L’UEMOA encourage les performances économiques du Niger


Le 8 janvier 2018, une importante  délégation de la Commission de l’UEMOA conduite par son Président M. Abdallah Boureima, était à Niamey dans le cadre de la revue annuelle des reformes, politiques, projets et programmes communautaires  de l’UEMOA au Niger. Le même jour dans l’après midi, le Président de la Commission de l’UEMOA sera reçu en audience par SEM Brigi Rafini, Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Votre site « Niamey Soir »  y était et a recueilli cet entretien au sortir de l’audience:

Niamey-Soir (N.S) : Vous venez de rencontrer le Premier Ministre, Chef de Gouvernement SEM Brigi Rafini après l’ouverture des travaux de la revue annuelle UEMOA ce matin à Niamey.  Qu’est ce qu’on peut retenir à l’issue de cette audience ?

pcom_premier_ministrenigerAbdallah Boureima (A.B) : Le ministre de l’Économie et des Finances et moi-même venons de rendre compte à SEM Brigri Raffini, Premier Ministre, Chef du Gouvernement, des conclusions de la revue annuelle des reformes, politiques, projets et programmes communautaires réalisés au Niger au titre de l’année 2017. Je disais ce matin que cette revue a été institutionnalisée par Acte additionnel de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement (CCEG) du 24 Octobre 2013 pris à Dakar. Mais le principe lui-même a été décidé par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union lors de sa Session du 06 juin 2012 à Lomé au Togo. La revue consiste à faire l’évaluation des reformes au sein de l’espace de l’Union. Cette revue s’est déroulée dans des très bonnes conditions ici au Niger. Auparavant, il faut noter qu’il y a eu un rapport dont l’élaboration a regroupé les experts  des deux parties (l’UEMOA et l’État du Niger) avant d’être sanctionné par un mémorandum consensuel.

N.S : Quels sont les domaines évalués par le rapport technique question?

DSCN0038-UEMOAA.B : Trois domaines ont été évalués au cours de cette revue : la gouvernance macro économique et convergence, le marché commun  et les politiques sectorielles. On a aussi passé en revue l’état des réalisations des investissements physiques ici au Niger financé sur fonds propre de l’Union ou avec le soutien de quelques partenaires publics multilatéraux. Cette évaluation a donné de très bons résultats !

S’agissant des trois domaines visités, nous avons là également enregistré des avancées importantes au niveau de tous les chantiers visités par rapport à la dernière édition datant de 2015. Par rapport aux finances publiques,  nous avons noté que l’essentiel des textes est aujourd’hui mis en application tant en ce qui concerne la fiscalité  intérieure que la fiscalité extérieure ; nous avons aussi noté que les choses ont beaucoup bougé dans le domaine sectoriel qui était beaucoup en retard au moment où la décision de la revue a été prise à Lomé.

Au total, nous pensons que cette revue sanctionnée par un taux moyen de mise en œuvre des différentes reformes d’à peu près 58% en terme de transposition et de mise en œuvre, est vraiment positive. Il n’en demeure pas moins que  des améliorations sont toujours possibles. C’est pour cela d’ailleurs que des recommandations ont été formulées à l’endroit de l’État du Niger relativement aux trois domaines, et à l’endroit de la Commission pour ce qui concerne la réécriture de certaines directives et l’accélération de certaines procédures dans le cadre de la supervision des chantiers dont j’ai parlé tantôt au plan des réalisations physiques.

Telle est l’économie de l’entretien que j’ai eu avec le Premier Ministre Brigi Raffini en présence de M. Massoudou Hassoumi, ministre de l’Économie et des Finances. Nous avons écouté les commentaires et les orientations du Premier Ministre. Nous avons au sortir de l’audience avec le Premier Ministre noté surtout l’engagement du Niger à aller de l’avant au cours des prochaines éditions, des prochaines revues. Nous avons noté les conseils du Premier Ministre afin que cet outil stratégique de veille instauré entre la Commission de l’UEMOA et les États membres  puisse fonctionner à l’avenir de manière efficiente et optimale.

N.S : Le Niger affiche un taux moyen de mise en œuvre des reformes de 57, 9 %. Quelle appréciation en faites-vous par rapport aux autres pays membres de l’UEMOA ?

DSCN0051A.B : Je voudrai préciser une chose : Je disais que le taux moyen d’exécution ici au Niger est de 57,9 % en termes de transposition et de mise en œuvre. Il faut comprendre à ce niveau deux opérations différentes. La transposition qui consiste à verser dans l’ordre juridique des États les directives communautaires et la mise en œuvre effective qui concerne les directives transposées, les règlements, les décisions ainsi que les actes additionnels. Lesquels actes relèvent de la compétence des Chefs d’État. Je ne suis pas rentré dans les détails mais je puis vous dire que cette moyenne est bonne et les taux varient de 33 à près de 90 % selon les domaines visités dans les pays.

Mon appréciation personnelle du taux du Niger est positive. Je dis que c’est une évaluation positive même s’il reste entendu que beaucoup reste à faire pour les années à venir dans les trois domaines concernés par cette évaluation.

Dans cet exercice, il ne s’agit pas d’un classement des États, État par État. Nous avons établi 122 textes communautaires depuis la création de l’Union. Avec l’institutionnalisation de cette revue en 2013 nous vérifions dans chacun des État ce qu’il en est de l’état de mise en œuvre de ces reformes. Il est évident que le taux varie d’un pays à un autre pour plusieurs raisons qui leur sont propres. Notre satisfaction à l’UEMOA c’est de voir que les choses progressent à l’intérieur des huit (08) États membres de la Commission dans le cadre de la mise en œuvre de ces reformes.

N.S : Qu’est ce que l’UEMOA peut apporter aux ‘’bons élèves’’ de son espace en termes de perspectives ?

A.B : L’UEMOA est à la disposition des États, c’est-à-dire pour l’ensemble des pays membres qui l’ont créée le 10 Janvier 1994 pour eux et pour les 100 millions de citoyens de cet espace commun. C’est avec un réel plaisir que je viens de rencontrer  le Premier ministre qui a dit que l’UEMOA fait beaucoup de réalisations au Niger en appoint pendant les périodes difficiles. Mais aussi en accompagnement des politiques publiques du pays dans les divers domaines que nous couvrons.

Nous sommes au quotidien avec les États. Chaque programme que nous accompagnons, chaque règlement ou directive que nous  écrivons c’est un uniquement dans l’intérêt des États. Pour cela, la commission passe d’abord par adoption au niveau de la conférence des Chefs d’État et de gouvernement et du Conseil des Ministres.

Notre accompagnement des États se fait de manière égalitaire et non en fonction de leurs performances respectives en matière de développement. C’est par rapport à la philosophie de la création de l’Union déclinée par le Pacte de Convergence, de Croissance et de Solidarité. C’est ce pacte que nous appliquons de manière à ce que  chaque État puisse bénéficier, au maximum aux huit (08) États en particulier aux États qui en ont le plus besoin pour pouvoir arrondir les fortes disparités de développement économique qui existent au sein de l’Union. Je vous remercie.

Propos recueillis par Abdoulaye Abdourahamane

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