La majorité politique au pouvoir sort de sa réserve
Ce mercredi 14 février 2018, les formations politiques regroupées au sein de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) ont brisé le silence par une déclaration rendue publique au Siège du PNDS-Taraya : principal parti aux commandes du pouvoir d’État à l’issue des élections de 2016. Une sortie en réponse aux trois (03) journées d’actions citoyennes (JAC) initiées par la Société Civile Nigérienne contre la loi des finances 2018 et la mauvaise gouvernance, au sit-in du Front de l’Opposition Indépendante (FOI).
Du processus électoral 2021
Accusant la société civile et l’opposition politique de coordonner l’agitation constatée dans le pays, la MRN s’est insurgée contre leur ‘’unique dessein de déstabiliser le régime et de remettre en cause les institutions en place’’. Une posture qui s’est durcie avec notamment le retrait de l’opposition à l’entame du processus législatif qui s’est traduit par son refus de participer aux travaux du Conseil national de dialogue politique (CNDP). Constatant la non désignation des trois (03) représentants de l’opposition politique au sein de la CENI, la MRN se dit sereine et annonce que ‘’la CENI déroulera très certainement son chronogramme sans lâcher prise et fera en sorte que le fichier biométrique soit disponible à temps pour permettre la tenue des élections dans les délais prévus’’.
De la loi des finances 2018
Contrairement aux visées apocalyptiques de l’opposition et de la société civile sur la loi des finances 2018, les partis politique membres de la majorité au pouvoir soutiennent que ladite loi a été l’occasion de la mise me œuvre d’une directive de l’UEMOA datant de l’année 1998 que seul le Niger n’avait pas encore appliquée. En appliquant cette directive, le Niger se met en règle vis-à-vis de ses autres partenaires. Avec un taux de pression fiscale de moins de 15% en 2017, poursuit la déclaration, le Niger est à la traine de tous les autres pays de notre communauté économique sous-régionale, juste devant la Guinée Bissau, loin de l’objectif des 20% projeté pour l’année 2019. Pour la MRN « L’impôt constitue le moyen de l’expression de la souveraineté d’un État et aucune perspective de développement d’un pays ne se conçoit sans une politique fiscale appropriée. »
De la suppression de la TATIE ou ‘’cadeaux fiscaux’’ à des sociétés multinationales
Faisant notamment allusion à la taxe sur le transit international entrant (TATIE), la MRN estime que ces ‘’cadeaux fiscaux’’ à des prétendues sociétés multinationales relève de la mauvaise foi éhontée. Cela en arguant que la TATIE a longtemps contribué au blocage des investissements dans les infrastructures de ces entreprises aggravant ainsi le retard du Niger par rapport aux autres pays de l’UEMOA en matière de couverture de téléphonie cellulaire.
Sur ce sujet, la MRN conclut en rassurant que la suppression de la TATIE va très bientôt induire une baisse sensible des coûts des appels destination Niger. L’élargissement de la couverture va permettre l’accès au téléphone de toutes les zones du territoire qui en sont privées, soulageant ainsi les populations qui ne cessent de le réclamer. L’accroissement de cette assiette accroîtra à son tour les recettes des sociétés ainsi que les recettes fiscales de l’Etat.
De la gouvernance politique
Pour les partis politiques membres de la majorité au pouvoir, la mauvaise gouvernance tant décriée par les responsables de la société civile et de l’opposition n’excite que dans leur ‘’imagination envieuse’’. « Ce qui en revanche est vrai c’est que les maigres ressources de l’État sont utilisées à payer régulièrement les salaires des fonctionnaires et les bourses des scolaires, à assurer la sécurité, à construire des infrastructures et à délivrer tant bien que mal les services sociaux de base ».
De l’installation des bases militaires occidentales au Niger
La MRN affirme que ces « bases » sont présentes dans presque tous les pays d’Afrique de l’ouest et du centre plus ou moins menacés par le terrorisme. Pourtant, dans aucun de ces autres pays, l’opposition n’en fait un thème de campagne alors même que c’est seul le Niger qui est entouré par trois (3) grands foyers terroristes à ses frontières.
Enfin, la majorité au pouvoir a profité de l’occasion pour saluer les efforts du gouvernement dans le domaine de la sécurité alimentaire, se réjouir du démarrage des opérations de vente des vivres à prix modéré en ce début du mois de février. Cela tout en exhortant l’exécutif à rendre disponibles les aliments bétail le plus tôt possible partout que de besoin.
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