SOCIÉTÉ : La viabilité financière des OSC n’a pas connu de changements majeurs en 2020 (Rapport)
VIABILITÉ FINANCIÈRE: 5.0
La viabilité financière des OSC n’a pas connu de changements majeurs en 2020. Comme les années précédentes, la grande majorité du financement du secteur des OSC provenait de sources étrangères. Les principaux partenaires sont l’Union européenne (UE), la Banque mondiale, les agences des Nations Unies et les gouvernements américain, allemand et français. La sécurité et l’aide humanitaire sont restées les principales sources de financement en 2020. Les fonds d’aide humanitaire au Niger ont bondi de 58 %, passant de 221 millions USD en 2019 à 378 millions USD en 2020, selon le Service de suivi financier du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. Ce financement comprenait 76 millions USD pour COVID-19, car de nombreux donateurs ont répondu à l’appel à l’aide du gouvernement nigérien pour lutter contre la pandémie. Lorsque les bailleurs ont réorienté une partie de leurs fonds vers la lutte contre la pandémie, certaines OSC en ont bénéficié et ont pu mener des activités qu’elles n’avaient pas prévues en début d’année, comme la distribution de kits de protection contre le virus. Certaines OSC reçoivent directement des financements de donateurs, tandis que d’autres sous-traitent avec des organisations internationales.
Les pouvoirs publics passent parfois des contrats de service avec les OSC. Par exemple, dans la région de Dosso, dans le cadre de l’appui de la coopération luxembourgeoise, le Conseil régional de Dosso, a régulièrement invité en 2020 les associations qualifiées à présenter leurs offres pour la mise en œuvre de micro-projets de récupération des terres dégradées. Les administrations locales et centrales accordent parfois des subventions aux OSC pour mettre en œuvre des activités sur le terrain, mais aucune n’a été attribuée en 2020.
Les entreprises attribuent rarement des subventions aux OSC au Niger. Quelques entreprises, comme les fournisseurs de téléphonie cellulaire et les entreprises para-étatiques SONIDEP et NIGELEC, offrent un soutien financier aux OSC dans le cadre de leurs programmes de responsabilité sociétale. Les grandes entreprises financent directement des projets d’infrastructure sociale.
Les OSC ont accès à de multiples sources de financement qu’elles n’ont pas encore exploitées. Par exemple, bien que la collecte de fonds soit autorisée, les OSC cherchent rarement à lever des fonds auprès de sources locales. À titre exceptionnel, en 2020, les OSC, sous la présidence du président de la Commission nationale des droits humains, ont organisé une campagne de collecte de fonds pour la construction du mémorial Thomas Sankara, en l’honneur de l’ancien président du Niger. Les membres des associations sont généralement censés payer régulièrement leurs cotisations, mais ils l’omettent souvent. Certaines organisations ont commencé à faire face à ce problème en retirant le droit de vote aux membres de voter lors des assemblées générales s’ils ne sont pas à jour de leurs cotisations. De nombreuses OSC tirent des revenus de la vente de cartes de membre.. Les partenaires extérieurs des OSC, tels que le RAIL et le Réseau d’action éducative pour un développement durable (RAEDD), exigent souvent des communautés bénéficiaires qu’elles apportent un soutien en nature, comme du gravier ou du sable, afin de garantir leur appropriation des projets financés.
Certaines OSC ont créé des entreprises sociales pour générer des revenus. Par exemple, l’Association nigérienne pour le bien-être familial (ANBEF) propose des services de santé maternelle et infantile qui génèrent des revenus moyennant des tarifs abordables pour le public.
Certaines OSC nationales, comme l’AEC, l’Organisation nigérienne des éducateurs novateurs (ONEN), le CADEL et AID Kookari, disposent de systèmes de gestion financière solides. Ces grandes organisations ont généralement des professionnels de la gestion financière qualifiés dans leur personnel ou sous-traitent ces services, si elles reçoivent un financement pour en couvrir les coûts. Les OSC nigériennes qui reçoivent des fonds de donateurs opèrent de plus en plus de manière transparente, notamment en ce qui concerne leur gestion des fonds externes, laquelle fait généralement l’objet d’audits indépendants. Des organisations établies telles que Karkara, l’Association pour la redynamisation de l’élevage au Niger (AREN) et la Contribution au développement rural (CDR) réalisent des audits annuels ou de fin de projet même si les donateurs ne les demandent pas. Les OSC rurales ne possèdent généralement pas d’ordinateurs et utilisent des registres comptables pour gérer leurs fonds. Depuis 2019, le gouvernement exige la publication des états financiers annuels des OSC au journal officiel. Mais seules quelques grandes organisations nationales se sont conformées à cette exigence en 2020.
Sources : Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile au Niger en 2020