OPINIONS : le débat contradictoire conduit au progrès et á l’émancipation.
Ce que je crois….
Au Niger, depuis un certain temps, il est difficile de donner une opinion pourtant avisée et respectant les normes de l’objectivité, voire de l’impartialité.
Tout raisonnement doit être démonstratif, par conséquent scientifique. Cependant, je consens que l’impartialité est une forme de lâcheté, pour reprendre les propos d’un jeune membre du barreau de Kinshasa. Lá, c’est un autre débat.
Au demeurant, le débat contradictoire conduit au progrès et á l’émancipation. J’ai suivi le débat autour de la correspondance de l’ex-président Mahamadou Issoufou adressée á la fondation MO Ibrahim. Je ne reviendrais pas sur la polémique que la publication de ladite correspondance a suscitée. Chacun étant libre de ses jugements, il m’a paru nécessaire de participer également au commerce des idées.
Fort est de constater que l’histoire récente de notre pays a connu deux personnalités qui ont excellé dans l’adversité, voire dans l’opposition politique.
L’une, n’est autre que Djibo Bakary qui, d’une opposition idéologique pertinente, avait malheureusement opté pour la guérilla. Il s’est battu sur deux fronts: á l’interne, contre le régime du PPN/RDA, et á l’externe, contre l’impérialisme français.
Le Général Charles De Gaulle lui crachera violemment sur son visage, en martelant que » le sahara nigérien ne sera jamais soviétique ». Un sujet toujours d’actualité, au regard de la farouche opposition de l’impérialisme dont le combat sur notre propre terrain semble prendre une autre tournure: » notre AFGANISTAN A NOUS » pour paraphraser mon jeune frère Sidick Abba.
Personne ne pourra en effet démontrer que le terrorisme qui sévit dans l’espace sahélien n’est pas un bras armé de l’impérialisme. Lá aussi, toutes les archives récentes et lointaines ont vomi leurs secrets.
L’autre opposant légendaire, mais tristement, est incontestablement Mahamadou Issoufou, un promu de Paris. Il n’a jamais été proprement élu par le peuple souverain du Niger.
Trés habile en politique et en coups bas et visibles, il a pu rendre une majorité parlementaire confortable sans âme et faire de son parti politique un redoutable rouleau compresseur. Il finira par se hisser á la Présidence de la République, fort de la pertinence des ses intrigues et manigances politiques.
Il se dit contre les coups d’état, alors que la mémoire collective retiendra qu’il a ouvertement appelé sur les médias nationaux et internationaux, l’armée á renverser le Président Tandja Mamadou. Son parti prendra d’ailleurs la tête des manifestations de joie et de soutien au moment où Tandja Mamadou est effectivement déposé par l’armée.
C’est du factuel, car les archives sonore et visuelle existent pour témoigner de ce pan important de la trajectoire politique de notre pays.
Il est indéniablement un monstre froid de l’environnement politique á qui tout a réussi: déjouer des tentatives de coups d’état ( au nombre de 4 comme il le dit) quant il le faut, mais également, il sait en tirer les dividendes quand le ver est dans le fruit.
Après 12 ans de règne, il est toujours « á la une » de l’actualité politique de son pays. Son combat politique fait de troubles, l’ont hissé au rang peu enviable d’un génie politique controversé et hors pair.
Mahamadou Issoufou a compris le sens de cette citation de l’ancien Président des Etats-Unis Donald Reagan: » La politique ne consiste pas á faire taire les problèmes, mais á faire taire ceux qui les posent. »
Salou Gobi