RAPPORT : Un progrès de l’image publique des OSC du Niger en 2018


Extrait du Rapport de l’Indice de Pérennisation des Organisations de la Société Civile du Niger en 2018

(Publié en Décembre 2019)

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L’image publique des OSC a connu une légère amélioration en 2018. Le public a estimé que les OSC montraient qu’elles répondaient bien aux inquiétudes du public au sujet de la loi de finances de 2018. En outre, un plus grand nombre d’OSC ont commencé à publier des rapports d’activités.

Les relations entre les OSC et les médias ont continué de s’améliorer en 2018. Les activités des OSC ont bénéficié d’une plus grande attention de la part des médias privés que de la part des médias officiels en 2018, en raison des tarifs relativement inabordables des médias publics et de leur refus de s’intéresser aux manifestations des opposants au gouvernement. Les médias gouvernementaux sont plus susceptibles de s’intéresser aux OSC qui ne manifestent pas contre les décisions du gouvernement ou qui ne revendiquent pas d’améliorations en matière de protection sociale. De nombreuses radios rurales de proximité ont contribué à accroître la visibilité des activités des OSC en 2018. Tous les médias privés fournissent des services payants aux OSC qui le leur demandent.

Image4L’opinion du public au sujet des OSC varie en fonction des sujets qu’elles abordent. Le public est de plus en plu conscient du rôle de contre-pouvoir des OSC, alors même que ces organisations contribuent aux efforts de développement du gouvernement. En 2018 par exemple, la population a particulièrement apprécié la traduction et la publication par les OSC de textes juridiques sous forme d’images ou de graphiques, ce qui a permis aux analphabètes de les comprendre. Pour des raisons religieuses et culturelles bien enracinées, le public est moins sensible aux campagnes de sensibilisation des OSC sur le contrôle des naissances, l’espacement des naissances et le maintien des filles à l’école.

Les autorités centrales et locales ont une perception positive des OSC qui fournissent des prestations de développement. Par exemple, le rapport annuel du MAT/DC pour 2018 reconnaissait clairement la contribution des OSC à l’amélioration des indicateurs de développement du Niger. Les autorités sont moins favorables lorsque les OSC les remettent en question ou leur présentent des revendications difficiles à satisfaire. Les entreprises ont une opinion favorable des activités des OSC, avec lesquelles elles travaillent parfois. Par exemple, dans la commune de Dogondoutchi, RAIL a utilisé des fonds d’un donateur pour sous-traiter à des entreprises locales des contrats d’aménagement de sites maraîchers. D’autres organisations se sont vues confier le forage de puits profonds ou l’installation de systèmes d’irrigation dans les jardins.

Pour accroître leur visibilité, les OSC font appel aux médias pour couvrir le lancement de leurs projets phares. Les OSC publient souvent un publireportage à la fin des projets pour aider à convaincre les donateurs que les projets financés ont été correctement exécutés et pour permettre à d’autres donateurs d’évaluer leurs capacités. Lorsque les OSC agissent dans le plaidoyer ou organisent des manifestations contre des lois impopulaires, elles font appel aux médias pour informer l’opinion publique au Niger et à l’étranger. Cette sensibilisation permet également aux OSC d’établir des relations avec les journalistes afin d’améliorer la couverture médiatique de leurs activités. Les OSC utilisent efficacement les réseaux sociaux pour sensibiliser le public et leurs groupes cibles, en particulier les femmes et les jeunes, qui réagissent particulièrement bien aux messages sur Facebook et WhatsApp. Des OSC telles que CONGAFEN, ROTAB, ProtecSo et MOJEDEC sont particulièrement adeptes de cette approche.

De nombreuses OSC comprennent que seule une bonne gouvernance peut convaincre l’État, le public et les bailleurs de fonds de l’importance de leurs contributions, et les OSC s’efforcent donc d’accroître leur transparence. Certaines OSC ont adopté un code déontologique et les plus grandes OSC financées par des bailleurs de fonds préparent des rapports annuels d’activité qu’elles déposent auprès de leur ministère de tutelle et qu’elles présentent aux membres lors de leurs assemblées générales annuelles.En 2018, un nombre croissant d’OSC se sont décidées à publier un rapport d’activités, après que le gouvernement les a rendus obligatoires pour aider le public à comprendre la contribution des OSC au développement national.