Distinction du CAMES : Le Niger à l’honneur
À l’occasion de son 50ème anniversaire, le CAMES a honoré le Niger en élevant le Président de la République à » la dignité de Grand – Croix de l’ordre international des Palmes Académiques ».
Le Niger du Président Diori Hamani, des Professeurs Abdou Moumouni, Ba Boubacar et Dan Dicko Dan Koulodo mérite amplement cet honneur. Cependant, le CAMES, étant le Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur et que l’éducation traverse une très mauvaise passe, actuellement, dans notre pays, d’aucuns soulèvent l’opportunité de cette distinction.
L’honneur à un pays comme le NIGER qui a significativement marqué l’histoire du CAMES tombe opportunément. Il appartient, seulement, au Président de la République, fort de cette distinction, de mesurer l’ampleur de la déliquescence de notre système éducatif en vue de faire de l’éducation une véritable urgence dans notre pays. L’enseignement supérieur va très mal dans notre pays.
Nous avons, effectivement, huit (8) universités mais comment fonctionnent- elles ?
La population estudiantine a, naturellement, connu un accroissement à l’image de celui de la population de notre pays mais cette population estudiantine n’a pas atteint 40.000 étudiants, quasiment le nombre des étudiants du Faso en 2008.
Cette distinction se veut être une interpellation au Président de la République en vue de prioriser l’éducation et sa sœur (santé) au détriment des investissements publics dans le budget général de l’État. L’enseignement supérieur souffre d’une allocation budgétaire à même de ramener l’accalmie dont nos universités ont tant besoin pour accomplir leurs missions. Les enseignants – chercheurs grèvent, les étudiants lancent des mots d’ordre de suspension d’activités académiques parce que les salaires, bourses, aides sociales et autres indemnités ne se paient pas à terme échu. Les étudiants boursiers de l’État n’ont pas accès aux cours dans les écoles et instituts privés pour non paiement de frais de formation depuis le 15 janvier.
L’UEIEPTN s’érige en défenseur de ces étudiants et du coup le mot d’ordre de suspension d’activités de cette section de L’USN paralyse le fonctionnement des écoles publiques sous tutelle du ministère des enseignements professionnel et technique.
Excellence, Monsieur le Président de la République, les conditions de travail dans nos universités en termes d’infrastructures et moyens de transport sont préoccupantes et figurent, à ce titre, sur la plateforme revendicative de l’UENUN. Vous l’avez, si bien, souligné dans votre allocution, Excellence, Monsieur le Président de la République, que le développement de l’enseignement supérieur en quantité et en qualité dépend, naturellement, de la qualité des autres niveaux d’enseignement (primaire et secondaire). Ces autres niveaux d’enseignement souffrent aussi d’une allocation budgétaire conséquente pour payer les salaires, allocations des enseignants et élèves à terme échu et pour permettre au gouvernement de respecter ses engagements vis à vis des partenaires sociaux.
Excellence, Monsieur le Président de la République, cette distinction vous incite à affronter les défis de notre école publique en faisant de notre système éducatif une urgence budgétaire.
Elhadji Idi Abdou