Remaniement gouvernemental : 21 ministres c’est possible !
En dépit du choc exogène des crises dont principalement les défis sécuritaires énormes auxquels le Niger fait face, le Gouvernement a su maintenir l’équilibre entre recettes et dépenses publiques. Une prouesse qui lui a certainement permis d’assurer les dépenses de souveraineté et de gagner davantage en crédibilité auprès des partenaires au développement. En pareilles circonstances, d’autres pays auraient certainement exploré la piste d’austérité budgétaire avec tout ce qu’elle implique pour la Souveraineté de l’État et pour le niveau de vie des citoyens. La solution a donc été celle de l’adoption des nouvelles mesures fiscales. En clair, la mobilisation des ressources internes qui place le contribuable au cœur du débat sur l’incivisme fiscal et l’interventionnisme politique dans le secteur des finances.
La pression fiscale qui fâche…
Pour rappel, adopté par l’Assemblée Nationale 26 novembre 2017, le projet de loi des finances 2018 est équilibré en recettes et en dépenses à un montant de 1 900,86 milliards F CFA. On peut retenir que la part de l’enseignement, tous ordres confondus, dans le budget 2018 est seulement de 11,99%; celle de la santé 5,12%; l’agriculture et l’élevage 6% des ressources inscrites au budget 2018. Les dépenses de la défense représentent 7,19% du total des dépenses inscrites au budget 2018; tandis que celles destinées à l’ordre et à la sécurité publique sont de 1,93%.
« La justice fiscale » s’impose à tous (gouvernants et gouvernés)
Au nom de l’intérêt général, l’équité et la « justice fiscale » doivent s’imposer autant pour le citoyen lambda que pour les décideurs politiques aux commandes de l’appareil de l’État. Du reste, la pédagogie de l’exemple le commande, le sens élevé de patriotisme et la citoyenneté responsable aussi. C’est pourquoi, il est urgent de repenser le train de vie de l’État en alliant les exigences du contexte (sécuritaire) à la nécessité de préserver les fondamentaux de la République (les dépenses de souveraineté). Il existe diverses possibilités et propositions visant à réduire le train de vie de l’État en ce début d’année : mettre fin à la pratique des emplois fictifs entretenue par les plus hautes autorités à travers la nomination massive et continue de ministres à la présidence, de conseillers et chargés de mission en tous genres.
Dans le même sens, la société civile nigérienne soutient que l’examen des budgets affectés à certaines institutions et ministères, notamment la Présidence de la République, l’Assemblée nationale, les ministères des finances, de l’intérieur et de la défense, montre qu’il est possible de faire des économies de l’ordre de 55 milliards de francs, affectés à des dépenses superflues ou de prestige telles que la construction d’un nouveau palais présidentiel, la construction de divers bâtiments, l’acquisition de moyens de transport, etc.
Remaniement gouvernemental : 21 ministres c’est possible !
Face à cette situation, la réduction de la taille de gouvernement n’est plus une alternative mais une nécessité absolue. Le Président Issoufou Mahamadou le sait et ses alliés doivent le comprendre. Ce sera « une justice fiscale » rendue au peuple nigérien de revoir la taille du gouvernement dans le contexte actuel .
De quarante trois (43) ministres à trente (30), on peut continuer d’alimenter les rumeurs des salons de Niamey car il est encore possible pour le Chef de l’État de recomposer son gouvernement avec une équipe de vingt un (21) ministres ainsi qu’il suit :
- Premier Ministre Chef du Gouvernement
2. Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation
3. Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage
4. Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement
5. Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire
6. Ministère de la Justice, Garde des Sceaux
7. Ministère de la Défense Nationale et de la Sécurité Publique
8. Ministère des Mines, de l’Énergie et du Pétrole
9. Ministère de l’Économie et des Finances
10. Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération (avec les mêmes attributions traditionnelles)
11. Ministère de l’Industrie et du Commerce
12. Ministère de l’Équipement, de l’Habitat et des Travaux publics (le ministère technique avec mission prioritaire la mise en œuvre Programme du Président de la République, Chef de l’État volet infrastructures ou grands chantiers y compris ceux de la fête tournante du 18 Décembre)
13. Ministère de la Fonction Publique, de la Formation Professionnelle et de l’Emploi
14. Ministère des Transports, de la Météorologie et de l’Aviation civile
15. Ministère de la Jeunesse et des Sports
16. Ministère de la Communication et de l’Économie Numérique
(Postes, télécoms, économie numérique)
17. Ministère de l’Éducation, de l’Instruction Civique et de la Promotion des langues Nationales
18. Ministère des Enseignements Secondaires, Supérieurs et de la Recherche
19. Ministère de la Santé Publique
20. Ministère de la Culture, du Tourisme, des Arts et de l’Artisanat
21. Ministère de la Population et de la Promotion du Genre (Avec ses attributions traditionnelles de promotion de la Femme et de Protection de l’Enfant)
Le Président de la République, Chef de l’État SEM Issoufou Mahamadou, le fera-t-il sans provoquer un chambardement politico-institutionnel ? Dans tous les cas, ce sera le prix à payer pour être au service de son Peuple.
Écrivain du Sahel
niameysoir.com