La communauté humanitaire et les partenaires financiers du Niger se rencontrent pour discuter de la situation humanitaire
(Niamey, le 6 juin 2019) Ce jeudi, lors d’un petit déjeuner de travail, la Coordonnatrice Humanitaire pour le Niger, Madame Fatouma Bintou Djibo a exhorté les Ambassadeurs et les représentants des partenaires financiers résidents au Niger à augmenter le volume de leur appui face aux nouveaux défis humanitaires.
La détérioration de la situation sécuritaire observée depuis le mois de mars 2019 a entraîné d’importants mouvements de populations et une réduction significative de l’espace humanitaire.
A Diffa, les attaques récentes des groupes armés non étatiques ont entraîné des mouvements secondaires d’environ 25,000 personnes. À Tahoua et à Tillaberi, plus de 70,000 personnes se sont déplacées de façon interne depuis le début de l’année. Récemment, la détérioration de la situation sécuritaire à la frontière avec le Nigéria a également entraîné le déplacement d’environ 20,000 Nigérians vers la région de Maradi. Ces mouvements de populations constituent autant de besoins additionnels auxquels la communauté humanitaire et le gouvernement doivent répondre et trouver des solutions qui concilient à la fois « impératifs sécuritaires » et « impératifs humanitaires ».
Les besoins financiers immédiats pour les six prochains mois et pour la réalisation des activités prioritaires dans les différents secteurs d’interventions s’élèvent à 79 millions USD, dont 9 millions requis pour garantir le déroulement du mécanisme de réponse rapide aux nouvelles émergences.
« L’urgence de la situation et l’acuité des besoins appellent une prompte réaction de votre part », a déclaré la Coordinatrice Humanitaire, déplorant l’amenuisement des financements alors que les besoins ne cessent de s’accroître. « C’est maintenant qu’il faut agir, ou je crains que çà ne soit trop tard ».
Pour l’année 2019, l’analyse des besoins humanitaires révèle que 2,3 millions de personnes, soit 10,4% de la population du Niger, ont besoin d’une assistance humanitaire. Trois régions (Diffa, Tillabéri et Tahoua) comptent pour 50% des personnes dans le besoin au Niger.
A ce jour, soit cinq mois après le début de l’année, le plan de réponse humanitaire de 2019 n’est financé qu’à hauteur de 15% des 383 millions USD requis. A la même période en 2018, le Plan de réponse était financé à hauteur de 32%. Ce taux de financement est le plus faible parmi les pays de la région du Sahel.
40 personnes dont des représentants des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des agences ONU et des ONG, ont participé à cette rencontre, une présence qui, selon Madame Bintou Djibo, est un signe clair de l’intérêt des uns et des autres par rapport à une situation humanitaire de plus en plus préoccupante. En témoigne la richesse des discussions qui ont permis d’aborder des questions stratégiques liées aux perspectives en termes d’accès et d’assistance et à la nécessité de changement de paradigme dans le contexte humanitaire actuel. Des discussions, il ressort qu’en dépit du caractère aigue de la crise, des fenêtres d’opportunités existent avec la disponibilité et l’ouverture des autorités gouvernementales, l’existence d’un mécanisme de réponse rapide (RRM), la coordination civilo-militaire, et l’option de tendre vers l’opérationnalisation du Nexus Humanitaire – Développement – Paix.
OCHA-Niger