SOCIÉTÉ : Célébration de la Journée de l’Enfant Africain : améliorer le sort des enfants et adolescents en conflit avec la loi


(Niamey, 16 Juin 2020) La journée de l’Enfant Africain Edition 2020 est placée sous le thème « Assurer l’accès à un système judiciaire mieux adapté aux enfants en Afrique ». A la Maison des Jeunes Djado Sékou de Niamey, en marge de la célébration de cette journée, un plaidoyer a été lancé sur les alternatives à la détention et les mesures de réinsertion. Selon les organisateurs, le choix du thème se justifie, entre autres, par la persistance d’abus, de violences et d’exploitation à l’égard des enfants dans plusieurs pays ; la faible prise en charge des enfants à risque et ceux qui sont victimes des violences, en terme de qualité et d’accès à une justice pour mineurs adaptée.

Le Gouvernement nigérien et l’UNICEF ont mis cette occasion à profit pour mettre l’accent sur les avancées et les défis en matière de Justice pour mineurs au Niger. Les principaux acteurs de la protection de l’Enfant ont effectué une visite du quartier pour Mineurs à la Maison d’Arrêt de Niamey, des ateliers de formation professionnelle, assisté à une présentation de résultats de la formation en restauration et « dégustation » suivie d’une remise symbolique de kits de protection contre la COVID-19 avant assister à un match de football entre enfants détenus.

Les avancées et les défis en matière de Justice pour mineurs au Niger

Des avancées ont été enregistrées dont l’expérimentation de plusieurs mesures alternatives à l’incarcération, l’adoption en 2014 d’une Loi portant création, organisation, attributions et fonctionnement des Juridictions pour Mineurs et ce,  conformément à la Convention relative aux Droits de l’Enfant (CDE) et à la Charte Africaine des Droits et du bien-être de l’Enfant (CADBE), la création des Cellules de Protection des Femmes et des Mineurs au sein des Services de la Police et de la Gendarmerie. Cependant, devait reconnaître la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Elback Zeinabou Tari Bako, des défis sont encore à relever. Selon elle, ils s’articulent essentiellement autour de la nécessité de mettre en place et de renforcer des mesures de réinsertion pour les mineurs en conflit avec la loi afin de lutter contre la récidive ; de l’établissement d’une collaboration efficace entre tous les acteurs de la protection de l’Enfant et les Comités de Protection de l’Enfant (CPE).

Améliorer le sort des enfants et adolescents  en conflit avec la loi

La représentante de l’UNICEF a attiré l’attention sur la situation de l’enfant au Niger plus particulièrement en milieu carcéral. Pour Mme Félicité Tchinbidate, « Chaque vie d’enfant est précieuse, quelle que soit la voie qu’il emprunte. Chaque intervention, quelle que soit son envergure a le pouvoir de changer les choses » avant de poursuivre que « la détention en réponse à l’infraction n’est souvent pas nécessaire et s’avère contre-productive…. ».

A cet effet, elle a invité à envisager d’autres mécanismes qu’elle estime bien plus efficaces pour améliorer le sort des enfants et adolescents  en conflit avec la loi : le développement et l’utilisation de mesures alternatives à la détention et aux poursuites judiciaires, l’implication des communautés pour contribuer à la prévention et à la réinsertion en s’appuyant sur les comités de protection de l’enfant récemment formalisés,  la synergie entre les différents secteurs du service public et de la société civile pour la prévention et l’accompagnement des enfants et adolescents.

Historique de la Journée 

La célébration de la journée dédiée à l’Enfant Africain a été instituée en juillet 1990 par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) pour rendre hommage aux enfants massacrés par le régime de l’apartheid, le 16 juin 1976 à Soweto en Afrique du Sud. Depuis lors, cet événement est célébré chaque année sous un thème choisi par le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le bien-être de l’Enfant.

Issoufou Ayouba / niameysoir.com

 

 

 

 

 

 

Photos : NIAMEY-SOIR