SOCIETE : Vers un diagnostic profond de la situation humanitaire au Niger


Image10-OKC’est à l’Hôtel Bravia de Niamey que la Communauté humanitaire basée au Niger se réunit du 22 au 23 Octobre 2019 pour plancher sans complaisance sur la situation humanitaire qui prévaut dans le pays et les perspectives pour l’année 2020. C’était au cours de l’atelier national conjoint de planification humanitaire et Plan de réponse pour les réfugiés au Niger. Outre les membres du Gouvernement et du Corps diplomatique, cette rencontre d’échanges et de réflexion de haut niveau a enregistré la présence des Gouverneurs et des Présidents des Conseils régionaux.

Image3OKDans son allocution d’ouverture de l’atelier, le Ministre de la Santé Publique, Représentant le Premier Ministre et assurant l’intérim de son homologue en charge de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, Dr Idi Illiassou Mainassara a insisté sur «  une meilleure coordination entre les différents acteurs sur le terrain y compris avec les acteurs de développement ». Ensuite, il a porté l’accent sur la nécessité de mutualiser les moyens pour faire reculer les niveaux de risques, de vulnérabilité, et surtout, dit-il, « accroitre proportionnellement les capacités d’adaptation de nos populations en renforçant leurs niveaux de résilience ».

Au Ministre d’ajouter : «  si la situation humanitaire du Niger requiert davantage la combinaison de nos ressources pour maximiser l’impact de l’assistance humanitaire, elle doit, plus que par le passé, renforcer les initiatives visant à rendre les communautés vulnérables plus résistantes aux chocs ».

Image1OKPour sa part M. Kourouma Mamady Fatta, représentant adjoint du HCR au Niger, s’est dit réjoui de l’élan de solidarité et d’hospitalité agissante des populations nigériennes et du Gouvernement. «  A l’heure où de nombreux Etats pratiquent une politique de rejet, le Niger est un exemple de solidarité et de générosité. Malgré les problèmes de sécurité, les difficultés économiques et la complexité de son voisinage, le Niger a toujours gardé ses frontières ouvertes » a dit M. Kourouma Mamady Fatta.

Prenant la parole à son tour, la Coordinatrice Humanitaire par intérim, (représentante résidente de l’UNICEF au Niger), Mme Félicité Tchibindate a déploré une insuffisance des ressources requises pour apporter de réponse adéquate aux besoins des populations. « Nous constatons qu’à ce jour, le plan de réponse humanitaire du Niger 2019 n’est financé qu’à 50 % du budget requis » a-t-elle fait remarquer. Et cela, en dépit de la détérioration de la situation humanitaire et de l’augmentation des besoins des populations affectées depuis le début d’année.

Image8-OKA titre illustratif, Mme Félicité Tchibindate a mentionné la situation des inondations qui ont affecté depuis le mois d’Aout 2019 plus de 220.000 personnes alors que le stock de contingence disponible était prévu de couvrir les besoins de 170.000 personnes.

Deux (2) jours durant, les participants à l’atelier national de Planification humanitaire et Plan de réponse pour les réfugiés au Niger vont conduire, entre autres, une réflexion critique sur l’articulation entre les stratégies humanitaires avec celles du développement en passant par le renforcement des capacités de résilience des personnes vulnérables assistées. Mme Zeinabou Hadari, Felly Ntumba et Mme Laura Sunnen de OCHA vont assurer la facilitation des travaux.

L’atelier national conjoint de planification humanitaire, rappelle-t-on, se tient quelques jours seulement après l’annonce de la crue soudaine de la Komadougou dans la Région de Diffa déjà fragilisée sur le plan sécuritaire par les exactions de la secte terroriste Boko Haram.  A la date du 20 Octobre 2019, le Gouvernement dénombre 7.998 ménages sinistrés  soit 45. 594 personnes touchées. Au même moment, la situation des déplacés internes devient de plus en plus préoccupante à Ayorou (Koutougou) au Nord de la Région de Tillabéri placée sous état d’urgence en raison de l’insécurité qui prévaut dans cette zone ainsi que des répercussions de la crise malienne sur fond de conflits intercommunautaires. C’est sans compter le déclenchement depuis 2019, d’une autre urgence humanitaire avec l’afflux d’environ 40.000 ressortissants du Nigéria installés dans la région de Maradi puis le cas de 2.091 demandeurs d’asile ayant fui pour la plupart la Lybie et actuellement basés à Agadez, ville carrefour des routes migratoires.

Abdoulaye Abdourahamane

niameysoir.com

Image5OK

Image6-OK

Image9-OK

Image7-OK