SOCIÉTÉ : Le plaidoyer des OSC a été stable en 2020 au Niger (Rapport)


PLAIDOYER: 4.2

Le plaidoyer des OSC a été stable en 2020. Bien que les restrictions liées à la pandémie aient perturbé les communications entre le gouvernement et les OSC, la politique publique exige que le public ait accès aux processus décisionnels du gouvernement, et le gouvernement considère généralement la société civile comme un acteur important dans la formulation et la mise en œuvre des politiques. Les OSC ont continué à prendre part à des groupes tels que la Commission électorale nationale indépendante, la Commission nationale des droits humains, l’Agence de régulation des marchés publics, la Haute-Commission de protection des données personnelles et la Commission nationale de coordination de la prévention de la traite des personnes. Parmi les nouveaux groupes auxquels les OSC ont participé en 2020 figurent le Comité interministériel de gestion de la crise COVID-19, qui a été élargi aux OSC, et le Groupe de discussion sur les migrations.

Au niveau local, l’article 16 du Code général des collectivités territoriales exige que chaque commune mette en place un cadre de concertation entre les élus et les OSC pour la gestion des affaires locales. Seules les communes soutenues par des projets financés par les bailleurs de fonds ont pu mettre en place ces cadres de concertation. En 2020, ces cadres n’ont pas bien fonctionné à cause de la pandémie. Par exemple, les cadres de concertation des communes de Baleyara, Ouallam, et Tillaberi, ne se sont pas réunis au cours de l’année.

Les possibilités de plaidoyer des OSC ont été limitées en 2020 en raison de l’interdiction des rassemblements publics. Au Niger, il est difficile de mener des actions de plaidoyer sans se réunir en personne, car l’internet ne joue pas un rôle important dans la vie quotidienne de la plupart des gens. En raison de la pandémie, les OSC ont été temporairement dans l’incapacité, par exemple, de mobiliser en personne la population pour exiger un audit des fonds du ministère de la Défense. Cependant, après que la coalition Tournons la page a demandé au gouvernement de lancer une enquête sur le détournement de fonds du ministère de la Défense, le gouvernement a confié l’affaire à un juge d’instruction. L’affaire était toujours en cours d’instruction à la fin de l’année.

Les OSC qui ont accès à l’internet s’appuient largement sur les technologies numériques pour mener leurs activités de plaidoyer. Par exemple, en décembre 2020, les OSC ont travaillé par le biais des réseaux sociaux tels que WhatsApp et Facebook pour protester contre la fraude au premier tour des élections présidentielles et législatives, ce qui a contribué à inciter l’opposition à déposer des plaintes pour examen par le juge en charge du contentieux électoral. Certaines de ces plaintes ont été examinées, quoiqu’elles n’aient pas modifié significativement les résultats des élections. Les questions soulevées initialement sur les réseaux sociaux, telles que le détournement de fonds du ministère de la Défense, deviennent souvent le point de mire des OSC.

Bien qu’il n’y ait pas de groupes antilibéraux au Niger cherchant à saper la démocratie, certaines OSC, comme le Cadre d’action citoyenne (CAC) et le Mouvement des jeunes républicains de Maikoul Zodi, sont proches du gouvernement et ont tendance à se dissocier d’autres organisations de plaidoyer qui demandent plus d’ouverture de la part du gouvernement ou sont considérées comme proches de l’opposition. Les OSC favorables au parti au pouvoir et celles proches de l’opposition travaillent rarement ensemble pour faire avancer certaines questions. Le gouvernement décourage parfois le plaidoyer, directement ou indirectement, s’il considère que ses organisateurs sont à la solde ou travaillent pour le compte de l’opposition.

En 2020, les OSC ont mené un plaidoyer limité pour améliorer le cadre juridique du secteur en raison de la pandémie.

Sources : Rapport Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile au Niger en 2020