HUMANITAIRE : Les offensives communautaires de l’UNICEF et de ses partenaires au profit des enfants des réfugiés et des migrants à Agadez.
Du 12 au 15 juillet 2021 une équipe des journalistes des médias publics et privés a séjourné dans la région d’Agadez dans le cadre d’une descente de presse initiée par l’UNICEF. L’objectif de cette visite est de documenter le paquet intégré d’interventions (éducation, protection) de l’UNICEF au profit des enfants demandeurs d’asile et réfugies du Centre humanitaire et des cases de passage d’Agadez d’une part et les enfants de la communauté hôte d’autre part. Ce paquet intégré d’interventions, précise-t-on, est inscrit au projet de « Renforcement de la protection et de l’éducation pour les réfugiés et les demandeurs d’asile du centre humanitaire et des cases de passages d’Agadez ». Il est mis en œuvre à Agadez par l’ONG INTERSOS. Dans le même temps, il s’agit surtout pour les journalistes de constater les réalités sur le terrain ; de remonter la voix des bénéficiaires et des communautés (enfants et adultes) ; de mettre en lumière les changements, les valeurs ajoutées et l’impact direct et indirect généré par l’intervention dans la capitale de l’Aïr.
Cette visite intervient au moment où les regards sont tournés sur le Niger qui, de par sa position géostratégique, se trouve au confluent de trois (3) sous régions (Afrique du Nord, Afrique de l’ouest et Afrique centrale) faisant de lui un pays de transit pour les trois principaux flux mixtes (algérien, libyen et nigérian) caractérisés aussi bien par des mouvements de départ, de transit que de retour des migrants et des refugiés. En clair, le Niger est un pays de départ et de retour des migrants et de réfugiés. A l’évidence ces mouvements ne sont pas sans conséquence sur le couple Mère/Enfant d’où l’importance de cette décente de presse essentiellement axée sur les alternatives de l’UNICEF et de ses partenaires face à cette situation.
Première étape de la mission : Volet éducation
M. Mahamane ALI, représentant de la Direction régionale de l’Enseignement Primaire (DREP) d’Agadez
A Agadez, la première étape de la série de visites de presse a concerné le Volet Education avec la visite des écoles de Tagalanfat, Mai Adoua puis du Centre de formation aux métiers. La deuxième étape a porté sur le Volet Protection. A l’école Tagalanfat, la mission a noté 23 élèves demandeurs d’asile sur les 438 élèves que compte l’établissement. Parlant des impacts du projet de l’UNICEF et de ses partenaires mis en œuvre par l’ONG INTERSOS, M. Mahamane ALI représentant de la Direction régionale de l’Enseignement Primaire (DREP) d’Agadez a témoigné que : « Depuis 2019 les classes passerelles initiées par le projet ont permis de rehausser le niveau des élevés. Lors de l’évaluation des enfants demandeurs d’asile pour accéder aux classes formelles nous avons constaté que les résultats étaient probants ».
A M. Mahamane ALI de saluer la réhabilitation des salles de classe de certaines écoles cibles du projet (Katanga, Tagalenfayte, Mai Adoua, Sabon gaari), la dotation des élèves en fournitures scolaires sans occulter le renforcement des capacités de leurs enseignants.
Abondant dans le même sens, M. Abdoulkader Alzouma, Directeur de l’école affirme : « Le soutien apporté par l’UNICEF et ses partenaires dans le domaine de l’école a permis d’améliorer notre environnement de travail. Pour preuve, depuis que cette classe a été entièrement réhabilitées par l’ONG INTERSOS, nous travaillons sans interruptions de nos programmes ou des cours ».
Mme Assalama Ibrahim, parent d’élève et membre de COGES, Ecole Taglanfat
Mme Assalama Ibrahim, parent d’élève et membre de COGES renchérit : « Le projet a été pour nous, (NDLR : parents d’élèves) d’un grand soulagement. Il a facilité l’inscription l’école Taglanfat à l’inspection, à mieux faire connaitre l’école tout en dotant les élèves des fournitures scolaires. Les classes réhabilitées motivent les élèves et les enseignants à bien travailler et les parents à y inscrire leurs enfants. Nous remercions très sincèrement l’UNICEF et INTERSOS pour ce projet »
L’école Mai Adoua d’Agadez et ses préoccupations…
A l’école Mai Adoua, la mission des journalistes a constaté que sur 52 élèves que compte l’établissement, plus de la moitié (36 élèves) sont des enfants demandeurs d’asile. M. Ali Mahamane Salaou, le directeur de l’école a entretenu les journalistes sur les réalisations de l’ONG INTERSOS avec le financement de l’UNICEF et de ses partenaires : la réhabilitation d’un bloc de trois (3) classes, la construction d’un bloc de deux (2) classes, la mise à disposition d’un lot important de fournitures scolaires. Toutefois, M. Ali Mahamane Salaou a soulevé quelques préoccupations à savoir le manque de clôture de l’école, l’insuffisance des tables bancs et des guides des maîtres.
Au plan social, il a souligné la coexistence pacifique entre les enfants demandeurs d’asile et ceux de la communauté hôte. Témoignage confirmé M. Gainé Rabo, Chef du village de Mai Adoua qui a rapporté certains enfants demandeurs d’asile s’intègrent progressivement et ont commencé à parlé la langue du milieu. « Après tout, nous les considérons pas comme des demandeurs d’asile mais comme nos propres enfants » a rassuré M. Gainé Rabo.
A l’école Katanga, une jeune soudanaise demandeur d’asile rêve de devenir Docteur
A l’école Katanga, une jeune élève soudanaise demandeur d’asile et bénéficiaire du projet s’est confié aux journalistes par rapport à son parcours et sa vie actuelle en ces termes : « Je m’appelle Makboula Youssouf Hassan. Je suis soudanaise. J’ai quitté mon pays pour la Libye avant de venir au Niger avec mes parents. Nous nous sommes installés mes parents et moi au centre humanitaire où j’ai été évaluée avant mon admission en classe de CE2 à l’école Katanga. Après une autre évaluation avec les élèves que j’ai trouvés, je suis encore admise en classe de CM1 à l’école Katanga que nous fréquentons mes sœurs et moi grâce à l’ONG INTERSOS et l’UNICEF. On a reçu gratuitement des fournitures scolaires de la part de l’ONG INTERSOS. A l’école Katanga, j’ai des amis (es) avec lesquels je cause et je joue pendant la récréation. Dans le quartier, aussi j’ai aussi des amis (es) qui viennent souvent chez moi. A l’école j’apprends les mathématiques, le français, la conjugaison, l’orthographe, l’histoire, le vocabulaire. Je suis contente d’apprendre le français car au Soudan on ne parle pas le français. Mon rêve, c’est de devenir docteur ».
Yahaya Agali Oulame / Envoyé spécial niameysoir.com