ABN : les conclusions de la situation hydrologique 2017-2018


Logo-ABN--OKL’année hydrologique 2017-2018 commencée en juin 2017 a été marquée par des évènements exceptionnels dans certaines parties du bassin, notamment sur l’artère principale et l’affluent de la Bénoué. En effet, la crue locale pendant le mois de septembre 2017 s’est manifestée par des montées parfois rapides des eaux. C’est le cas de la station de Niamey qui est beaucoup  influencée pendant cette période par les affluents de la rive droite en provenance du Burkina Faso et qui a atteint les cotes d’alertes jaune et orange. Sur l’artère de la  Bénoué, les niveaux d’eau sont suffisamment monté pendant cette période jusqu’à provoquer des inondations.

L’évolution de la crue guinéenne de 2017

L’analyse faite par l’Autorité du Bassin du Niger dans sa note de prévision de tendance publiée en ce début d’année 2018 porte essentiellement sur l’évolution de la crue guinéenne de 2017. Cette analyse est basée sur les données hydrométéorologiques brutes provenant des observations de terrain jusqu’à la fin du mois d’octobre 2017 et sur la prévision des tendances des écoulements de la période allant de octobre 2017 à fin mars 2018.

ABN-2La crue guinéenne est la résultante des apports venant du haut bassin du Niger depuis la Guinée en passant par le Mali pour se diriger vers l’aval au Niger, au Benin puis au Nigeria. A la traversée du Mali, le fleuve Niger reçoit principalement, les apports  du Sankarani et du Bani, eux même alimentés par les sous-affluents les plus importants que sont le Baoulé et la Bagoé qui prennent leur source en Côte d’Ivoire. Ce volume d’eau en provenance du Haut Niger séjourne quelques mois dans le Delta Intérieur (DIN)  au Mali et poursuit son chemin vers le Niger Moyen en passant par les stations hydrométriques de Niamey au Niger et de Malanville au Benin, puis le Niger Inferieur et le Delta Maritime au Nigeria avant de se jeter dans l’océan atlantique.

Ces dernières années, l’apparition des phénomènes extrêmes est devenue récurrente et se manifeste par une alternance d’étiages sévères et de crues exceptionnelles causant ainsi des dégâts importants. Si en général les années hydrologiques 2010/2011, 2012/2013 et 2013/2014 ont connues des crues exceptionnelles sur l’ensemble du bassin, les années 2011/2012 et 2014/2015 ont été déficitaires.

Conclusions de la situation  hydrologique 2017-2018 du Bassin du Niger

fleuve-Niger-bassin-pont-ABNLa note technique de l’ABN sur la prévision de tendance a fait les conclusions suivantes : La crue dite guinéenne prend sa source dans le Niger Supérieur,  elle séjourne environ 2 mois environ dans le Delta Intérieur du Niger et poursuit sa propagation dans le Niger Moyen en passant par les stations de Diré et Ansongo au Mali, Kandadji et Niamey au Niger, Malanville au Benin et Jidere Bode pour finir sa course dans le barrage de Kainji au Nigéria.

Le niveau maximum a été enregistré à la station de Diré le 13 novembre 2017 avec une cote de 460 cm correspondant à un débit 1728 m3/s.

Le maximum de cette crue guinéenne est attendu à la station de Niamey pendant la 1ère décade du mois de janvier 2018 au plus tard et sera observée à Jidere Bodé dans la 2e décade de janvier 2018. Les prévisions de tendance à la station de Niamey indiquent que le maximum de cote sera inférieur à la cote d’alerte jaune en vigueur de 530 cm.

A la station de Lokoja au Nigeria, le maximum de la crue a été atteint le 5 octobre 2017 avec une cote de 980 cm et la décrue se poursuit.

fleuve-niger-x-ABN-4Les barrages de Sélingué au Mali et Kainji au Nigeria ont tous atteint leur cote de retenue normale (volume maximum du barrage). Cependant il y a une vidange plus rapide du barrage de Sélingué comparativement à l’année dernière à la même période.

L’année hydrologique 2017/2018 est marquée par une faible pluviométrie dans le haut Niger entrainant des écoulements faibles notamment à Koulikoro. Au regard de cette situation de faible pluviosité dans le haut Niger, il est recommandé aux gestionnaires du barrage de Sélingué d’observer une gestion plus rigoureuse afin d’assurer au mieux la satisfaction des besoins en aval.

Source : ABN/Niger