Autonomisation de la femme au Niger : Un pari réussi


 Dans la marche irréversible de la République pour le bonheur et la prospérité du peuple Nigérien, le rôle joué par la femme nigérienne n’est plus à démontrer. En effet, de la proclamation de la République à l’indépendance, des soubresauts sociopolitiques annonciateurs de la Conférence Nationale Souveraine à la tenue de celle-ci, la femme nigérienne était debout le poing fermé en faisant entendre sa voix.

 Pour l’adoption de la politique nationale du genre, la lutte implacable pour une allocation budgétaire conséquente à la santé de la reproduction, pour la gratuité de la césarienne, des soins de santé aux enfants de zéro à cinq ans, face au taux élevé de divorce, face à l’excision et aux violences faites aux femmes…pour le respect de son image et de sa dignité, la femme nigérienne est encore débout, le pagne serré.

Nonobstant les acquis de son engagement, aujourd’hui, elle veut vaille que vaille s’imposer dans le secteur économique national dans un monde qui ne lui fait pas toujours cadeau. C’est précisément là que l’accent sera porté sur toute l’importance des enjeux et défis auxquels fait face la femme entrepreneur nigérienne.

 Il est établi qu’avec les opportunités qui s’offrent à notre pays dans les domaines des mines, du pétrole (hydrocarbures), de l’énergie (uranium) etc. le Niger attire de plus en plus d’investisseurs internationaux. Devant cet état de fait, les autorités politiques nigériennes  entendent promouvoir le secteur privé afin qu’il joue un rôle de premier plan dans le développement du pays. Autrement parlé, le gouvernement doit créer les conditions favorables et adopter les mesures incitatives adéquates pour améliorer le climat des affaires et moderniser l’économie.

Dan le même ordre d’idées,  au plan industriel, tout en sauvegardant les unités industrielles existantes, il est bien de créer les conditions de l’émergence de nouvelles unités. A ce titre, le premier gouvernement de la 7ème République est entrain de veiller à :

  • donner la priorité  aux industries de transformation des produits agro-pastoraux ;
  • favoriser les industries pharmaceutiques et de matériaux de construction ;
  • favoriser l’implantation d’unités dans les différentes régions du pays, selon leurs avantages comparatifs, en vue de contribuer à leur développement ;
  • mettre en place des financements appropriés en faveur des jeunes de manière à en faire de véritables capitaines d’industrie.

 Fort de tous ces apports, la femme nigérienne a gagné le pari du développement. C’est du reste tout le sens de l’engagement de bien des femmes combattantes qui continuent encore à faire la fierté du Niger tant au niveau national qu’à l’échelle mondiale. C’est l’exemple de Mme Maiga Zalika Moumouni qui, ayant entamé une carrière de jeune entrepreneur en 2002, va débuter ses premiers pas dans la vie associative en 2005. Elle créera les Établissements KAZALI spécialisés dans la promotion des vaches de race Azawak et les moutons « bali-bali » avec une ferme pastorale située à Kollo (32 km de Niamey). Sa jeune entreprise intervient aussi dans plusieurs domaines dont l’artisanat, le traitement phytosanitaire et surtout l’exportation de la viande séchée communément appelée « klichi ».

En vie associative, Mme Maiga Zalika Moumouni est actuellement Présidente de l’Organisation des Femmes Chefs de Petites et Moyennes Entreprises (OFC/PME), présidente du Groupement des Femmes Eleveurs et Commerçantes du Niger (GIEFEC) ; membre du Réseau des Femmes entrepreneurs du Niger (REFCEN), de « Mata-France », Secrétaire à la Communication de la COFENABVI (AO), Trésorière de la Fédération des Organisations Patronales (FOP/Niger).

Le même parcours de femme battante a été assurément poursuivi par bien d’autres femmes nigériennes au rang desquelles on peut citer Mme Cissé Fatchima Dady Gaoh DG STA, Mme Maidah Zeinaba, DG Niger Lait, Mme Diori Maimouna DG Laitière du Sahel, Mme Boureima Maimouna DG Ferme Pastorale HAZAGOU, Mme Barry Kadidjatou Représentante PUM/Niger,la défunte Amina Wangari Présidente du REFCEN, etc.

Cet engagement fort de la femme nigérienne dans le secteur de l’économie conduira le Gouvernement  à renforcer la compétitivité globale de l’économie et à la cohérence des politiques en vue de la conquête des marchés intérieur et extérieur pour les produits Nigériens. S’agissant du  commerce intérieur, le Gouvernement de la 7ème République veille plus particulièrement à la protection effective des consommateurs et à la disponibilité des produits de grande consommation tout en maîtrisant l’évolution de leurs prix.

Quant au commerce extérieur, il envisage de prendre les mesures nécessaires pour promouvoir les exportations notamment des produits agropastoraux. C’est dire que les potentialités et les opportunités liés à l’appartenance  du Niger aux organisations sous régionales seront mises à profit, en mettant particulièrement l’accent sur l’amélioration de la qualité ainsi que le respect des exigences du marché international.

 En ce qui concerne le Tourisme, l’État du Niger doit mettre l’accent sur la recherche et l’aménagement de nouveaux sites, la construction et la réhabilitation des infrastructures touristiques et hôtelières selon les normes internationales. D’ores et déjà, un programme d’encadrement technique et financier du secteur est en cours de réalisation.

 Au regard de ce qui précède, après cinquante quatre ans de République, il est encourageant de voir combien la femme nigérienne lutte pour son épanouissement individuel en particulier et le développement du Niger en général. Il revient à l’État du Niger de poursuivre ses efforts dans le sens de mieux lui assurer une compétitivité responsable.

 Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou