« Le combat politique n’a de sens que s’il conduit à la satisfaction des besoins des populations et à la consolidation de la Nation » a déclaré M. Oumarou Hamidou Ladan Tchiana, président du parti AMEN AMIN


Grand discours du Président de l’alliance des Mouvements pour l’Émergence du Niger AMEN AMIN à l’occasion du 3ème Anniversaire du parti.

(Dimanche 29 juillet 2018 au Palais des Congrès de Niamey)

Monsieur le Haut Représentant du Président de la République,

Président de l’APR,

Président du MNSD NASSARA,

Cher Grand frère Seini Omar

Mesdames et Messieurs les représentants des partis politiques

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement et du Parlement

Mesdames et Messieurs

Messieurs, chers invités,

Je rends, grâce à Dieu Tout-Puissant qui nous permet de célébrer le 3ème anniversaire de la création de notre Parti et de tenir son 1er Conseil National ce jour 29 juillet 2018 qui coïncide avec le 27ème anniversaire de l’ouverture de la conférence nationale souveraine dont j’aperçois certains héros de cette lutte dans la salle.

Mesdames et Messieurs les Représentants des partis politiques,

Chers invités

Je vous exprime notre gratitude et notre reconnaissance pour l’honneur et l’amitié que vous nous faites d’honorer de votre présence le double événement que constituent la célébration du 3ème anniversaire de la création de notre Parti et l’ouverture de son 1er conseil national. Nous interprétons votre présence, ici et en ce jour solennel, comme le témoignage de votre haute estime.

Militantes et militants du Niger et de la Diaspora,

Grande donc est ma joie, immense mon bonheur de vous retrouver en si grand nombre, plein d’allant et de vitalité. Merci. Merci du fond du cœur de votre présence, de votre loyauté. Vous êtes venus de toutes les communes du Niger, souvent de très loin mais également de la diaspora d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Merci à vous qui avez récemment fait le choix de rejoindre AMEN AMIN. Nous avons besoin de tous, nous ferons une place à chacun.
Joyeux anniversaire à toutes et à tous. J’ai une pensée pour tous nos amis qui ont été rappelés à Dieu et arrachés ainsi à notre affection.

Je vous demande de dire une Fatiha en leur mémoire.

Je constate également avec regret que certains, avec qui nous avons commencé ce mouvement, ont fait le choix de nous quitter pour diverses raisons. Cette maison est la vôtre. C’est en son sein que vous serez respectés et considérés. C’est parmi nous que vous vous épanouirez. Les portes vous seront toujours ouvertes. Ensemble nous sommes forts et unis nous vaincrons.

Mesdames, Messieurs

En août 2013, nous avons fait le choix de rester à la MRN en participant au gouvernement d’union nationale voulu par le Président de la République malgré le départ de notre parti de la majorité. Nous fîmes ce choix, parce que pour nous une foi l’impératif de légitimité satisfait par les élections, l’impératif majeur auquel il convient de faire face, c’est le développement du Niger avec toutes ses filles et ses fils. Le combat politique n’a de sens que s’il conduit à la satisfaction des besoins des populations et à la consolidation de la Nation.

Pour faire survivre cet esprit et donner corps à cette volonté, il fallait un cadre. Plusieurs options se présentaient à nous, plusieurs choix étaient possibles. Le choix que nous avons fait de créer AMEN AMIN en 2015 n’était pas le plus facile, mais il était certainement le plus noble. Il était osé mais porteur d’un grand rêve, d’une grande vision, et surtout il était pur et sans tâche.

Apparu donc dans ces circonstances particulières, AMEN – AMIN n’avait d’autres choix que de relever le challenge pour montrer aux Nigériens et à la face du monde qu’il ne s’agissait point-là d’une aventure sans lendemain mais bien d’une entreprise politique qui compte s’inscrire dans l’avenir.

Mesdames et Messieurs,

Ce 3ème anniversaire de notre parti nous donne une légitime fierté au vu du travail remarquable accompli en si peu de temps. AMEN-AMIN est aujourd’hui présente dans toutes les communes, départements et régions du Niger grâce à l’engagement et à la détermination des militants de tous sexes et de tous âges confondus. Je salue ici particulièrement l’engagement des femmes et des jeunes.

Par ailleurs, notre parti, malgré sa jeunesse, a brillamment pris part aux dernières élections législatives 2016 avec une représentation à l’assemblée nationale du niveau de partis qui existent depuis plusieurs décennies.

Notre résultat aurait pu être plus conséquent si les élections avaient été libres, égales et transparentes dans toutes les circonscriptions électorales.

Mesdames et Messieurs,

La vie de notre jeune parti aura été marquée par de multiples vicissitudes et d’adversités de toute sorte. Et malheureusement certains faits et actes nous font penser, à tort ou à raison, à un ciblage particulier de nos militants comme en témoigne plusieurs interpellations, intimidations et emprisonnement à l’image d’Abass Yacouba détenu et bien d’autres détenus depuis plusieurs mois à qui j’exprime toute ma solidarité et mon amitié.

En outre, plusieurs de nos militants, s’acquittant de leurs missions avec compétence et loyauté, ont été injustement remplacés. Nous sommes le seul parti parlementaire à ne pas avoir de ministre au gouvernement. Nous sommes privés des droits alors comment exiger de nous des devoirs. En réalité, nous sommes les victimes expiatoires de ceux qui pensent que c’est en s’en prenant à nos cadres et à nos élus qu’ils pourront reconquérir le respect de leurs camarades perdus dans les urnes de Tillabéry.

A ce propos, mon départ du gouvernement qui a tant fait jaser et gloser mérite qu’on y attarde un instant. Certains avaient prophétisé mon départ de la mouvance présidentielle et d’autres avaient parié sur une campagne médiatique de dénigrement sur fond de règlement de comptes. Que nenni. En agissant ainsi, j’aurai commis une faute que nos militants auraient interprétée à juste titre comme une offense à leur compétence et une confiscation de leur souveraineté.

La politique est une affaire de raison et non de passion. Lors du départ du MODEN LUMANA de la MRN, je me suis maladroitement exprimé et j’en suis désolé.  Je saisis cette occasion pour présenter au Président Hama Amadou et aux militants de son parti mes sincères regrets si mes propos où mes actes les ont offensé. Je retiens surtout qu’in fine, et je dois le dire, les prédictions de chacun de nous se sont réalisées.

Mesdames et Messieurs,

Chers invités,

Mon silence après mon départ du gouvernement n’est pas le fait d’un dossier comme cela a été dit et écrit par certains esprits malveillants. Je n’ai pas de dossier. Et je ne saurai en avoir car en tant que Ministre j’ai toujours agi avec probité et dans l’intérêt supérieur de la nation. Mais comme l’a dit Francis Bacon « La vérité est fille du temps et non de l’autorité »
J’ai tiré les leçons de mes erreurs du passé et je me suis astreint une ligne de conduite par égard et par respect aux hautes fonctions que j’ai occupées et qui m’interdisent dorénavant d’agir comme le commun des mortels. La fonction ministérielle, tout comme les autres hautes fonctions de l’Etat, doit être honorés en tous temps et en tous lieux.

Les inepties véhiculées par les olibrius tapis sous les ors des cabinets de la République ne m’y feront pas déviés. Leurs agissements ne méritent que le mépris et me rappellent si étrangement ceux décrits par Jean Montaldo dans son livre « Les voyous de la République ».

Mesdames et Messieurs,

Notre anniversaire se tient à un moment où notre pays commence à recueillir les dividendes d’une conjoncture économique favorable qui placent notre pays sur la voie de la relance économique. Cependant, beaucoup de points méritent notre attention, en qualité de soldat vigilant de la démocratie.

En effet, certains aspects de la loi des finances sont contre nos principes humanistes et nos convictions libérales, et risquent à court terme de fragiliser les ménage et à moyen terme de déstructurer notre économie.

En outre, les poursuites engagées contre les acteurs de la société civile étaient inopportunes au nom de la liberté de manifester et nous nous réjouissons de leur libération. Je saisis cette occasion pour rendre hommage à nos magistrats pour leur grande lucidité tout comme leurs collègues de 2009 qui ont été si compréhensifs envers nous, leaders de la CFDR, malgré les multiples violations de la même loi et nombreuses autres. La liberté d’expression est un droit inaliénable de la démocratie véritable. Et nous y attachons un grand prix.

L’autre sujet d’actualité concerne les réformes du code électoral. Depuis l’avènement du multipartisme intégral, notre pays a toujours eu un code électoral consensuel. Si les modifications de certains articles sont comprises et acceptées par tous, les articles non consensuels doivent être amendés. Nous devons épargner à notre pays des contestations post-électorales inutiles avec leurs corolaires. Ce code électoral donne l’impression d’élections jouées et de résultats connus d’avance.

Mesdames et Messieurs,

S’agissant de la situation sécuritaire, le Niger apparaît comme un îlot de paix dans un océan agité grâce au travail de nos forces de défense et de sécurité sur les différents théâtres d’opération. Nous tenons ici à leur rendre un hommage mérité.

Au plan économique, notre pays doit investir dans le développement du secteur agro- industriel, qui est seule et à même d’assurer à notre économie une croissance durable et de nous éviter le syndrome hollandais. Concernant la situation agricole et environnementale, nous ne pouvons que nous réjouir du très bon début d’hivernage et nous espérons que cette embellie se poursuivra afin de garantir à nos vaillantes populations une bonne campagne agricole.
Par ailleurs, la situation du fleuve du Niger demeure préoccupante du fait de l’ensablement continu de son lit. Si on n’y prend pas garde le fleuve Niger risque à terme de connaître le même sort que le lac Tchad. Chacun doit donc au niveau qui est le sien prendre les dispositions idoines pour conserver ce joyau naturel qui fait vivre des millions de Nigériens.

Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil National,

Juste après la cérémonie de notre 3ème anniversaire, nous tiendrons le 1er Conseil national de notre Parti dans un contexte national et international assez particulier que je viens de vous décrire. Il nous revient alors, en tant qu’instance suprême, entre deux congrès, d’analyser avec lucidité la situation afin d’engager notre parti sur la voie de sa réalisation, sur celle que vous aurez librement choisi. Et je la respecterai quelle qu’elle soit.

Mesdames et Messieurs,

chers invités,

Nous souhaitons un bon pèlerinage aux musulmans de par le monde et nous les exhortons à prier pour la paix et la prospérité dans le monde. Merci encore de votre présence.
Qu’Allah LE TOUT-PUISSANT nous gratifie d’un hivernage fécond et bénisse le Niger et son peuple.

Vive AMEN-AMIN, Vive la République, Vive le Niger.

Je vous remercie de votre aimable attention.