POLITIQUE : Hama est là et après ?
La question reste suspendue aux lèvres dans les salons de Niamey, la ville capitale du pays. Pour rappel, Hama Amadou avait été condamné par la Justice nigérienne à un (1) an de prison ferme. Une peine prononcée mais qu’il n’a jamais purgée. Il est accusé d’avoir participé à un trafic international de bébés plus connu localement sous « l’affaire des bébés importés » ou de « supposition d’enfants ». Le plus récent chapitre de cette affaire est que le candidat autoproclamé pour les élections présidentielles de 2021 a été débouté par la Cour de Justice de la CEDEAO, mercredi 30 Octobre 2019. Son avocat et son parti, le MODEN LUMANA AFRICA y voient de la machination politique.
Si Hama Amadou aurait un agenda, lequel serait-il ?
Se rendre à la Justice dès lundi prochain et retomber de malaise pour une autre évacuation sanitaire peut paraitre drôle certes, mais avec Hama Amadou, il faut s’attendre à tout. De retour au bercail après trois (3) ans de ‘’repli tactique’’ (Il avait été évacué en France en 2016 pour raison de santé alors qu’il purgeait sa peine), Hama Amadou doit, en homme rassembleur, réunifier sa famille politique littéralement divisée depuis le 4 Août 2019 lors de deux (2) congrès tenus simultanément à Niamey et à Dosso. Il peut gagner ce pari car en dépit de cette crise interne qui fragilise actuellement le parti, les militantes et les militants des deux (2) blocs lui vouent un respect et une loyauté sans conteste.
Pour preuve, c’est après son avis que le Congrès de Niamey avait désigné M. Tahirou Seydou, président de la coordination régionale de Dosso, comme Président par intérim du parti, tout en constatant la démission d’office de M. Oumarou Noma en application des articles 161 à 163 des statuts. Quant à Dosso, le Congrès a hissé le même M. Oumarou Noma à la tête du parti tout en réitérant son allégeance à Hama Amadou. La suite est connue de tous, le minsitère en charge de l’interieur a donné la chance à ce grand parti de se reconcilier avec lui-meme. Par conséquent, il n’a pas pris acte des travaux de ces deux Congrès parallèles.
Hama de retour à Niamey, reste à savoir si les plus hautes autorités du pays, quoiqu’engagées dans le processus de la reprise du dialogue politique, lui donneraient, en plus du temps de faire le deuil de sa défunte mère, le temps de réunifier son parti. Autrement dit, Hama Amadou sera-t-il renvoyé manu militari en prison ou ira-t-il le plus simplement du monde se présenter devant le Juge et purger définitivement sa peine?
Au MODEN LUMANA AFRICA, certains se basent sur ce qu’ils qualifient de « caractère purement politique du procès », laissant entendre que si Hama retourne purger sa peine, le dialogue politique inclusif en cours prendrait un coup dur. Pour leur part, les tenors du régime en place tiennent mordicus à ce que Hama purge sa peine d’autant plus que, selon eux, son épouse, plusieurs personnalités et leaders politiques, pas des moindres qui sont cités dans « l’affaire des bébés importés » ont été condamnés et ont purgé leur peine. En clair, il n’y aura pas deux poids, deux mesures. Or, Hama purger sa peine, c’est le voir exclu de la course au fauteuil présidentiel de 2021. Une évidence prévue par les dispostions de l’article 8 du nouveau Code Elctoral actuellement contesté par MODEN LUMANA AFRICA.
Affaire à suivre…
niameysoir.com