Blocage de l’enseignement professionnel : les boursiers de l’État mis à la porte pour non paiement des frais de scolarité
L’Association Nigérienne des Centres, Écoles et Instituts Professionnels et Techniques (ANCEIPT) a décidé de la suspension de tous les étudiants boursiers de l’État inscrits dans les Institutions privées d’enseignement Supérieur à compter du lundi 15 janvier 2018 jusqu’au paiement intégral de tous les arriérés des frais de scolarité au titre des années académiques 2015-2016, 2016-2017 et ceux de l’année en cours 2017- 2018.
Dans un communiqué rendu publique le 9 janvier 2018, l’ANCEIPT a également décidé du blocage systématique de toutes les tâches administratives jusqu’à satisfaction totale. Une décision qui est intervenue après une série de rencontres entre promoteurs d’écoles, des centres et instituts privés de formation professionnelle et Technique et le Ministère en charge de l’Enseignement Supérieur. Lequel ministère a vraisemblablement échoué dans son plaidoyer et son lobbying auprès du Premier Ministère et du Ministre des Finances afin de mettre ces promoteurs des instituts privés d’enseignement supérieur dans leurs droits.
De quoi s’agit-il réellement ?
Selon M. Abdou Souley, membre du Bureau Exécutif National de l’ANCEIPT, les frais de scolarité sont estimés à 1. 236 millions pour la seule année académique 2015-2016 avec 5.134 étudiants boursiers de l’État. L’État verse à ces écoles et instituts privés d’enseignement technique et professionnel des frais symboliques de deux cent mille (200.000) francs par an, par étudiant boursier. Sauf en 5ème année où le versement des frais de scolarité par étudiant est de cinq cent mille (500. 000) F CFA.
Ceci est assurément un soulagement pour ces écoles et instituts qui ont des charges liées notamment à la location, l’eau, l’électricité, les salaires des enseignants et du personnel administratif etc. Malheureusement, le cumul des arriérés de ces frais de scolarité (De 2015 à 2018 en cours) est devenu insupportable pour les promoteurs de ces établissements privés d’où la mise à la porte des boursiers de l’État.
Quelle comparaison avec les écoles et instituts du public ?
Dans cette affaire, les écoles et instituts du domaine public qui ont la même vocation que ceux du privé ci-dessus sont pourtant dans une situation pour le moins acceptable. En effet, à comparer avec le privé, l’État verse à ces écoles et instituts des frais de scolarité de trois cent cinquante mille (350.000) F CFA par étudiant par an pour le 1er Cycle et sept cent mille (700.000) F CFA par an, par étudiant pour le second Cycle.
Cela sans compter que ces mêmes établissements relevant du domaine du public ne paient pas de location, de l’eau, l’électricité ainsi que les charges liées au personnel enseignant et administratif payés par l’État. Seuls les vacataires sont pris en charge sur fonds propre au niveau de ces écoles et instituts publics de formation professionnelle et Technique.
Pour rappel, les élèves et étudiants des Instituts et Écoles de formation Professionnelle et Technique du Niger (UIEPTN) ont investi les locaux du Ministre de tutelle par rapport à cette question deux jours seulement après la rentrée scolaire du cycle primaire 2017-2018 et des écoles instituts de formation professionnelle et technique. Le Secrétaire Général adjoint de l’UIEPTN M. Abdoulaye Idé Adamou, dans une colère à peine contenue, exigeait alors : « le paiement immédiat de la troisième bourse, de la bourse des vacances et surtout le versement intégral par l’État aux écoles et institut des frais de formation de nos camarades. »
Cette année, ils sont 55.867 étudiants des Instituts et Écoles de la formation professionnelle et technique au Niger.
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