Allocution de SEM Issoufou Mahamadou à l’occasion de sa visite de travail et d’amitié en Côte d’Ivoire


Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a regagné Niamey samedi soir, 04 mai 2019, venant d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, où il a effectué le même jour une visite de travail et d’amitié. Au cours de cette visite de quelques heures à Abidjan, le Président de la République a prononcé un discours dont voici l’intégralaité.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais avant tout propos exprimer mes sincères remerciements à Mon frère et ami, Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara et au vaillant peuple Ivoirien pour l’accueil chaleureux et l’attention toute particulière dont ma délégation et moi-même sommes l’objet depuis que nous avons foulé le sol de cette belle ville d’Abidjan.

Monsieur le Président, permettez-moi de vous féliciter pour votre leadership car sous votre direction la Cote d’Ivoire connait une situation macroéconomique stable notamment un taux de croissance économique quasiment à deux chiffres.

Ma présence ici est un symbole fort de notre volonté commune de renforcer les relations d’amitiés et de coopération entre nos deux pays vieilles de plusieurs années.

En effet sur le plan politique l’axe Niamey-Abidjan a toujours été un axe solide et ce depuis le combat pour les indépendances. Les liens d’amitié légendaires entre les pères fondateurs de nos nations respectives sont bien connus. C’est avec une vive émotion que j’évoquerai leurs noms car ils ne sont malheureusement plus de ce monde. Je veux parler de Houphouët Boigny et de Diori Hamani. Ils ont toujours su adopter des positions communes et restés solidaires dans l’action que ce soit dans leur combat pour l’indépendance ou dans celui pour l’émancipation économique et sociale de nos deux peuples.

Ils nous ont laissé un héritage politique riche basé sur la fraternité, la solidarité, la culture de la paix et du dialogue. Du reste les drapeaux de nos pays sont un témoignage éloquent de la complicité entre ces deux figures historiques. En observant ces deux drapeaux vous remarquerez qu’ils sont composés des mêmes couleurs : orange, blanc et vert, disposées verticalement pour l’un et horizontalement pour l’autre. Ce n’est pas le fruit d’un hasard, c’est le résultat de cette amitié cordiale qu’ils ont voulu sceller dans les symboles les plus forts de représentation nationale.

Ils nous ont également laissé en héritage le conseil de l’entente, première expérience de libre circulation des citoyens entre les Etats avec une suppression totale des documents de voyage.

Monsieur le Président,

Nous avons une volonté commune d’entretenir et de vivifier cet héritage. Ceci d’autant plus que sur le plan multilatérale nos deux pays sont fort heureusement membres des mêmes organisations sous régionales, régionales, et internationales de promotion de l’intégration politique, économique et socioculturelle. Ils sont tous les deux membres du Conseil de l’entente, de l’UEMOA, de la CEDEAO, de la CEN-SAD, de l’ASECNA, du CAMES, de l’UNION Africaine, de l’OIF entre autres.

Permettez-moi de saluer votre leadership et votre contribution remarquable au sein de ces organisations dont les missions d’intégration politique et économique correspondent plus que jamais aux aspirations de nos peuples.

C’est le cas de la sécurité face aux menaces des organisations terroristes et criminelles sans oublier les conflits intercommunautaires notamment dans le Sahel et le bassin du lac Tchad. Sur ce point, je voudrais saluer le rôle éminent que joue la Cote d’Ivoire dans l’exercice de son mandat au conseil de sécurité, en faveur d’une plus forte implication des Nations Unies dans la gestion des questions sécuritaires dans les pays du G5-Sahel, notamment le plaidoyer pour le placement de la force conjointe sous le Chapitre 7 et le renforcement de son mandat. Je voudrais également vous remercier pour votre appui à la candidature du Niger comme membre non permanent du conseil de sécurité pour la période 2020-2021.

C’est le cas des situations politiques difficiles que connaissent certains de nos pays.

C’est le cas de l’intégration économique notamment :

– au sein de l’Accord sur la Zone de Libre Echange Continentale qui a déjà obtenu les 22 ratifications nécessaires à son lancement, des plans de développement industriels et des infrastructures contenus dans l’agenda 2063.

– Au sein de la CEDEAO, la monnaie unique, les infrastructures énergétiques comme le WAPP, ferroviaires comme la boucle Cotonou-Niamey-Ouagadougou-Abidjan.

S’agissant de la monnaie, nous devons accélérer la mobilisation des fonds pour le financement de la feuille de route, la nomination des membres de gestion du fonds, le nom et le logo de la future banque.

– Sur le plan bilatéral je propose la dynamisation de la commission mixte, le renforcement de nos échanges, l’adoption du protocole d’accord de siège de la représentation du Conseil Nigérien des Utilisateurs des Transports Publics CNUT, d’un projet d’Accord Aérien, d’un projet de protocole de coopération dans le domaine de la gestion des ressources humaines, le développement du corridor entre Abidjan et Niamey à travers le prolongement du chemin de fer Abidjan-Kaya et l’Autoroute Abidjan-Ouagadougou, la promotion des investissements privés de nos citoyens dans les deux pays.

Les échanges entre nos deux pays ne sont pas à la hauteur de nos ambitions : en 2017 le montant des exportations et des importations entre le Niger et la Cote d’Ivoire sont respectivement de 32,5 milliards et 8,5 milliards de FCFA.

Je n’ai aucun doute sur les résultats fructueux de nos entretiens sur tous ces sujets, connaissant votre expertise sur les questions économiques et monétaires ainsi que votre engagement en faveur de l’intégration régionale et le développement économique et sociale du continent.

Je voudrais avant de terminer mon propos, vous réitérer les sentiments sincères d’amitié du peuple Nigérien au peuple frère Ivoirien et vous réaffirmer tout l’intérêt que nous attachons à cette visite d’amitié.