UNICEF – Niger : Visite des réalisations à Diffa dans le cadre du NEXUS humanitaire développement


(Diffa – Mardi 18 Février 2020) Une mission des partenaires techniques et financiers, des donateurs du Système des Nations Unies, de l’Allemagne, de l’Italie, de la branche humanitaire de l’Union Européenne (ECHO) a effectué une visite de terrain dans la région de Diffa. Elle est conjointement conduite par le Ministre en charge de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, M. Laouan Magagi, la Représentante résidente de l’UNICEF au Niger, Dr Félicité Tchibindat et M. Gwilym JONES, Chef d’Unité, Chef de Coopération auprès de la délégation de l’Union Européenne au Niger.

ImagecQ1L’objectif de ce déplacement est de constater de visu les différentes réalisations de l’UNICEF avec l’appui d’autres partenaires dans le cadre de l’assistance humanitaire et le NEXUS humanitaire développement. En clair, il s’agit pour la mission de faire le diagnostic de l’assurance humanitaire et du Nexus humanitaire développement. En présence des donateurs, des autorités régionales et des bénéficiaires, la mission a pris connaissance des problèmes rencontrés par les populations, fait la cartographie des besoins des groupes cibles les plus vulnérables (femmes et enfants), recensé les plaintes les plus pressantes en vue d’apporter, éventuellement, les réponses appropriées. L’idée est de relever les efforts qui sont faits l’an passé puis de trouver les voies et moyens permettant de relever les défis de l’année en cours.

« En 2019, nous avons été financé à 24 millions sur les 46 millions recherchés. Cette année, les besoins sont beaucoup élevés en raison de la situation d’autres régions qui se détériore. Nous avons estimé urgent de venir ensemble rencontrer les personnes vulnérables qui ont pu bénéficier de ces fonds et voir ce qu’on peut faire mieux » a expliqué aux médias sur place, la représentante de l’UNICEF au Niger.

Les différentes étapes de la visite

Image8Le centre de récupération nutritionnelle intensif (CRENI) situé au niveau du Centre régional Mère et Enfant de Diffa, le Centre Social de Promotion, Prévention et Protection (CEPPP) abritant l’Espace d’Accueil des Enfants (EAE), l’école, l’installation hydraulique et la case de santé du site des réfugiés situé dans le village d’Awaridi (Diffa), ont constitué les différentes étapes de la visite de la mission conjointe UNICEF, Gouvernement et Donateurs.

Au CRENI, Dr Seidou Amadou a fourni aux membres de la mission d’amples explications sur le fonctionnement du Centre notamment la prise en charge médico nutritionnelle de la malnutrition aiguë sévère. Il a présenté son équipe composée de 22 agents (1 pédiatre, 8 infirmières, 6 assistants nutritionnels, 3 hygiénistes, 2 animatrices et 2 cuisinières). L’UNICEF appuie ce centre en intrants, médicaments antibiotiques et assure la formation des médecins et des agents qui y travaillent. Toutefois, Dr Seidou Amadou a insisté sur le problème lié à la chaîne de froid pour la vaccination  des enfants malnutris, au manque d’une unité Kangourou permettant de prendre les enfants prématurés pour éviter l’hypothermie, et enfin à la salle de jeux qui n’est pas opérationnelle.

Imageq1DAu Centre Social de Promotion, Prévention et Protection (CEPPP), la délégation a visité l’espace récréatif dénommé : « Espace d’Accueil des Enfants (EAE) » situé au quartier plateau de la ville de Diffa. Œuvre de l’Unicef, l’EAE est créé en juin 2017 suite aux attaques terroristes qui se sont produites dans la région. Il répond à la nécessité de protéger les droits de l’enfant. Il accueille les enfants de 3 à 5 ans et de 6 ans à 07 ans, séparés, orphelins et ou enfants non accompagnés. La Directrice départementale de la Promotion de la femme et de la Protection de l’enfant, Mme Sani Harika Aya, a rappelé que le centre a pour mission principale de contribuer à l’épanouissement aussi complet que possible des enfants avec l’appui constant de l’UNICEF. « J’ai sept mois ici et je suis très heureuse ! » dit en souriant la jeune Fati Mahamadou visiblement reconnaissante.

Le site des réfugiés d’Awaridi

Image6Arrivée sur le site des réfugiés d’Awaridi, la mission s’est successivement rendue sur l’installation de l’infrastructure hydraulique, la transition du water tracking, à l’école primaire d’Awaridi créée en octobre 2017 puis à la Case de Santé ou d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE).

Selon Mme Sanna Mani, Directrice de l’école primaire Awaridi, son établissement compte 21 classes, 21 enseignants, 846 élèves dont 545 filles et 331 garçons. Tout en saluant les efforts considérables qui sont faits par l’UNICEF dans le domaine de l’éducation (don de matériels, fournitures scolaires), elle n’a pas manqué d’évoquer certaines difficultés dont, entre autres, le manque de clôture, de magasin de stockage des vivres de la cantine scolaire, de réfectoire pour les élèves (enfants), l’insuffisance des latrines et des classes en matériaux définitifs (3 classes sur 21).

Sur l’installation hydraulique du site des réfugiés réalisée avec l’appui de l’UNICEF, la mission a constaté de visu la réalisation. « L’accès à l’eau a été un des problèmes cruciaux résolus par l’UNICEF sur ce site. Nous ne pourrions pas oublier cette aide »  dit un des membres du Comité de gestion des points d’eau du site d’Awaridi.

Image7A la Case de Santé du site des refugiés du village d’Awaridi, des échanges directs ont lieu entre les membres de la mission et les responsables sanitaires locaux. Réalisée initialement pour couvrir les besoins de 1000 personnes, cette case de santé a pour missions de fournir des soins curatifs, préventifs, les consultations aux nourrissons, la sensibilisation sur les bonnes pratiques familiales et communautaires. Mais à ce jour, elle est largement débordée par la forte fréquentation d’où des besoins exprimés pour 6.800 personnes. A comprendre les memes responsables sanitaires, ce nombre s’explique par l’afflux des déplacés et réfugiés dans la région de Diffa à cause du terrorisme. Ce qui a eu pour conséquences un besoin accru en médicaments, ressources humaines, intrants nutritionnels, vaccins, moustiquaires etc.

Une note de satisfaction générale des partenaires

Image5Au terme de toutes ces visites, au nom du Gouvernement, le ministre Laouan Magagi a tiré un bilan satisfaisant des efforts appréciables qui sont faits par l’UNICEF et les Donateurs au profit des populations nigériennes particulièrement celles de Diffa éprouvées par les exactions récurrentes de la secte terroriste Boko Haram. Auparavant, le Chef d’Unité, Chef de Coopération auprès de la délégation de l’Union Européenne au Niger, M. Gwilym JONES a dit : « Je suis très heureux de voir les enfants dans les classes avec les enseignants. Je suis très heureux de voir les réalisations physiques dans les domaines de la santé, de l’Education et de l’hydraulique (Ndlr : l’accès à l’eau). J’ai vu les choses très concrètes ! ». Aussi, promet-il, son institution poursuivra l’effort de soutien sur le volet humanitaire et développement au vue de la persistance de l’urgence humanitaire à Diffa.

Pour rappel, l’état d’urgence est proclamé à Diffa depuis le 10 février 2015 en raison de la complexité des défis sécuritaires se traduisant par la persistance des attaques des positions des Forces de Défense et de Sécurités (FDS), des populations civiles puis des enlèvements attribués à la secte terroriste Boko-Haram. La situation d’insécurité qui prévaut à Diffa accentue les besoins humanitaires. A cet effet, l’UNICEF contribue fortement à faire face aux besoins prioritaires des populations à Diffa. Ces besoins critiques sont essentiellement liés à l’accès à l’eau (WASH), à la santé, à la nutrition, à l’éducation et à la protection des enfants.

Nasser Zada, envoyé spécial / niameysoir.com

 

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PHOTOS : NIAMEY-SOIR