ROTAB : formation sur l’approvisionnement local des compagnies extractives
Ce vendredi 18 janvier 2019, le Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire (ROTAB Publiez Ce Que Vous Payez) a organisé à son Siège une formation sur : « le Mécanisme de reporting sur l’approvisionnement local des compagnies extractives ». Cette rencontre d’échanges interactifs a été rendue possible grâce au partenariat entre le ROTAB, Open society for west Africa (OSIWA) et l’ONG Fondation pour le Développement au Sahel (ONG FDS/Mali).
Une trentaine de participants issus des organisations de la société civile, des médias, des représentants des collectivités locales, institutions étatiques et non-étatiques a pris part à cette rencontre. Celle-ci a planché, une journée durant, sur la problématique de l’approvisionnement local des industries extractives, les enjeux, les défis et les perspectives.
Dans son mot introductif à l’ouverture de travaux, Mme Naomi Binta Stansly, Vice Coordinatrice du ROTAB a souligné que l’objectif de cet atelier est de fournir aux participants les informations utiles leur permettant de savoir si les petites et les moyennes entreprises locales interviennent effectivement dans l’approvisionnement de bien et de services, dans la chaine de valeurs des industries extractives. En clair, il s’agit d’édifier les acteurs pour mieux les aider à mesurer le niveau d’implication aussi bien des industries extractives que des entreprises locales. Toutes choses leur permettant d’apprécier si les citoyens bénéficient ou non des avantages liés à l’exploitation des ressources naturelles et du sous-sol.
Pour sa part, le Président du Conseil d’Administration du ROTAB, M. Mounkaila Halidou, a indiqué qu’au cours de cet atelier les participants sont invités à faire l’état de lieux de ce que gagnent les entreprises nationales tout en s’interrogeant si les populations locales profitent réellement des retombées de la chaîne des valeurs des industries extractives. Une des grandes difficultés au Niger, a-t-il fait remarquer, est que la plupart des sociétés qui sous-traitent avec ces entreprises ne sont pas des nationales (locales). « C’est le cas de beaucoup de sociétés où même les gardiens, chauffeurs et autres auxiliaires ne sont pas des nationaux. Nous ne sommes pas totalement contre mais des conditions doivent être créées pour que les nigériens profitent des sociétés installées dans leur pays » a jouté M. Mounkaila Halidou,
Avant d’aborder les différents thèmes de la formation, l’expert M. Ahmadou Maiga, venu du Mali pour la circonstance, a précisé que « Ce mécanisme est un outil qui permet de fournir les données quantitatives et qualitatives devant permettre à l’Etat de savoir les entreprises locales dont le capital est majoritairement détenu par des nationaux ou des étrangers, et qui peuvent répondre aux besoins des sociétés minières ».
En définitive, le Mécanisme de reporting sur l’approvisionnement local des compagnies extractives définit un ensemble d’éléments d’information sur l’approvisionnement local qui doivent être mentionnés par les organismes qui établissent des rapports sur les sites miniers. Or, dans la plupart des cas, il ressort que les dépenses en biens et services des compagnies (approvisionnement) dépassent largement le montant combiné des taxes gouvernementales, des salaires et des investissements communautaires. C’est dire que si cet approvisionnement se passe au niveau local, il permet aux fournisseurs locaux (petites et moyennes entreprises) de tirer davantage de profit de l’exploitation minière.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la lutte du ROTAB pour la transparence dans les industries extractives. Pour le ROTAB l’opacité dans l’exploitation des ressources naturelles du Niger n’est plus à démontrer. A ce jour, ce collectif compte (22) structures dont des associations, ONG et syndicats.
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