Inondations 2018 : Tahoua, Agadez et Maradi déjà sous les projecteurs des services de secours
La campagne agricole s’est progressivement installée dans plusieurs localités du Niger non pas sans inquiétudes avec les pluies diluviennes d’où les inondations et problèmes sanitaires connexes. Aujourd’hui, en attente d’un bilan officiel, ce sont les régions d’Agadez et de Tahoua qui se trouvent sous les projecteurs des services de secours en raison d’importants dégâts matériels voire des cas de décès enregistrés suite aux récentes pluviométries. A Madarounfa dans la Région de Maradi, c’est une épidémie de choléra qui a fait quatre (4) décès sur les 148 cas enregistrés. Le Gouvernement y a mis en place six (6) sites de prise en charge et renforcé le dispositif de surveillance épidémiologique apprend-on.
Cette situation est intervenue alors que les plus hautes autorités du pays ont dépêché les traditionnelles missions ministérielles de suivi et évaluation de la campagne agro-sylvo-pastorale à l’intérieur du pays.
C’est un problème récurrent, les populations sont exposées aux risques des inondations tous les ans encore que cette année ces risques ont été annoncés par les institutions et services spécialisés. Les inondations impactent lourdement les conditions de vie des populations et perturbent la mobilité en détruisant cheptel, terres cultivables et infrastructures routières etc. Pourtant, ces inondations étaient prévisibles, les conséquences pouvaient être évitées et les dégâts limités. Encore que cette année, l’alerte a été lancée plutôt par les organismes spécialisés dans le domaine dont OCHA principalement. Selon OCHA, 170 000 personnes risquent d’être affectées par les inondations en 2018 au Niger.
Malheureusement, force est de constater que sur le terrain, les mesures de prévention n’ont pas été à la hauteur de l’ampleur du fléau. Il est clair que les populations ont leur part de responsabilité car, dans la plupart des cas, la sensibilisation, le renforcement des infrastructures et l’adoption de mesures visant à accroître la résilience face aux catastrophes naturelles, sont négligées au profit du secours ponctuel qui leur sont apportées.
Face au problème, on se demande jusqu’ici pourquoi le Gouvernement a tardé de prendre les mesures pragmatiques qui s’imposent et cela en temps utile ? Selon les prévisions pluviométriques ces risques d’inondations ne sont qu’à leur début eu égard aux cumuls pluviométriques excédentaires prévisibles dans les bassins fluviaux. La situation peut être similaire voire pire que celle vécue en 2017 avec 29 551 ménages affectés, soit 206 513 personnes dont 56 décès. Il donc temps d’agir, et d’agir vite…
A noter enfin que ce problème des inondations est venu se greffer à une situation sécuritaire et humanitaire déjà préoccupante avec les attaques répétées de la Secte terroriste Boko Haram, la crise alimentaire et nutritionnelle, et enfin, les réfugiés et déplacés.
niameysoir.com