NIGER : Le CNSP et le Gouvernement rattrapent le retard lié à la fracture numérique au Niger
Le mardi 29 octobre 2024, en présence du Premier Ministre, Ministre de l’Economie et des Finances, M. Ali Mahamane Lamine Zeine, le Ministre en charge de la Communication des Postes et de l’Économie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou, et le directeur de la Société américaine Global Licensing and activation I Starlink, M. Ryan Goodnight ont paraphé l’accord autorisant la société starlink à s’installer au Niger pour une durée de cinq ans. Cet accord porte sur la mise à la disposition du Niger de l’internet haut débit par les satellites Starlink qui utilisent des technologies de pointe pour transmettre des signaux Internet directement aux utilisateurs, et ce des moindres couts accessibles (200 mégabits par seconde pour environ 24 000 et 25 000 F CFA par mois). Mieux, avec la société américaine Starlink spécialisée dans la constellation de plusieurs milliers de satellites, travaillant 7 jours sur 7, les autorités nigériennes ambitionnent de passer d’un taux de couverture internet acceptable à un taux de près 80%, voire 100%. Ainsi, l’accès universel à l’internet en passe de devenir une réalité au Niger.
Cependant, la signature de cet accord a soulevé des appréhensions chez certains utilisateurs de l’internet et autres acteurs du domaine relativement au plan sécuritaire et géopolitique. Les avis divergent, certains pensent que Starlink renforcera la dépendance du Niger aux technologies étrangères dans le domaine sensible des télécommunications contrôlé par une entreprise privée étrangère SpaceX (Américaine), et dont les intérêts commerciaux et stratégiques peuvent diverger de ceux du Niger. D’autres estiment que l’attribution de licence d’exploitation à Starlink par l’Etat du Niger serait une entrave à la souveraineté numérique du pays qui lutte depuis plusieurs années contre le terrorisme et par conséquent qui doit veiller à protéger ses données, ses communications, et ses flux d’information en collaboration avec le Mali et le Burkina Faso dans le cadre de l’AES. Le dilatoire des profanes du domaine a laissé croire que des malfaiteurs peuvent utiliser le réseau Starlink pour déstabiliser le Niger.
Or ceux-là semblent oublier que l’Etat du Niger attache du prix à la sécurité numérique du Citoyen et à la Sûreté Nationale. Le CNSP et le Gouvernement y veillent. Rappelons que les réseaux existant sont aussi satellitaires parmi lesquels des fournisseurs d’accès internet comme Liptinfor (intérêt Français), pourtant cela n’a pas suscité ce genre d’inquiétudes auparavant. Il importe de savoir que des fournisseurs d’accès Internet au Niger comme Ninetec, Airtel, Zamani, Moov et tous les nouveaux disposent aussi de liens secours par satellite en cas d’indisponibilité de la fibre optique de Niger Telecom qui elle-même prend sa source à l’étranger (la France). Les fournisseurs d’accès peu connus au Niger comme Afr-ix, Comsates (NDLR : internet par satellite) ont également signé des accords avec le Niger depuis 2021 (avant la Refondation) sans aucun quiproquo sur le plan sécuritaire.
Le plus rassurant dans cette situation est que c’est un cahier de charges qui est confié à Starlink. Lesquelles charges sont clairement définies par le Gouvernement en tenant compte de l’intérêt du Niger et de ses populations. Du reste la présence du Chef d’État-major des Forces Armées Nigériennes (FAN), le Général de Brigade Moussa Salao Barmou et du Chef d’État-major particulier à la Présidence de la République, le Colonel Ibro Amadou Bacharou, lors de la signature de l’accord avec Starlink, n’est pas fortuite. Il sied de ne pas sous-estimer la capacité de l’expertise nationale en la matière à protéger les données sensibles avec les moyens fournis par les nouvelles technologies de l’information.
En définitive, le CNSP et le Gouvernement sont à encourager car l’attribution de cette licence permet de rattraper le retard de la fracture numérique au Niger en favorisant le développement fulgurant du haut débit, mondialement reconnu comme un catalyseur de croissance économique.
Mohamed Ibrahim / NIAMEY SOIR