Santé : La société civile africaine interpelle les leaders du continent sur l’augmentation des fonds alloués à la Santé
En marge du Sommet de l’Union Africaine, les Organisations de la société civile de l’Afrique interpellent les leaders africains sur l’augmentation des fonds domestiques alloués à la Santé et leur contribution au succès de la prochaine conférence de reconstitution des ressources du fonds mondial pour la lutte contre le Paludisme, la Tuberculose et le VIH/Sida, LYON Octobre 2019.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
(Niamey, 2 Juillet 2019) : La plateforme citoyenne de suivi stratégique des politiques de santé au Niger, Le réseau mondial de la Société Civile pour l’Élimination du Paludisme (CS4ME) et la branche africaine du Global Fund Advocates Network (GFAN Africa) sous la coordination de l’ONG ISA (Impact Sante Afrique), ont organisé une réunion stratégique pour le plaidoyer en faveur de la mobilisation en Afrique des fonds domestiques alloués à la santé. Quarante (40) organisations de la société civile (OSC) venues de quinze (15) pays francophones du continent ont pris part à cette réunion qui s’est tenue le 02 Juillet 2019 à Niamey en marge du 12ième Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine.
Il a été question au cours de cette rencontre de définir la stratégie de plaidoyer avec laquelle les organisations de la société civile entendent influencer les prises de décision des leaders africains (chefs d’État et de gouvernement, parlementaires, premières dames, Ministres ; etc.) en faveur de l’augmentation des ressources domestiques pour le financement de la santé.
Une déclaration des OSC et un plan d’action ont été produits lors de cette réunion. Ils vont servir de levier aux organisations de la société civile pour obtenir des dirigeants africains des engagements fermes d’amélioration du financement de la santé sur le continent.
La déclaration des OSC d’Afrique en faveur de l’augmentation des ressources domestiques allouées à la santé en Afrique issue des travaux de Niamey interpelle les leaders africains à augmenter les ressources domestiques ; à mettre à disposition des fonds de contrepartie à temps, à mettre en place des soins de santé primaires intégrés et complets, à améliorer le système de santé et système communautaire, la disponibilité des services de qualité et intrants jusqu’au niveau communautaire ; à mettre en place de conseils multisectoriels de suivi des engagements dans chaque pays; et l’institutionnalisation des outils de redevabilité pour la bonne utilisation des ressources allouées à la santé.
La Déclaration de Niamey rappelle que l’Afrique demeure, malgré les progrès enregistrés dans le domaine de la santé, confrontée aux menaces les plus graves pour la santé publique. Les systèmes de santé restent faibles et largement sous-financés. La mobilisation des ressources intérieures est trop lente pour permettre à l’Afrique de respecter ses engagements et répondre aux besoins des communautés Il est donc impératif pour les pays africains d’augmenter considérablement leurs budgets annuels alloués à la santé dès à présent.
La Déclaration de Niamey rappelle aux dirigeants africains les engagements pris dans le cadre l’Agenda 2063, la Déclaration d’Abuja de 2001, la Déclaration d’Abuja 2013. Des engagements qui consistaient respectivement à parvenir à une Afrique qui abrite des « citoyens en bonne santé et bien nourris », à allouer 15% des budgets nationaux à la santé et à mettre fin aux épidémies du SIDA, de la Tuberculose et du Paludisme en Afrique d’ici à 2030. Le rappel également de l’initiative des Chefs d’Etats et de gouvernements africains lancée en février 2019 à Addis Abeba visant précisément à augmenter les investissements dans la santé et à accélérer la mise en place d’une couverture sanitaire universelle.
A court terme, les auteurs et porteurs de la Déclaration de Niamey incitent les leaders de l’Afrique à contribuer au succès de la conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, le Paludisme et la Tuberculose prévue à Lyon en France en Octobre 2019. Ceci témoignerait de la volonté de nos dirigeants à positionner les pays africains au rang d’acteurs non négligeables de la solidarité mondiale pour la santé, une solidarité dont la survie et le bienêtre de leurs populations restent en grande partie tributaires.