Hama Amadou reconduit à la prison civile de Filingué pour 8 mois


C’est clair ! Au nom de la Morale sociale viscéralement ancrée dans les us, coutumes  et traditions nigériennes, M. Hama Amadou a eu droit à quarante-huit (48) heures (jours ouvrables) suivies d’un week-end de ‘’liberté’’ pour lui permettre de faire le deuil de sa défunte mère (se recueillir sur sa tombe) puis de recevoir les condoléances. Le Président Issoufou Mahamadou lui a présenté les siennes par téléphone. Cet humanisme en politique et en Droit pénal a été vivement salué et compris par plus d’un nigérien. Même chose concernant l’attitude réservée de Hama Amadou en personne depuis son retour à Niamey et la discipline dont ont fait preuve ses militants mêmes les plus récalcitrants pendant cette courte ‘’indulgence‘’ de la Justice.

« Dura lexa ced lexa » (dure est la loi, mais c’est la loi)  

L’ancien président de l’Assemblée Nationale, Chef de file de l’opposition politique nigérienne M. Hama Amadou s’est livré à la Justice tôt, ce 18 Novembre 2019. Il est accompagné de son avocat, Maitre Mossi Boubacar. M. Hama Amadou est allé pour purger huit (8) mois de prison. (NDLR : La peine restante après sa condamnation à un an ferme dans le cadre d’une affaire de trafic de bébé). Peu après les formalités d’usage, M. Hama Amadou a été escorté par la Gendarmerie Nationale à destination de la  prison civile de Filingué (180 km de Niamey) pour regagner sa cellule.

Pour l’heure, l’Etat-major de son parti politique est resté toujours muet quoique certains de ses lieutenants proches aient lancé le mieux qu’ils peuvent, des appels au calme et à la sérénité à l’endroit des militants du parti.

En Janvier 2016, rappelle-t-on, il avait été évacué à Paris en France pour des raisons de santé alors qu’il séjournait dans cette même prison où il avait passé quatre (4) mois plutôt. Depuis lors, l’évacuation sanitaire de Hama s’est traduite vraisemblablement en exil politique entre Paris et Benin où réside sa deuxième épouse (Elle aussi avait écopé d’un an de prison ferme dans le cadre de la meme affaire). De cet exil politique, l’opposant farouche au régime du Président Issoufou Mahamadou, (son faiseur de roi aux élections de 2011), n’a de cesse dénoncé la gestion faite des affaires publiques par les tenants du pouvoir d’Etat.

La situation sécuritaire, la situation économique et sociale, le processus électoral en cours, le rang du Niger en IDH, la politisation de l’administration, la corruption, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire, les arrestations politiques des militants de son parti sont, entre autres sujets développés, souvent avec virulence, par Hama Amadou sur les médias internationaux ou via des vidéo-conférences. Outre cet imbroglio socio-politique que ses adversaires qualifient de « diversion » ou de « propos de désespéré », se poursuivait la bataille judiciaire dans les coulisses de la Cour de Justice de la CEDEAO qui finit par débouter Hama Amadou le 30 Octobre 2019.

niameysoir.com