Marche suivie de meeting le 14 Janvier : La société civile s’insurge contre la loi des finances 2018


Les organisations de la société civile réunies en Comité d’organisation de la marche suivie de meeting prévue le dimanche 14 Janvier 2018, ont animé un point de presse cet après midi au siège de l’Association Alternative Espace Citoyens. Objectif : réitérer leur appel à manifestation tout en rassurant l’opinion publique que les dispositions sont entrain d’être prises en concertation avec les autorités de la ville de Niamey pour que cette action citoyenne se déroule dans des bonnes conditions.

Faisant le point des préparatifs de cette manifestation, le président du MPCR M. Nouhou Mahamadou Arzika a indiqué qu’au niveau des déférentes localités, tout le monde est actuellement à pied d’œuvre pour faire en sorte que la manifestation se déroule  sur toute l’étendue du territoire national dans des meilleures conditions.

Une marche pacifique citoyenne contre l’adoption de la loi des finances 2018

M. Nouhou Mahamadou Arzika a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une manifestation pacifique des citoyens nigériens à Niamey pour exprimer à la face du monde leur mécontentement par rapport à l’adoption de la loi de finances 2018. Laquelle loi dit-il qui contient des nouvelles mesures fiscales ‘’antisociales’’ et ‘’impopulaires’’. Cela en accordant des ‘’cadeaux fiscaux’’ aux sociétés étrangères et multinationales comme le Groupe AREVA ainsi que les agences de téléphonie mobile implantées au Niger.

Itinéraire de la marche du 14 janvier 2018

DSCN0075-OSC« Ici particulièrement à Niamey, à la différence de la précédente marche, nous n’avons pas rencontré d’obstacle de la part des autorités municipales pour la tenue de cette marche » a expliqué M. Nouhou Mahamadou Arzika. La marche suivie de meeting se tiendra donc à Niamey suivant l’itinéraire de la Place Tommo (lieu de rassemblement à 8h) à la Place de la Concertation (lieu du meeting) en passant par le corridor du « Terrain musulman », le Rond point « escale wax ».

Pourquoi la société civile et l’opposition politique nigériennes exigent un changement de copie de la loi des finances 2018 ?

Pour rappel, le projet de loi des finances 2018 a été adopté par l’Assemblée Nationale 26 novembre 2017. Ledit projet de loi est équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 1 900,86 milliards F CFA. Le budget a été adopté par cent treize (133) voix pour, vingt neuf (29) voix contre et (1) une abstention. Outre le déséquilibre dans l’affectation des ressources entre les secteurs sociaux de base et les institutions de la République, la société civile et l’opposition politique nigériennes reprochent à la loi des finances 2018, les nouvelles mesures fiscales imposées au contribuable déjà tenaillé par la cherté du coût de la vie. De ces nouvelles pressions fiscales, on peut noter entre autres,

1-la création d’une taxe d’habitation que devront désormais acquitter toutes les personnes disposant d’un compteur relié au réseau d’électricité ou d’un système autonome d’énergie électrique, qu’elles soient propriétaires des maisons, simples locataires ou de personnes y habitant à titre gratuit;

2- le rehaussement du taux de l’Impôt Synthétique de 2 à 5% pour les activités commerciales et de 3 à 7% pour les prestations de service, assorti de la fixation de minima de 60 000F pour le commerce et 80 000F pour les prestations de service ;

3- l’extension de l’assiette de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) qui sera appliquée désormais au transport routier des marchandises et des voyageurs, aux affaires faites par les commerçants qui se livrent à la commercialisation des produits agricoles après acquisition auprès des producteurs ruraux, à divers produits, notamment des denrées alimentaires, des intrants agricoles, des fournitures scolaires jusque là exonérés;

4-la réévaluation du prix de base de cession des terrains relevant du domaine privé de l’État;

5-l’institution du prélèvement d’un acompte constituant un minimum de perception de l’impôt sur les plus-values de cession immobilières;

6- l’institution de l’apposition d’un droit de timbre de 200F sur tout document légalisé sous peine de nullité ;

7-la réactualisation et la diminution de certains taux de droits de mutation par décès pour la part nette recueillie par chaque ayant droit.

Face à cette pression fiscale, la société civile se dit résolument engagée à s’y opposer jusqu’au changement de la copie de cette loi des finances en instance d’être promulguée par le Président de la République, Chef de l’État SEM Issoufou Mahamadou.

niameysoir.com