ÉDUCATION : Le Fonds commun du secteur de l’éducation (FCSE) : un mécanisme innovant pour le financement et l’amélioration de la qualité de l’éducation au Niger


Le Fonds commun du secteur de l’éducation (FCSE) : un mécanisme innovant pour le financement et l’amélioration de la qualité de l’éducation au Niger

(Communiqué de presse du 26 Octobre 2020 )

Dans un contexte mondial caractérisé par la rareté des ressources, le Niger et ses partenaires ont su mettre en place un mécanisme et un outil de financement, alignés sur les priorités nationales : le Fonds commun sectoriel de l’éducation (FCSE). Créé le 5 juillet 2017, le FCSE regroupe actuellement les contributions des partenaires techniques et financiers (Coopération suisse, Coopération luxembourgeoise, AFD – Agence française de développement et UNICEF). Il est destiné aux six ministères en charge de l’éducation et de la formation à savoir les ministères en charge de l’Enseignement primaire ; des Enseignements secondaires ; de l’Enseignement supérieur ; des Enseignements professionnels et techniques ; de la Jeunesse et des Sports et enfin de la Renaissance culturelle.

La mise en place du FCSE découle d’un certain nombre de constats. En effet, si le pays investit 19 % (2016) des ressources nationales dans le secteur de l’éducation et de la formation, les objectifs qu’il s’est fixés ne sont pas encore atteints. D’autant que le Niger fait, en outre, face à une croissance démographique accélérée, à l’insécurité et au terrorisme, qui compromettent les efforts importants consentis par l’État et ses partenaires dans le secteur éducatif. À ces défis globaux s’ajoutent des défis spécifiques au secteur de l’éducation lui-même (baisse de la qualité des enseignements-apprentissages, enjeu de la scolarisation de la jeune fille et inadéquation entre la formation et l’insertion).

C’est pour pallier ces difficultés que le gouvernement nigérien a décidé de créer le FCSE, mécanisme innovant de financement de l’éducation, avec l’appui de quatre importants partenaires. Leur souhait, dans cette démarche, est de favoriser l’efficacité des actions de développement du secteur, de prioriser l’alignement sur les stratégies nationales, de favoriser l’appropriation des outils et des méthodes de bonne gouvernance et d’harmoniser les pratiques au niveau des différents partenaires.

L’exécution des actions relève de la responsabilité du gouvernement : la démarche adoptée dans le cadre du FCSE permet à l’essentiel des ressources mobilisées et mises à la disposition d’être affectées aux régions, aux collectivités territoriales et aux services déconcentrés de l’État en charge de l’éducation. À titre d’illustration, 8 889 951 329 FCFA ont été inscrits par le FCSE dans la loi de finances 2019. Sur cette inscription, 85 % des ressources sont destinées aux régions (réparties comme suit : 35 % pour les services déconcentrés, 27 % pour les collectivités territoriales et 23 % pour les établissements publics autonomes). « Le FCSE a été mis en place sur la base d’une idée et d’un principe simples : disposer très rapidement de ressources et les mettre à la disposition du secteur de l’éducation », explique M. Galy Kadir Abdelkader, coordonnateur de la Cellule d’appui à la mise en œuvre et au suivi du Programme sectoriel de l’éducation et de la formation (CAMOS) au cabinet du Premier ministre.

Parmi les actions financées à travers le FCSE, l’on peut retenir, entre autres, la construction de classes, les appuis en matériel et équipements, la formation des enseignants, le renforcement des capacités des acteurs et institutions de formation, l’appui à la formation professionnelle. Il faut ajouter à cela l’accompagnement au processus de décentralisation, l’insertion des jeunes, des femmes et des personnes handicapées, le soutien à la scolarisation des filles, l’amélioration et l’harmonisation des programmes de formation.

Le FCSE prône transparence, redevabilité, responsabilité et implication des différents acteurs dans la gestion de l’école. En ce qui concerne les compétences transférées aux régions ou aux communes : « C’est la collectivité qui décide de l’utilisation qu’elle fait des ressources mises à sa disposition, mais elle le justifie à l’ANFICT (Agence nationale de financement des collectivités territoriale) qui à son tour justifie auprès des partenaires l’utilisation des fonds FCSE », explique M. Barmou Alhassane, point focal FCSE à l’ANFICT. « Aujourd’hui, certains maires ont commencé à gérer la construction des classes, la confection des tables bancs. C’est un pas important vers le transfert des compétences et des ressources de l’État aux collectivités dans le secteur de l’éducation », se réjouit M. Adamou Wajé Alou, maire de la commune rurale de Gazaoua, bénéficiaire du FCSE.

L’entrée de la Norvège en 2020 et celle prochaine du Partenariat mondial de l’éducation dans le FCSE apporteront des ressources supplémentaires au service du développement de l’éducation et de la formation des jeunes et adolescents du Niger.

 

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