DIFFA : « La guerre du Lac » se transporte en ville, la collaboration entre populations et FDS s’impose
Le gouvernement nigérien communique peu ou mal sur la situation securitaire qui prevaut dans la région de Diffa. C’est le moins que l’on puisse dire suite à la série d’attaques meurtrières et d’enlèvements de personnes avec demande de rançons survenus la semaine du 8 avril 2019. Jusqu’ici c’est un bilan non officiel qui fait cas de deux (2) civils tués dont un notable à Toumour pendant que le même jour, (8 avril) plusieurs tirs de roquette auraient visé l’aéroport de Diffa. Auparavant, les villages de Tam Abounga et Tam, situés à une dizaine de kilomètres sur la RN1 ont été également attaqués. A Tam Abounga, le chef du village a été assassiné puis brûlé ont rapporté des sources concordantes. A Tam, apprend-on, deux (2) personnes ont été enlevées : le père du Secrétaire Général de la Mairie de Mainé Soroa et une de ses nièces. Ensuite, deux (2) gendarmes sont tués dont un officier et plusieurs soldats blessés dans la nuit du Mardi au Mercredi 10 avril 2019. Coté ennemi, selon des témoignages recueillis sur place, trois assaillants (3) ont été neutralisés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et le quatrième ayant pris en otage la famille d’un gendarme, finit par se faire exploser, le 10 Avril en milieu de journée à Diffa.
Au vu de ce qui précède, la particularité de ces attaques meurtrières de la semaine du 8 avril, attribuées à la secte terroriste Boko-Haram, c’est à la fois leur simultanéité et leur survenance dans la ville de Diffa. Qualifiée déjà d’asymétrique en raison de sa complexité, la guerre contre Boko Haram, circonscrite à ses débuts dans le Bassin du Lac Tchad et environs, se transporte aujourd’hui dans la ville de Diffa et ce, de manière imprévisible. La »guerre du Lac » se transporte en ville. Au même moment, la région du Liptako-Gourma qui comprend les zones frontalières entre le Niger, le Mali, et le Burkina Faso est marquée, elle aussi, par la prolifération de différents groupes armés non étatiques, la recrudescence d’affrontements communautaires et par la montée de l’extrémisme et des violences.
L’un dans l’autre, d’une part, ce constat inquiète les populations de la région de Diffa, il préoccupe à la fois l’opinion publique et le pouvoir central basé à Niamey, ville capitale du pays. De l’autre, il lance le débat sur la collaboration entre populations et FDS dans cette zone placée sous l’état d’urgence depuis 2015. Pour l’heure, apprend-on, ce 13 Avril, les organisations de la civile ont invité les populations de Diffa à observer une « journée ville morte » le lundi 15 avril prochain. Enfin, pendant que nous mettions cet article en ligne, nous apprenons des sources locales qu’un élément supposé appartenir à la secte terroriste Boko- Haram été arrêté en mlieu de journée à Diffa par des gendarmes en poste au Centre de santé de la mère et de l’enfant (CSME). Le présumé terroriste s’est fait passé pour un vendeur de tissu ambulant avec une arme cachée sous sa pousse pousse.
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