PNUD -Niger : 3ème Réunion du Comité de Pilotage du FRSLT


Discours de Mme Louise Aubin, Coordonnatrice Résidente

 3ème Réunion du Comité de Pilotage

des Fonds régional pour la stabilisation de la région

du bassin du Lac Tchad – Guichet Niger (FRSLT)

                                                                           (Niamey, le 28 janvier 2021)

Excellence Monsieur le Ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses ;

Excellences mesdames et messieurs Membres du Gouvernement ;

Excellences mesdames et messieurs membres du Corps diplomatique ;

Monsieur le Gouverneur de la Région de Diffa ;

Monsieur le Gouverneur de la Région de Tillabéry ;

Chère collègue, Madame la Représentante du PNUD ;

Chers Collègues du Systèmes des Nations Unies ;

Membres de la Presse,

Distingués invités,

Mesdames, Messieurs …

Il s’agit d’un honneur pour moi que de m’adresser à vous ainsi en début de mandat en tant que Coordonnatrice Résidente et Coordonnatrice humanitaire du Système des Nations Unies au Niger. Et ce, à l’occasion de la 3ème réunion du Comité de Pilotage du Niger, pour le Fond régional pour la Stabilisation de la région du bassin du lac Tchad. 

Permettez-moi, tout d’abord de féliciter le Gouvernement du Niger, à travers S.E le Ministre de l’intérieur Monsieur Alkache Alhada, pour la détermination avec laquelle a été mise en œuvre le programme de Stabilisation du bassin du Lac Chad à Diffa.   Cette initiative innovante, qui s’inscrit dans le cadre d’une Stratégie plus large de l’Union Africaine et de la Commission du Bassin du Lac Tchad, renforce – de par son programme multiforme – le dialogue politico-sécuritaire des pays concernés (je parle du Niger bien entendu, mais aussi du Nigeria, du Chad et du Cameroun).

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Bien que nouvellement arrivée au Niger, j’ai pleinement conscience des enjeux. Mes 25 ans d’expérience dans des contextes d’urgences humanitaires m’ont révélé la souffrance intenable de millions d’hommes, de femmes, d’enfants, contraints à fuir leur foyer, ayant perdu un ou plusieurs membres de famille dans la violence, des familles entières traumatisées, dépourvus de leurs moyens habituels de subsistances et de soutien communautaire.

On ne nait pas vulnérable : on le devient. Nos capacités, notre potentiel propre, peuvent être compromis par des évènements bien au-delà de notre vouloir. C’est bien ce que vivent les nombreuses familles touchées par la violence dans la région de Diffa. Ces communautés éclatées cherchent à se reconstruire, a réouvrir les écoles pour leurs enfants, à répondre d’elles-mêmes a une  insécurité alimentaire et une malnutrition infantile qui se sont installées de manière inquiétante. Pour ce faire, la stratégie de Stabilisation adoptée a Diffa mise sur le bien-être de la population afin d’instaurer un climat de confiance et permettre une plus importante présence de l’État dans les zones ciblées.  Les installations de stabilisation visent donc à assurer le retour et le rétablissement des populations pour la reprise d’une vie plus normale.  

Excellences, mesdames et messieurs,

Compte tenu des enjeux, la Stratégie de Stabilisation doit être poursuivie avec détermination et a plus grande échelle, en faisant pleinement usage de l’expertise qui se trouve à travers le Système des Nations Unies, une expertise que je mets à l’entière disposition des autorités et des communautés de Diffa. Les agences des Nations Unies sont prêtes à accompagner les efforts du PNUD. Au cœur de la réussite est notre capacite d’écoute des communautés concernés : ce dialogue véritable entre populations, autorités, bailleurs et acteurs opérationnels sera garant de légitimité.

La Stratégie de Stabilisation reconnait l’importance d’une plus grande résilience des communautés touchées par la violence dans la région. Je ne vous apprendrai rien en affirmant que, depuis plus d’une décennie, la situation sécuritaire, humanitaire et du développement humain s’est détériorée dans la région du Sahel, autant dans les pays du bassin du lac Tchad que des pays du Sahel Central.  

Milliers de morts ; millions de personnes déplacées et plus de 10 millions d’hommes, femmes et enfants dans le besoin et donc dangereusement exposés aux risques sanitaires et multiples conséquences de la pandémie du COVID-19 – un autre danger qui ne reconnait pas non plus les frontières.  

L’attaque cruelle et insensée du 12 au 13 décembre survenue dans le village de Toumour à Diffa témoignage de l’urgence de nos efforts. Je vous prie de recevoir mes condoléances les plus attristées. Qui plus est, recevez à la fois mon gage de pleine collaboration et de soutien au nom du Système des Nations Unies.

Excellences, mesdames et messieurs,

Bien qu’à ces débuts, la stratégie de stabilisation s’avère efficace afin de consolider les acquis militaires et d’articuler les réponses humanitaires et de développement, des réponses complémentaires pour la reconstruction et la résilience des communautés.  Ainsi, j’appelle a ce qu’elle soit mise à l’échelle plus grande. Le programme de Stabilisation dans la région de Tillabéry va bientôt démarrer et j’ose croire que l’expérience de Diffa saura informer les paramètres du projet.  

Avec l’apport du PNUD, je vous prie de recevoir une modeste contribution des fonds propres à la Stabilisation d’un montant de 1,4 millions de dollars au soutien des efforts du Gouvernement du Niger et ses partenaires : la République Fédérale d’Allemagne, l’Union Européenne, la Suède, le Royaume-Uni, le Royaume des Pays-Bas.

Allant de l’avant, nous demeurerons à l’écoute des populations dont la vie a été bouleversée par la violence : communautés nigériennes, personnes déplacées, réfugiés. Allant de l’avant, nous renforcerons et étendrons notre partenariat. Allant de l’avant, nous nous féliciterons de notre partenariat au cœur de la Stratégie de Stabilisation : en première ligne les communautés elles-mêmes, les Nations Unies, et leadership déterminent des autorités du Niger.

Je vous remercie de votre aimable attention.