Finance islamique : Les acteurs du domaine doivent se battre pour son avènement
C’est autour du thème « problématique de la conformité charia au sein des institutions financières islamiques » que les experts tunisien Mohamed Ali Bahrouni et nigérien Zabeirou Mahamadou ont entretenu les participants lors d’une conférence publique organisée par l’Association nigérienne pour la promotion de la Finance islamique (ANEFI).
Dans son intervention, le Tunisien, Mohamed Ali Bahrouni, expert en Finances islamiques et ancien responsable à la Banque Zitouni, a fait la genèse de la finance islamique dans son pays et dans le monde. Selon lui, la Finance islamique a démarré dans les années 70 avec l’avènement de la Banque islamique de développement (BID).
« A cette époque, les savants musulmans disent qu’une banque ne peut être islamique que dans un seul sens. C’est lorsque la banque fait un partenariat avec son client, donc faire une sorte d’association. », a rappelé l’expert tunisien.
Dans les institutions financières islamiques, il y a deux (2) sortes de clients. Ceux qui cherchent la « conformité islamique ». Pour eux, « le profit importe peu ». Et Ceux qui cherchent « la transaction la plus bénéfique ». Eux sont « indifférents aux exigences charaïques ».
« Lorsque vous vous adressez à une banque islamique, vous avez une excuse de jugement devant votre Dieu. Mon Dieu, mon excuse était la suivante : cette banque, elle s’est prétendue islamique, elle a un comité fatwa. Celui qui va vous protéger devant Dieu. » a expliqué M. Bahrouni.
Pour Dr Zabeurou, toutes les transactions financières islamiques doivent être conformes à la charia. « Et il y a des forts risques que cela ne soit pas. Il y a des forts risques que cette conformité ne soit réelle ou soit défaillante » car il y a un risque de « manque de charia bord, un conseil de conformité à la charia ».
A cela il faut ajouter, la non existence de cette ‘’charia bord’’ ou la non effectivité de son fonctionnement ou encore son instrumentalisation.
« Jusqu’à nos jours, on n’a pas ni en Asie, ni en Indonésie, ni en Afrique du nord, ni en Afrique, ni au Golfe, il n’y a aucune BI à 100% parce qu’il y a des contraintes d’ordre juridique. Il y a des contraintes d’ordre systématique qui sont très fortes, qui entravent d’aller à la perfection du volet conformité charaïque. », a pour sa part martelé M. Bahrouni.
Cette activité de l’ANEFI est en prélude à la formation que cette association créée en 2012 compte organiser le 16 et 17 novembre prochain à Niamey.
Balima Boureima