DROIT PUBLIC : La réaction Professeur ISSOUFOU Adamou à Ibrahim Bana


En tant que juriste et enseignant chercheur qui s’intéresse au droit public dont le droit constitutionnel, je me sens particulièrement interpellé et consterné par les propos tenus par un autre juriste en la personne de Monsieur Bana Ibrahim à l’occasion d’une conférence publique.
Je crois très franchement que si ces propos étaient sincères et venaient du fond de sa pensée c’est qu’il n’a pas été un bon étudiant lorsqu’il était en 1ere année puisque c’est à ce niveau que cette matière est enseignée. S’il avait été, il saurait que cette matière qui fait tout le charme de droit public est très loin des inepties racontées.
Il a certainement oublié que c’est une matière qui permet de connaître la définition d’un État, l’organisation et le fonctionnement de l’Etat que l’on soit dans un régime démocratique ou non démocratique.
C’est également cette discipline qui permet de connaître la notion de constitution, les différentes formes de constitution y compris les ordonnances prises dans le cadre des régimes d’exception que le Professeur Moussa Zaki appelle la petite constitution ou le droit transitoire, son élaboration, sa modification, le contrôle de constitutionnalité des normes inférieures.
C’est toujours dans le cadre de ce cours qu’on enseigne les différentes théories de la souveraineté qu’elle soit nationale ou populaire, les différents systèmes électoraux, la théorie et la pratique de la séparation des pouvoirs, le régime dictatorial, le régime parlementaire, le régime présidentiel, etc…
Bref, à travers l’enseignement de la théorie générale de l’Etat et des systèmes politiques comparés, le droit constitutionnel assure la formation des citoyens lucides et responsables ainsi que la maîtrise de l’Etat; cette formation d’organisation de la société humaine la plus achevée. La spécialisation en sciences juridiques a un vraiment un sens.
Joummah Moubarak.