Niger-Algérie : la Sécurité transfrontalière et la migration clandestine, des progrès substantiels selon le ministre d’État Bazoum Mohamed en Algérie
«La position de notre pays consiste au refus de toute sorte de camp de regroupement», a affirmé M. Nouredine Bedoui, ministre algérien de l’Intérieur lors de la visite du Ministre d’État en charge de l’intérieur et de la Sécurité Publique, M. Bazoum Mohamed à Alger. En effet, une forte délégation avec à sa tête le ministre d’État Bazoum séjourne depuis samedi dernier en République Démocratique et Populaire d’Algérie. La sécurité et la migration clandestine figurent en bonne place des échanges entre les deux délégations.
A propos de la migration clandestine…
En rappel, les assises de cette Session se tiennent, cinq (5) mois après le coup de colère du ministre d’État Bazoum Mohamed lors de sa visite (ndlr 21 février 2018) au centre de transit des migrants ouest-africains de l’OIM à Agadez. Il a fustigé le comportement de l’Algérie et sa tendance à expulser les migrants vers le Niger. «L’Algérie doit rapatrier ces migrants chez eux, pas toujours au Niger», avait-il alors martelé. Dimanche, dans son allocution d’ouverture des travaux de la 6ème Session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien, son homologue algérien M. Bedoui semble durcir le ton en répondant: « l’Algérie qui a toujours su endiguer le phénomène de la migration clandestine est confrontée aujourd’hui à une campagne de critiques non constructives et infondées ». Du reste, « l’Algérie a toujours soutenu les migrants africains et n’a ménagé aucun effort, notamment au plan humanitaire, pour leur prêter aide et assistance »a-t-il ajouté.
A propos de la Sécurité transfrontalière…
M. Nouredine Bedoui et M. Bazoum Mohamed ont co-présidé la cérémonie officielle d’ouverture des travaux de la 6ème Session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien. Lors de cette session, un groupe de travail composé des représentants de la direction générale de l’aménagement et de l’attractivité territoriale et de l’Agence nationale à l’aménagement et à l’attractivité territoriale et les instances homologues au Niger a été installé. Ce comité ( groupe de travail) aura à traiter, outre les missions ayant trait au développement socioéconomique au niveau des régions frontalières, les questions liées à la sécurité et à la circulation des personnes notamment la sécurisation des zones frontalières, le renforcement des relations entre les services de sécurité des deux pays, le renforcement de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, la facilitation de la circulation des personnes et des biens dans le cadre légal et de prévenir l’immigration clandestine.
Les travaux de la 6ème Session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF).
Le ministre d’État, M. Bazoum Mohamed qu’accompagne une importante délégation a donc pris part, hier dimanche 15 Juillet 2018, aux travaux de la 6ème Session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF). Cette session qui a débuté au Centre international des conférences Abdelatif Rehal (CIC) à Alger est principalement consacrée au renforcement de la coopération sécuritaire et socio-économique au niveau des zones frontalières. Peu avant le début des travaux, M. Bazoum Mohamed s’est également entretenu avec son homologue des affaires Religieuses et des wakfs. Les deux ministres ont abordé plusieurs sujets touchant la pratique du culte dans nos deux pays.
Nouredine Bedoui et M. Bazoum Mohamed face à la presse
En marge de ces travaux, les ministres M. Nouredine Bedoui et M. Bazoum Mohamed ont animé un point de presse conjoint à Alger. «J’ai tenu à rappeler que notre traitement de la question migratoire est et restera conforme aux valeurs universelles et que la position de notre pays consiste au refus de toute sorte de camp de regroupement», a affirmé M. Nouredine Bedoui face à la presse.
«Nous avons évoqué le développement socioéconomique au niveau des régions frontalières, les questions liées à la sécurité et à la circulation des personnes notamment la sécurisation des zones frontalières, le renforcement des relations entre les services de sécurité des deux pays, le renforcement de la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, la facilitation de la circulation des personnes et des biens dans le cadre légal et de prévenir l’immigration clandestine», a expliqué, pour sa part, le ministre d’État M. Bazoum Mohamed.
En effet, face à la complexité des défis sécuritaires, selon les autorités algériennes, la zone frontalière entre les deux pays (Niger et Algérie) constitue « un pont pour la promotion de l’amitié, de la fraternité, de la coopération et de la complémentarité, mais elle fait face à des contraintes sécuritaires multiples, dues essentiellement à la présence de groupes terroristes qui s’alimentent des fléaux connexes dont en particulier le narcotrafic ».
Audience avec M. Abdelkader Messahel, Ministre algérien des affaires étrangères :
Le Ministre d’État Mohamed Bazoum, s’est également entretenu avec M. Abdelkader Messahel, son homologue algérien en charge des affaires étrangères. Les échanges entre Bazoum et Messahel ont essentiellement porté sur la sécurité dans la région du sahel et la participation de l’Algérie à la 33ème Conférence au Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine, prévue en juillet 2019 à Niamey.
Pour rappel, le Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien (CBF) a été créé conformément au protocole d’accord du 30 octobre 1997 à Alger, en vue de renforcer la coopération au niveau des villes frontalières, et ce, à travers la promotion des échanges, notamment dans le domaine de la coopération sécuritaire au niveau des frontières, la mobilité des personnes et l’immigration clandestine, la coopération économique dans toutes ses dimensions, particulièrement en matière de développement durable, et la coopération socioculturelle.
Abdoulaye Abdourahamane Ahamadou