OIT : Lancement du « Projet-G5 Sahel », promouvoir l’emploi aux jeunes en Zone de conflits
(Niamey – Mercredi 8 janvier 2020) Dans la salle de réunion du Ministère en charge du Plan s’est tenue, ce matin, une journée d’échanges sur le Projet – G5 Sahel porté par le Bureau Pays de l’Afrique de l’OIT basé à Abidjan en Côte d’Ivoire. Le but de cette rencontre est de présenter aux participants le Projet – G5 Sahel : « Les mandants de l’OIT membres du G5-Sahel intègrent le travail décent dans leurs programmes d’investissements prioritaires ».
La réunion a été présidée par M. Maman Saidou, Conseiller Technique au Ministère du Plan également Point Focal du G5-Sahel au Niger. Etaient présents, des responsables et des cadres techniques des ministères concernés par le projet ainsi que des partenaires sociaux. Une journée durant, M. Guisset Ahmadou Tidiane, Conseiller Technique Principal du Projet – G5 sahel et M. Oumarou Awal, Coordonnateur National du Projet ont largement entretenu l’assistance sur les enjeux et les perspectives de cet outil essentiellement orienté sur l’emploi des jeunes en zone de conflits. Il traduit assurément la volonté du BIT d’adapter son action aux exigences du contexte particulièrement fragile de la Région du Sahel.
A l’entame de son propos, M. Maman Saidou a rappelé l’importance du projet qui, selon lui, cadre parfaitement avec le volet développement des missions du G5-Sahel. Outre la progression de la menace terroriste et du crime organisé, les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), rappelle-t-on, sont confrontés à d’énormes défis de développement. En termes de réponses à ces défis, M. Maman Saidou a souligné différents projets de développement qui portent, entre autres, sur l’infrastructure, l’éducation, l’adduction à l’eau potable, la technologie, l’emploi des jeunes, le soutien au travail des femmes.
Quant à M. Guisset Ahmadou Tidiane, il a fait remarquer que le manque d’emplois, l’exclusion sociale et économique renforcent le sentiment d’injustice sociale, et constituent l’un des facteurs amplificateurs des conflits d’où l’importance du Projet – G5 sahel. C’est pourquoi, poursuit-il, « tout en intégrant de manière centrale la promotion et la création d’emplois décents, ce projet entend faire en sorte que les mandants l’OIT (Niger et Mali) échangent sur les stratégies d’investissement intensives en emploi et s’approprient des éléments fondamentaux du programme phare JPR (Jobs for Peace and Resilience)». Mieux, les partenaires techniques et financiers impliqués dans sa mise en œuvre s’engagent dans une dynamique de promotion d’emplois décents.
Abondant dans le même sens, M. Oumarou Awal a particulièrement insisté sur l’impact du projet sur les jeunes désœuvrés, plus exposés à la tentation, aux risques d’être recrutés par les terroristes et autres organisations criminelles. « Plus les jeunes ont des emplois sûrs et bien rémunérés, moins ils s’exposent au risque d’être enrôlés par les terroristes » a expliqué M. Oumarou Awal.
Prenant la parole à leur tour, des participants ont exprimé leurs préoccupations sur le financement du Projet tout en saluant son alignement aux Objectifs de Développement Durable (ODD) ainsi qu’au Programme de Développement Economique et Social (PDES), document cadre de référence en matière de développement au Niger.
En somme, le Projet du BIT est une réponse aux nombreuses sollicitations des mandants de l’OIT, un instrument de lutte contre la pauvreté qui s’inscrit dans le cadre global de la promotion de l’emploi décent, en mettant l’accent sur les principes et droits fondamentaux au travail, emplois productifs, protection sociale appropriée et promotion du dialogue social. le Projet-G5 Sahel est actuellement exécuté au Niger et au Mali, il couvre une période d’exécution allant de Novembre 2019 à Octobre 2020 pour un budget de 1.000.000 USD (Un million USD).
Abdoulaye Abdourahamane / niameysoir.com
Photos : NIAMEY-SOIR