La rentrée universitaire 2018 vers un bras de fer juridique inutile
Profitant de la rentrée universitaire du 03 Septembre 2018 dernier, le Syndicat National des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SNECS) a lancé le 31 Août 2018, un mot d’ordre de grève à compter du jour de cette même rentrée c’est-à-dire du 03 Septembre au lundi 10 Septembre 2018 reconductible en cas de non satisfaction. En clair, le SNECS a demandé à tous ses membres de suspendre toutes les activités académiques et pédagogiques (cours, encadrement, soutenance, délibérations, évaluations etc.).
Les motifs de la grève du SNECS
La poursuite du processus électoral interrompu à l’UDDM et le règlement des arriérés de tous les droits statutaires en souffrance dans les Universités Publiques du Niger sont les deux motifs évoqués par le SNECS pour bloquer la rentrée universitaires 2018.
Or du côté du Gouvernement, le Ministre en charge de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation assure que toutes les dispositions ont été prises par son département ministériel en vue d’assurer une bonne rentrée Universitaire. Autrement dit, il n y a pas de raison sérieuse pour justifier le mouvement d’humeur engagé par le SNECS.
Vers un bras de fer juridique inutile
Dans une lettre adressée à tous les Recteurs des Universités publiques, le Ministre YAHOUZA Sadissou, ordonne l’application stricte des dispositions de l’ordonnance N° 96-09 du 21 Mars 1996 fixant les conditions d’exercice de droit de grève par les agents de l’État et des Collectivités territoriales. Pour rappel l’article 7 de cette ordonnance dispose : « l’agent de l’État ou des Collectivités territoriales en grève perd le bénéfice du traitement des jours pendant lesquels il n’aura pas travaillé, sauf décision contraire du Tribunal compétent ». C’est dire que le ministre YAHOUZA Sadissou veut engager le gouvernement dans un bras de fer juridique inutile avec le SNECS alors qu’il pourra l’éviter simplement par le dialogue. Tout porte à croire que pour le Gouvernement, les motifs de cette grève ne tiennent pas la route.
A qui profite la crise Universitaire ?
En attendant la réaction du SNECS sur la décision du ministre de tutelle, cette situation ne profite à personne si elle perdure. Au contraire, elle est dommageable pour le Gouvernement qui démarre une année universitaire sur fond de troubles mais aussi pour les étudiants qui de leur côté, multiplient des tracts afin d’attirer l’attention du même Gouvernement sur leurs conditions de vie et d’études notamment à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. C’est sans compter le fait que depuis quelques mois, cinq (5) de leurs camarades croupissent actuellement en prison.
Écrivain du Sahel