FRONT SOCIAL : L’infrastructure sectorielle des OSC du Niger s’est légèrement améliorée en 2019 (Rapport)
INFRASTRUCTURE SECTORIELLE: 5,1
L’infrastructure sectorielle des OSC s’est légèrement améliorée en 2019 parce que le gouvernement et les OSC ont reconnu la nécessité de créer une « Maison des OSC » pour leur fournir des installations de soutien.
À part quelques initiatives isolées, il n’existe pas de centres publics de ressources pour les OSC ou d’autres infrastructures leur permettant d’accéder facilement à l’information, à la technologie et à l’assistance technique. Les OSC ont un peu accès à des lieux de réunion. Le Groupement des aides privées (GAP), par exemple, met ses locaux à la disposition des OSC met ses locaux à la disposition des OSC dans un cadre contractuel. De nombreux hôtels et infrastructures étatiques construites à l’occasion des fêtes tournantes régionales sont des cadres propices pour les ateliers et séminaires organisés par des ONG et associations de développement. Grâce à un financement provenant principalement de la GIZ, les villes et les communes ont construit des bâtiments pour les mairies et permettent souvent aux OSC d’utiliser ces locaux. Géo-A a donné la possibilité aux organisations de jeunes et surtout de jeunes filles de se connecter à l’internet dans l’objectif de réduire la fracture numérique entre les genres. En réponse aux rapports 2017 et 2018 de l’Indice de pérennisation des OSC en Afrique subsaharienne, les représentants des OSC et du gouvernement ont unanimement recommandé une Maison des OSC à l’image de la Maison de la presse, un organisme public qui fournit des locaux aux journalistes du secteur privé. À ce jour, aucune suite n’a été donnée à ces recommandations.
Les fondations locales soutiennent rarement des activités des OSC. Certaines collectent leurs propres fonds et exercent leurs propres activités sur le terrain, mais d’autres, comme la fondation Salou Djibo (FOSAD), sont largement inactives. Les fondations nigériennes n’octroient pas de sous-subventions aux OSC locales.
Les OSC ont appris à travailler ensemble et à collaborer dans le cadre de réseaux et coalitions. Les groupes importants sont le ROASSN, le ROTAB, le Collectif des organisations de défense des droits de l’homme et de la démocratie (CODDHD) et le Réseau nigérien des ONG et associations de développement de défense des droits de l’homme et de la démocratie (RODDADH). Des organisations locales ont également collaboré pour des projets communs. Par exemple, les OSC et les organisations communautaires locales de la commune de Niamey et des régions d’Agadez, de Zinder et de Diffa travaillent avec Counterpart International sur le Programme de gouvernance participative et réceptive au Niger, avec un financement de l’USAID et de la Direction suisse du développement et de la coopération. Les OSC ont encore du mal à présenter un front unifié pour défendre leurs intérêts. La CCOAD a pour objectif de représenter les intérêts du secteur dans son ensemble, mais il se caractérise par une léthargie en raison de problèmes de leadership.
Les OSC nigériennes ont bénéficié de nombreuses opportunités de formation en 2019. Le PASOC 3 a lancé un programme d’appui aux OSC pour se professionnaliser et utiliser des outils de bonne gestion et de bonne gouvernance L’AFD et de nombreux autres partenaires financiers et programmes de donateurs ont fourni aux OSC des activités de renforcement des capacités. Certaines OSC ont proposé des formations aux OSC et aux bénéficiaires dans leurs domaines de spécialisation, comme la bonne gouvernance, les industries extractives, les droits humains, l’environnement et l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Géo-A a fourni des formations gratuitement aux jeunes sur les communications en ligne, et le Cadre de concertation des associations de jeunesse (CCAJ), et le MOJEDEC ont formé des organisations de jeunes sur la gouvernance associative et le leadership. Des bureaux d’étude privés proposent des formations spécialisées dans la gestion stratégique et financière, la collecte de fonds et le plaidoyer, mais rares sont les organisations qui ont les moyens de financer ces formations sans appui de partenaires. Les formations disponibles répondent en général aux besoins locaux des OSC. Certains matériels et les équipements de formation ne sont pas toujours disponibles dans les dix langues nationales du Niger.
Les OSC nigériennes commencent à bénéficier de partenariats avec d’autres secteurs. Le ROASSN, ASO-EPT, le RAIL, les syndicats et de nombreuses autres organisations collaborent avec l’administration centrale et locale dans l’élaboration de politiques publiques sectorielles. Les OSC travaillent également en partenariat avec les communes, en partie parce que la loi sur la décentralisation l’autorise. Bien que les associations de ressortissants puissent avoir des difficultés à s’enregistrer, le gouvernement les sollicite parfois pour participer à des événements comme les fêtes du Jour de la République, le 18 décembre. Quelques organisations collaborent avec le secteur privé. Les OSC participent aux débats sur la gouvernance organisés chaque année par les médias privés. Les médias et organisations comme le ROTAB, AEC, et ASO-EPT collaborent sur des projets de sensibilisation du public dans divers domaines.
Sources : Rapport Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile au Niger en 2019