Appel à la libération des manifestants arrêtés à Niamey
**Appel à la libération des leaders de la société nigérienne et à l’ouverture immédiates des négociations sur la loi des finances et aux conditions de l’exercice des libertés de manifestation et de presse au Niger* .
Je suis profondément préoccupé par les derniers développements liés aux manifestations de la société civile contre la loi des finances 2018. Militant de la démocratie et des droits de l’Homme au Niger, je reste membre de la société civile nigérienne au sein de laquelle, j’ai contribué modestement à la préservation du cadre démocratique et des droits de l’Homme, durant les 25 dernières années.
Je lance un appel pressant aux autorités de la 7ème République à la libération immédiate et sans conditions des leaders de la société civile interpellés hier, à l’ouverture des négociations sur la loi des finances et sur les conditions d’exercice de la liberté de manifestation et de presse.
La loi des finances 2018 reste une loi et comme telle, elle reste discutable, comme toutes les lois humaines. Et plusieurs questions contenues dans la loi peuvent être rediscutées et donner lieu à un accord. L’exercice législatif de la représentation nationale n’aliène jamais le droit des citoyens à opiner sur les lois et à exercer leurs droits de citoyen que leur confère la Constitution. J’interpelle donc les Députés qui, dans leur mission de représentation nationale et des citoyens, doivent être plus attentifs aux réclamations de la société civile.
Je demande instamment aux camarades et Ministres Ibrahim Yacouba, Marou Amadou et Assouman Mallam, d’intercéder auprès du gouvernement pour l’ouverture de ces négociations afin de préserver le cadre démocratique et les libertés individuelles et collectives sur lesquelles repose la légitimité de toute gouvernance. En démocratie, la liberté de manifestation et d’expression, la liberté de presse et la discussion contradictoire sont les seuls gages de la stabilité et du renforcement des institutions démocratiques.
Fait à Bamako, le 26 Mars 2018.
Dr Badié Hima
Ancien Vice-Président de l’ANDDH