MALNUTRITION ET COVID-19 : Déclaration conjointe sur l’ANJE au Niger


Déclaration conjointe sur l’alimentation du nourrisson et des jeunes enfants dans le contexte de la pandémie COVID-19 au Niger

La Direction de la Nutrition, en collaboration avec le Groupe Technique Nutrition(GTN) et le réseau des nations Unies pour le Scaling up Nutrition (SUN) appellent TOUS à contribuer à la réponse à la pandémie de la COVID-19 pour protéger, promouvoir et soutenir l’alimentation et les soins aux nourrissons, aux jeunes enfants et à tous ceux qui prennent soin deux. Ceci est essentiel pour soutenir la survie, la croissance et le développement de l’enfant et pour prévenir toute forme de malnutrition, de morbidité ou prévenir la mortalité infantile.

Cette déclaration conjointe a été publiée pour une action multi-sectorielle immédiate, et coordonnée sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (ANJE) conforment à la note d’orientation technique « Promotion, protection et soutien de l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans le contexte du COVID-19 au Niger », produite et publiée par le Groupe Technique Nutrition et la Direction de la Nutrition en avril 2020.

Encadre 1- Recommandation relatives à l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants

Les enfants de la naissance jusqu’à deux ans sont particulièrement vulnérables à la malnutrition, aux maladies pouvant entraîner leur décès précoce. Les pratiques d’ANJE recommandées à l’échelle mondiale protègent la santé et le bien-être des enfants et sont particulièrement pertinentes en cas d’urgence.

Les pratiques recommandées sont les suivantes :

1)      La mise au sein immédiate (mettre le bébé au sein dans l’heure suivant la naissance);

2)      L’allaitement Exclusif pendant les 6 premiers mois (pas d’aliment ou liquide autre que le lait maternel, pas même de l’eau, sauf en cas de prescription médicale);

3)      L’introduction d’une alimentation complémentaire adaptée, sûre et nutritionnellement adéquate à partir de l’âge de 6 mois;

4)      La poursuite de l’allaitement jusqu’à 2 ans et au-delà.

Dans le contexte la pandémie COVID-19, les pratiques d’ANJE devraient être protégées, promues et soutenues tout en appliquant une hygiène respiratoire appropriée(port de bavette ou masque facial) ainsi que le lavage des mains a l’eau et du savon pendant l’alimentation, les soins et le contact avec le nourrisson et le jeune enfant conformément a la note d’orientation AJNE dans le contexte COVID-19 au Niger.

Aspects particuliers de la pandémie COVID-19 qui peuvent avoir un impact négatif sur les pratiques d’alimentation des nourrissons :

  • La diminution de l’accès aux services de santé et aux services de soutien de l’AJNE (p. ex. personnel qualifié) en raison des restrictions à la mobilité ou de la maladie des agents de santé, et en raison de la peur de contracter la maladie du COVID-19.

 

  • La perte de soutien social pour les femmes enceintes et allaitantes (FEFA) en raison de la distanciation sociale et la peur de contracter la maladie du COVID-19, ainsi que la suspension des activités communautaires de promotion des pratiques optimales d’ANJE (ex. groupes de soutien, démonstrations culinaires) en raison de l’interdiction des regroupements.

 

  • Les fausses croyances, la désinformation et les idées fausses sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants : telles que : i) la méconnaissance du fait que le stress ou le traumatisme n’ont pas d’impact sur la production de lait et ii) l’allaitement reste sûr pour les enfants dont les mères sont positives au COVID-19.

 

  • La préoccupation au sujet et la transmission du COVID-19 par les aliments, les pratiques d’alimentation de complément et l’alimentation des mères.

 

  • L’incapacité de mettre en œuvre les mesures recommandées de prévention et de contrôle des infections.

 

  • Un faible accès aux produits frais (accès physique et disponibilité réduite, des prix élevés et la baisse du pouvoir d’achat due aux difficultés économiques liées au COVID-19) ce qui peut entrainer une dépendance excessive à l’égard d’aliments hautement transformés qui sont généralement de faible valeur nutritive et inappropriés pour les nourrissons et les jeunes enfants.

Appel d’intérêt

Conformément a la note d orientation sur les alimentations des nourrissons et des jeunes enfants dans le contexte du COVID-19 au Niger, et en considération des points susmentionnés, nous signataires de cette déclaration, appelons tous acteurs (étatiques et non étatiques) à assurer un soutien aux programmes, plans et initiatives visant à protéger, promouvoir et soutenir les pratiques ANJE recommandées :

  1. EN AUCUN CAS, ne demandez, ne soutenez, n’acceptez et ne distribuez des dons de substituts de lait maternel (SLM), y compris les préparations pour nourrissons, d’autres produits laitiers, et de matériel (tel que les biberons et les tétines). Ceci est conforme au Code international de commercialisation des SLM et de l’arrête N°00125/MSP/DSF du 27 juillet 1998 portant règlementation (empêcher les entreprises de produire et de distribuer des substituts de lait maternel de profiter des situations d’urgence pour promouvoir leurs produits à travers le système de soin de santé). Les SLM doivent être fournies dans le cadre d’un paquet de soins en fonction des besoins bien identifiés et devraient être en accord avec les directives opérationnelles sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans les situations d’urgence. 
  2. Ne sollicitez pas, ne soutenez pas, n’acceptez pas des dons, la commercialisation ou la promotion d’aliment malsain (riche en graisse saturées, sucres et/ou sels libres).
  3. Prioriser et identifier les besoins des femmes enceintes et allaitantes et fournir une protection et un soutien adéquats en conformité avec la note d’orientation sur l’ANJE dans le contexte du COVID-19. Veiller à ce que les nourrissons nés des mères susceptibles d’être atteintes d’une infection ou confirmée au COVID-19 aient accès aux services de santé et qu’ils soient soutenus à l’initiation précoce de l’allaitement, y compris le contact peau à peau précoce, et à l’allaitement exclusif pendant 6 premiers mois, tout en appliquant les précautions d’hygiènes nécessaires et en assurant que des mesures sont prises afin d’éviter de séparer le bébé de sa mère ou de perturber l’allaitement.
  4. Protéger et répondre aux besoins des nourrissons et des jeunes enfants qui ne peuvent pas être allaités et minimiser les risques auxquels ils sont exposés. Les nourrissons qui dépendent exclusivement des préparations pour nourrisson devraient être identifiés, évalués et ciblés d’urgence avec un paquet d’actions essentielles (y compris l’approvisionnement régulier en SLM et en matériel approprié pour la préparation). Cet appui implique également une formation pratique pour les personnes qui s’occupent de l’alimentation du nourrisson sur l’hygiène de la préparation, et un suivi régulier. Si possible, fournir des conseils à distance et un soutien pour le rétablissement de l’allaitement maternel (cf. directives opérationnelles sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant dans les situations d’urgences).
  5. Assurer la disponibilité régulière des aliments nutritifs et frais et des produits de base à des prix abordables pour les enfants, les femmes et les familles. Lorsqu’ il y a des lacunes identifiées dans la disponibilité et dans l’accès aux aliments, facilitez l’accès à des aliments complémentaires sûrs et adaptés à l’âge. Les familles devraient recevoir un soutien sur quels aliments donnés, quand et comment permettre aux jeunes enfants de maintenir une alimentation saine ainsi que promouvoir la consommation d’eau potable.
  6. Veiller à ce que les femmes enceintes et allaitantes (FEFA) aient accès à la nourriture, à la protection, au soutien psychosocial, à l’eau potable et au savon (paquet minimum WASH-in-Nut) pour répondre aux besoins essentiels. Envisager des approches innovantes pour le soutien à distance dans le contexte des mesures de distanciation.
  7. Identifier les nourrissons, les enfants et les mères à haut risque afin de répondre à leurs besoins. Cela inclue, les nourrissons de faibles poids à la naissance, les enfants malnutris, y compris les nourrissons de moins de 6 mois, les enfants handicapés, les nourrissons exposés au VIH, les nourrissons orphelins, les mères sous-alimentées ou gravement malades, les mères traumatisées ou les mères séparées de leurs enfants.

Pour plus d’info veuillez contacter

Direction de la Nutrition- Dr NASSIROU OUSMANE (naous001@yahoo.fr), ou Coordination GTN (coordination.gtn@gmail.com)