SANTÉ : Lutte contre le paludisme,10 millions d’euros sur 5 ans pour le projet « WANECAM 2 »


Dix (10) millions d’euros, c’est la subvention accordée par le partenariat entre l’Europe et les pays en voie de développement pour les essais cliniques  (EDCTP) au Réseau d’Afrique de l’Ouest pour les essais cliniques sur les médicaments antipaludiques (WANECAM 2). Cette subvention, apprend-on, va soutenir, sur une période de cinq (5) ans, les essais cliniques en Afrique sur une nouvelle combinaison antipaludique, KAF156 (ganaplacide) et luméfantrine, à prise unique quotidienne.

novatis-825x510La société pharmaceutique suisse « Novartis » créée en 1996 par fusion de Ciba-Geigy et Sandoz est pleinement associée à cette collaboration unique entre les chercheurs sur les médicaments antipaludiques d’Afrique et d’Europe, originaires de dix établissements universitaires. Avec un soutien scientifique et financier de MMV (en collaboration avec la Fondation Bill et Melinda Gates), Novartis  a développé KAF156, le nouveau composé antipaludique qui va être étudié. KAF156 est aussi l’un des sept (7) antipaludiques en phase finale à être développé par MMV dans le cadre de plusieurs partenariats. L’objectif de ce partenariat conclu entre l’Europe et l’Afrique est de favoriser le développement de nouveaux médicaments (Medicines for Malaria Venture).

Aussi, la subvention contribuera à construire et renforcer les capacités de recherche dans les quatre (4) pays concernés par le projet à savoir le Burkina Faso, le Gabon, le Mali et le Niger. Le choix de ces pays n’est pas fortuit. Le onzième Rapport mondial sur le paludisme de l’OMS souligne que la région Afrique de l’OMS, a elle seule, a enregistré 93 % des décès liés au paludisme au niveau mondial en 2017.

MoustiqueEn clair, la subvention de l’EDCTP permettra de financer deux (2) essais cliniques portant sur KAF156 en association avec une nouvelle formulation de luméfantrine. Il s’agit d’un essai de phase 2B en 3 cohortes d’enfants âgés de 6 mois à 12 ans, les plus jeunes présentant un risque plus élevé de décéder de la maladie, puis d’un autre essai de phase 3 chez des adultes et des enfants âgés de plus de 6 mois. Le recrutement en vue du premier essai devrait commencer début 2020.

Dr David Hughes, responsable international sénior des programmes anti-infectieux chez Novartis affireme : « Nous apprécions sincèrement cette décision prévoyante de la part de l’EDCTP qui nous permet d’instaurer une collaboration novatrice entre les secteurs public et privé visant à encourager à la fois le développement du KAF 156 et à renforcer les capacités des sites africains participants à mener des essais cliniques de qualité  ».

Abondant dans le meme sens, le Professeur Abdoulaye Djimdé, chercheur principal, de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako, et coordinateur du groupe WANECAM, a déclaré : « Ce soutien est vital pour accélérer le développement de ce nouveau composé indispensable. La collaboration africaine avec un groupe d’experts internationaux dans le cadre de ce programme peut permettre de garantir que les essais soient achevés rapidement et conformément à des normes de qualité supérieures».

Pour rappel, le Rapport Mondial sur le Paludisme 2018 alerte que les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables face au paludisme. En 2017, ils ont représenté 61 % (266 000) des décès associés au paludisme dans le monde. La meme période indique le rapport, US$ 3,1 milliards ont été investis au total par les gouvernements des pays d’endémie et les partenaires internationaux pour le contrôle et l’élimination du paludisme, soit un peu plus qu’en 2016. Près des trois quarts (US$ 2,2 milliards) des investissements réalisés en 2017 ont été dirigés vers la région Afrique de l’OMS. En depit de tous ces efforts, conclut l’OMS, les objectifs essentiels de la Stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 ; réduire les cas et les décès dus au paludisme d’au moins 40 % d’ici à 2020, ne seront pas atteints.

C’est dire qu’il est à esperer encore plus de subventions conséquentes visant à renforcer les capacités de recherche dans les pays afin de disposer de nouveaux médicaments antipaludiques prêts à être utilisés. Le but final étant de venir à bout du paludisme dans le monde..

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