DOSSO : La petite Fahiza a survécu à la tragédie
Profondément sensible aux cas d’urgence humanitaire complexe et aux peines des plus démunis, l’association caritative « Pure Taimako » de la diaspora nigérienne vivant à Atlanta Georgia aux USA, a dépêché une mission auprès de la petite Fahiza. La mission a été conduite par Hadjia Karki Ramatou Adamou Harouna, point focal et membre fondateur de « Pure Taimako » au Niger. Selon elle, l’objectif visé à trvaers ce déplacement effectué le mercredi 26 juin 2019 de Niamey pour Dosso est de s’enquérir de l’état de santé de la petite Fahiza puis lui apporter le soutien moral et financier de « Pure Taimako ». Pour rappel, Fahiza est la petite fille de 9 ans brulée à 90° lors de l’incendie qui s’est déclaré chez elle au soir du 28 Mars 2019, dans le village de Moko situé à 17 kms de la ville de Dosso.
Aussitôt arrivée à Dosso, la délégation de « Pure Taimako » s’est rendue au domicile des grands parents de Fahiza où elle vit avec sa mère en poursuivant les soins à l’hôpital régional de Dosso qui l’avait libérée le Mercredi 19 juin 2019. Après les salutations d’usage, l’atmosphère a été glacée par des moments chargés d’émotions à la vue de Fahiza trouvée debout sous une moustiquaire au milieu de son lit dans la cour familiale.
Sa mère Balkissa Hassane âgée de 34 ans et une de ses tantes, l’ont ensuite doucement descendu du lit sous les regards impuissants des visiteurs de « Pure Taimako » dont certains ont tenu à peine avant de tomber en sanglot. Fahiza qui promenait timidement son regard sur ses hôtes, a le corps frêle et sérieusement touchée par le feu. Malgré tout, dira son proche entourage, « Nous remercions le Bon Dieu, car son état s’est beaucoup amélioré ».
En ce qui concerne la prise en charge des soins médicaux, elle a été difficilement assurée par la famille de Fahiza d’où l’importance de la visite de la délégation de l’association de « Pure Taimako ». Hadjia Karki Ramatou Adamou Harouna a, au nom de « Pure Taimako », remis à Balkissa Hassane, la mère de Fahiza, une enveloppe modeste pour les soins médicaux et les besoins en alimentation de Fahiza. En outre, les nutritionnistes et agents de santé de la mission de « Pure Taimako » ont prodigué des sages conseils à la mère de Fahiza dans le sens de bien surveiller l’alimentation de la petite et de respecter rigoureusement les rendez-vous pris à l’hôpital régional de Dosso.
En réponse à ce geste, la mère de Fahiza qui fondit en larmes d’émotions, se dit très touchée : « Je n’ai pas les mots qu’il faut pour les remercier ….Puisse Dieu, Le Très Haut bénir toutes ces bonnes volontés et les assister dans leurs entreprises respectives ».
Rappel de la tragédie
Selon les témoignages recueillis sur place et les propos de Fahiza, la robe qu’elle portait a, par imprudence, été en contact avec les flammes d’une bouteille de gaz sur laquelle était posée une marmite bouillonnante. Sous-estimant certainement ce contact fatal, Fahiza n’a pas toute de suite pensé alerter les autres membres de la famille et enfants des cours voisines. Seule, elle a essayé en vain d’éteindre le feu à sa robe avec le peu d’eau contenue dans une bouilloire qu’elle tenait.
Mais, trop tard, Fahiza se rendit compte qu’elle pouvait plus se débarrasser de sa robe enflammée qui se collait au fur et à mesure à son corps. C’est alors que la petite fille courut dans tous les sens dans la grande cour commune chercher secours. Les autres enfants l’ayant vu ont aussitôt paniqué en la fuyant pendant que les adultes, dans le désarroi total, cherchaient les moyens d’éteindre le feu qui brodait le corps de Fahiza à travers sa robe. Ceci se passait à Moko où l’eau est une denrée rare….conservée pour cette raison dans des gros bidons de 25 et 50 litres que Fahiza ne pourrait facilement soulever pour se sauver.
Au final, la maman qui priait dans la maison surgit toute affolée en essayant d’éteindre le feu avec son foulard (Hijab) avant de se saisir d’un récipient d’eau qu’on lui tendit de la foule qui se formait autour de la scène. Elle déversa toute l’eau sur Fahiza. La mère et la fille pleuraient à chaudes larmes. Le corps fragile et innocent de Fahiza devenu indescriptible plongea tout le proche entourage dans une tristesse qui s’est par la suite transportée à l’hôpital régional de Dosso, le même soir, ensuite sur les réseaux sociaux.
Qu’en est-il de l’état de santé de Fahiza aujourd’hui ?
Admise d’urgence à l’hôpital régional de Dosso, le soir de l’incendie, Fahiza y a passé une semaine seulement avant d’être libérée. Un mois plus tard, ses pieds ont commencé à s’enfler et la mère l’a ramené à l’hôpital où le médecin lui a notifié que la petite souffrait d’anémie. Ainsi, son état de santé a nécessité une deuxième hospitalisation qui a duré plus de deux (2) mois. Depuis le 19 juin dernier, Fahiza a de nouveau regagné sa famille tout en continuant ses soins. Un autre rendez-vous est pris pour un mois à l’hôpital de Dosso. D’ici là, sur avis du médecin chargé du dossier, sa mère lui applique régulièrement des produits sur les brûlures. Dans le même temps, Fahiza suit de séances régulières (payantes) de Kinésie pour sa main gauche. « Dans l’ensemble, elle va mieux. Seulement elle ne supporte pas trop la fraicheur » dit la mère de la fille. « Seule inquiétude, Fahiza ne mange pas beaucoup, exceptées les vitamines sirop qu’elle prend. Elle parle sans difficulté et arrive aussi à dormir malgré ses brulures » a-t-elle conclu.
Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou
niameysoir.com