrorisme. En clair, la société civile voudrait rendre hommage aux FDS, leur témoigner de sa reconnaissance tout en exprimant sa solidarité ainsi que sa compassion aux familles des soldats tués.
Du reste, « Tout citoyen civile ou militaire a le devoir de contribuer à la défense de la Nation, nous avons tous la responsabilité individuelle et collective de nous mobiliser face aux défis de cette guerre asymétrique et injuste qui nous est imposée » a asséné M. Nouhou Mahamadou Arzika, président du MPCR. Outre les traditionnels communiqués de presse et autres dénonciations en cas d’attaque des positions militaires, il a rappelé que la manifestation publique du dimanche prochain sera la deuxième du genre initiée par la société civile après celle de 2015 suite à la première attaque meurtrière survenue à Diffa.
De la redevabilité dans la gouvernance démocratique
Ensuite, Nouhou Mahamadou Arzika a profité de ce point de presse pour exprimer la colère des organisations de la société civile par rapport à la gestion de la situation sécuritaire, à la prise en charge sociale des familles des soldats tués (ndlr : veuves et orphelins), à la redevabilité dans la gouvernance démocratique. Dix-neuf (19) pour cent du budget national sont alloués à la défense nationale mais la société civile dit ne pas être satisfaite « des résultats tronqués, mitigés, trichés, manipulés » enregistrés dans le domaine sécuritaire. L’état-major de la société civile nigérienne dit ne pas comprendre la persistance de la crise sécuritaire depuis plusieurs années alors que des ressources importantes sont débloquées pour y faire face. La crise suscite encore beaucoup d’interrogations avec notamment l’assassinat ciblé des chefs traditionnels, les enlèvements des citoyens avec demande de rançons etc. « Cette situation n’est pas claire ! Il y a manifestement des ennemis visibles et des ennemis invisibles, des commanditaires et des commandités….tout laisse croire qu’il y a un jeu qui se joue entre les Seigneurs de la guerre et ceux qui leur facilitent l’accès aux armes puisque n’ayant pas tous des usines de production d’armements» a dit M. Nouhou Mahamadou Arzika. Selon toute vraisemblance, à comprendre le président du MPCR, « il y a ceux qui ont intérêt à ce que cette insécurité se développe et perdure ».
Parlant de réédition de compte, Nouhou a évoqué la récente tragédie survenue à Inatès où sont tombés 71 soldats nigériens sans que le Gouvernement ne daigne expliquer de façon claire à la Nation ce qui s’est réellement passé et que par conséquent des sanctions (ndlr : militaire, administrative ou politique) soient prises une fois les responsabilités situées. Dans tous les cas, redevabilité démocratique oblige, la société civile exige que des comptes soient rendus au peuple. L’un dans l’autre conclut M. Nouhou Mahamadou Arzika, « Nous sommes convaincus que tous ensemble, mobilisés, nous allons écraser l’ennemi qu’il soit de l’intérieur ou de l’extérieur ».
Pour rappel, les autorités de la ville de Niamey ont déjà interdit à l’Association Urgences Panafricanistes Niger (UP), l’organisation d’un meeting le 22 Décembre dernier pour « risque de trouble à l’ordre public » en raison certainement de la visite au Niger, le même jour, du Président français M. Emanuel Macron. Une visite qui intervient dans un contexte national et sous régional marqué par la montée du front social africain contre la politique France-Afrique.
Abdoulaye Abdourahamane / niameysoir.com